samedi 20 décembre 2008

LE CHÂTEAU FRONTENAC


Tout commence avec Champlain. Sur l'emplacement de l'actuelle terrasse Dufferin, il fait construire le Château Saint-Louis en 1620. Des réparations s'imposent en 1626. Reconstruit en 1636 par Montmagny. Nouvelle reconstruction en pierres cette fois en 1647, plus grand avec deux étages et des combles, de style forteresse avec mur d'enceinte, redoutes et même une poudrière. Frontenac le démolit en 1694. Un nouveau Château Saint-Louis voit alors le jour qui survivra pendant plus de cent ans pendant lesquels il sera rénové et agrandi. Le parlement y fait son nid. Le feu le détruit complètement en 1834. La terrasse Dufferin en protège les ruines.


Entre 1784 et 1786, un nouveau château est construit à l'emplacement de l'actuel Château Frontenac, donc derrière le Château Saint-Louis encore existant à l'époque. Bâti par le gouverneur Frederick Haldimand, il porte son nom. Construit en pierres et mesurant cent pieds de long et haut de trois étages avec des combles, il a eu une histoire des plus variées. Le gouvernement y a siégé, des gouverneurs et leurs familles y ont habité, des réceptions et des bals y ont été donnés. Il fut cédé à la ville et servit alors d'atelier au peintre Antoine Plamondon. Ce fut ensuite l'École normale Laval qui y donna des cours. L'Assemblée législative y siégea. Retour de l'École normale.


Terminé en 1893, le Château Frontenac prend la place du Château Haldiman. Jusqu'en 1924, il allait peu à peu prendre de l'ampleur pour devenir ce qu'il est aujourd'hui, le symbole de la ville de Québec. C'est le Pacific Canadien qui en a été le maître d'oeuvre. On a fait appel à un architecte américain, Bruce Price, qui a conçu un style qu'on appelle ici « château », mais l'inspiration des châteaux de France y est assez diluée. Le Château Frontenac est ainsi devenu l'un des premiers des hôtels «de style château » de la compagnie. Il fut nommé en l'honneur de Louis de Buade, comte de Frontenac, premier gouverneur de la Nouvelle-France.


Comme tant d'autres édifices, le feu y a fait des ravages importants le 14 janvier 1926. L'incendie se serait déclaré dans une chambre inoccupée. Les dommages ont cependant été l'occasion d'un ajout de taille, l'imposante tour centrale qui donne au Château un cachet spécial.

Comme on peut le deviner, des événements marquants s'y sont déroulés et des personnalités renommées y ont séjourné. Des visiteurs avec des couronnes et des titres, des artistes tels Sarah Bernhardt, Philippe Noiret, Édith Piaf, Depardieu, Montant et beaucoup d'autres. On ne peut passer sous silence le fait que Maurice Duplessis y a vécu alors qu'il était le premier ministre de la province. Une rencontre mémorable y fut tenue en 1943 alors que Winston Churchill, Franklin D. Roosevelt et William Lyon Mackenzie King s'y sont réunis pour mettre au point des stratégies devant mener à gagner la seconde guerre mondiale.


Pour célébrer le quatre centième anniversaire de la fondation de Québec, le Château s'est refait une beauté en autre en rénovant près de cinq cent chambres et suites. Quant à sa protection patrimoniale, elle est assurée vu qu'il fait partie d'un site historique désigné joyau du patrimoine mondial par l'UNESCO.

samedi 13 décembre 2008

LA MAISON ERNEST CORMIER



On dit qu'elle est de style Art-Déco. Son extérieur est tout simple et n'attire pas vraiment les regards. Elle a été construite au 1418 de l'Avenue des Pins par et pour Ernest Cormier, architecte montréalais de renom. C'est lui qui a construit l'Université de Montréal, sa plus grande réalisation. Il en devint l'architecte en chef en 1924. Il peignait aussi à l'aquarelle. Un autre de ses passe-temps était la reliure. Il fut honoré à plusieurs reprises. En 1975, il reçut la médaille de l'Ordre du Canada.


Au dessus de la porte de sa demeure, un bas-relief représente une femme portant dans la main une tour qui rappelle celle de l'Université. La maison a été construite en 1930. Deux ans plus tard, il recevait la médaille d'or décernée par The Canadian Architectural Institute. La demeure fut restaurée en 1982-83 et classée monument historique en 1974. Ce serait la dernière grande maison bourgeoise à être construite dan le Mille carré doré. En 1980, Pierre Eliot Trudeau en devint propriétaire.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

samedi 6 décembre 2008

L'ÉDIFICE ALLAN




Un peu plus à l'Ouest de la Pointe-à-Callière, l'édifice Allan semble se dresser sur la Rue de la Commune. En fait l'édifice a une double façade, l'une donnant sur la Rue de la Commune, numéro 333, l'autre sur la rue Saint-Pierre, numéro 2. C'est un bel édifice avec un gentil belvédère sur le toit. Il a été construit en 1858 pour la H.& A. Allan Shipping Co.

Trois ans plus tôt, Sir Hugh Allan fondait sa compagnie de navigation. Il obtint le contrat de voyager les immigrants ainsi que divers produits du Royaume-Uni au Canada. Il réussit à faire le service hebdomadaire de poste pour la Grande Bretagne. À une certaine époque, quelques vingt navires à vapeur composaient sa flotte.

Sir Allan avait le sens des affaires. Il investit dans différents domaines, que ce soit dans le chemin de fer(président de la compagnie des chemins à lisses de colonisation du nord de Montréal), le télégraphe et le téléphone(on dit qu'il fut le premier Canadien à faire un appel interurbain), président-fondateur de la Merchant's Bank, membre du CA de la Compagnie d'Assurance du Canada sur la Vie. Il avait aussi des intérêts dans diverses entreprises dont le textile, la chaussure, le tabac.

Sir Allan a été impliqué dans un scandale qu'on appelle le « scandale du Pacifique ». Il avait fait de grosses contributions électorales pour l'élection de McDonald afin d'obtenir le contrat de la construction du Pacifique. Ce qui entraina la chute du gouvernement. Il fut propriétaire de nombreux édifices à Montréal. Il acheta le domaine de Simon McTavish sur le Mont Royal et y construisit le Ravenscag, une demeure somptueuse et monumentale.

La critique lui reprocha les mauvaises conditions de travail de ses employés. On le critica également pour ses intrigues politiques et ses essais de monopole. Par contre, le journal La Gazette ne cessera de vanter ses mérites. C'est que Sir Allan avait renfloué le périodique à un moment critique accordant à ses propriétaires un prêt substantiel.

En 1871, la Reine lui décerna le titre de Baronnet. Lors de ses funérailles, la Bourse de Montréal ferma ses portes pour permettre à tous les financiers d'aller rendre un dernier hommage à Sir Hugh Allan.

Sur une colonne, près de l'entrée, une marque indique jusqu'où l'inondation du 18 avril 1886 est montée. Elle est à la hauteur du coude lorsqu'on se tient debout. Heureusement, ce temps des inondations est révolu. L'édifice Allan est aujourd'hui occupé par la Société du Vieux-Port de Montréal.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

dimanche 30 novembre 2008

LA MAISON DU PATRIOTE



Parfois un nom est donné à un édifice qui relève plus de la fiction que de la réalité. C'est le cas de La Maison du Patriote, située au 169 de la rue Saint-Paul Est. Il y aurait deux raisons. L'une d'elles parce qu'un certain Denis-Benjamin Viger y a vécu, ce dernier étant très engagé dans le mouvement patriotique, la seconde parce que, au dessus de la porte, il y avait une statue représentant un Canadien coiffé d'une tuque et portant le capot traditionnel, personnage qu'on associe habituellement aux Patriotes de 1837-38. Cette statue annonçait la fabrique de tabac qui y logeait: « Fumez le tabac de qualité OLD CHUM !».

C'est la veuve de Denis Viger, Perrine-Charles (Carlotte) Cherrier qui fait construire l'édifice en 1814. Ce sont des marchands qui en sont les premiers occupants, John Lewis Hoofstetter & fils et Justus Sherwood Merwin. S'y sont succédés John Roy, un autre marchand, l'épicier John Tiffin. Arrive enfin le manufacturier de tabac à priser et de cigares, A. Dubord & Compagnie qui occupera les lieux de 1849 à 1927. Son commerce prenant beaucoup d'ampleur, il a aussi loué la maison derrière le magasin pour sa manufacture de tabac. On sait que dans les années 1920, la statue de « l'habitant en costume traditionnel» servait d'enseigne au commerce.

La succession Cherrier conserve la propriété jusqu’en 1942. Elle a alors différents usages dont celui d'entrepôt. La maison du Patriote ainsi que celle de la rue St-Amable sont vendues en 1964. Aujourd'hui une boutique de souvenirs utilise le rez-de-chaussée tandis qu'une auberge loge aux deux étages. Comme on peut le deviner, elle s'appelle Auberge du Patriote....

Elle a du charme avec ses murs en pierres calcaires et ses fenêtres « à la française ». Il y a eu quelques restaurations, l'une en 1966 puis en 1976-77, la façade et l'intérieur ayant subit une cure de rajeunissement. En 1966, le gouvernement a reconnu son importance historique et l'a classée monument historique.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

samedi 22 novembre 2008

LA CHAPELLE NOTRE-DAME-DE-BONSECOURS

Douze ans après la fondation de Montréal, Marguerite Bourgeoys fit construire le premier sanctuaire de la ville. C'était une petite chapelle en bois de trente pieds par quarante, élevée à 400 verges des limites de la ville. Elle ne devait durer que quelques années en raison de sa destruction par le feu.

La fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame fit donc rebâtir la chapelle, cette fois en pierre et légèrement plus grande. Elle demanda à chacun des hatitants d'apporter une pierre, demandant aussi aux ouvriers de donner quelques jours de travail. On était en 1673.

Lors d'un voyage en France, Marguerite Bourgeoys était revenue avec une petite statue de la vierge de huit pouces de haut. Cette statue provenait d'un château de Belgique où elle était vénérée depuis plus d'un siècle. Sortie indemne du feu de 1754, elle devint alors un objet de profonde vénération. En 1771, on réussit à reconstruire la chapelles sur les mêmes fondations demeurées intactes, sauvant ainsi un endroit convoité par l'armée britannique pour y construire des casernes.

Mais le chapelle était toujours toute petite. À ses côtés, le Marché Bonsecours fut construit, un édifice de grand style qui avait aussi pour but de provoquer l'admiration des voyageurs arrivant par bateau. C'est dans le même esprit qu'on pensa alors remodeler la chapelle. La partie avant, donnant sur la rue Bonsecours, fut ajoutée ainsi que « l'excroissance » face au fleuve. Une statue monumentale de la Vierge protrectrice des marins fut dressée tout en haut d'un support qui se révéla trop faible et que l'on dû racourcir. C'était en 1893.

La chapelle devint, au dix-neuvième siècle, un lieu très fréquenté par les marins. Des navires miniatures ont été suspendus à la voûte en remerciement pour le secours que la Vierge a apporté à ces matelots sauvés de périls en mer.

En 1831, la statue miraculeuse disparut sans que personne ne sache où elle était. Elle a été retrouvée en 1894 dans une niche du sanctuaire. Elle est maintenant sur l'autel latéral gauche. Marguerite Bourgeoys aussi y est revenue en 2005, lors du 350e anniversaire de sa chapelle. Elle repose sous la statuette de Notre-Dame-de-Bon-Secours.

Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

samedi 15 novembre 2008

LA MAISON HOLT


C'est Albert Edmund Holt qui a fait construire la maison du 1266 de l'Avenue des Pins. C'était en 1912. Il avait choisi un terrain avec une pente très abrupte, de sorte que l'on ne peut voir que quatre étages sur l'Avenue, les deux autres n'étant visibles que d'en bas. On dit que sa façade est de type londonien. Monsieur Holt était un des membres de la compagnie Trust Royal. Douze ans après la construction de la maison, il la vendit à Sir Edward Beatty. Elle est maintenant connue sous le nom de Beatty Hall.

Sir Edward Wentworth Beatty a d'abord été avocat à Toronto. Il ne se maria jamais. Il fut le premier Canadien à devenir président du Canadien Pacifique. Ses compétences l'amenèrent à prendre la direction de l'hôtel Waldorf-Astoria de New-York. Il devint aussi Chancelier de la Queen's University. En 1942, il a créé la Canadian Pacific Airlines. C'est en 1935 qu'il fut honoré du titre de Sir. Très travaillant, il aimait aussi le sport et pratiquait le jogging pendant une heure avant le repas du soir. Sa demeure ressemblait davantage à un club, dit-on.

En tant que Président du Canadien Pacific, Sir Beatty autorisa la collecte de documents relatifs à l'histoire de la compagnie. Les employés, tant ceux qui étaient retirés que ceux au travail, furent sollicités pour créer un fond d'archives.

En raison de sa grande influence, il fut approché par The Boy's Farm pour en devenir président du conseil d'administration. Cette école de réforme pour les jeunes anglophones située à Shawbridge avait de plus en plus de difficultés à survivre en raison de la faible allocation provinciale. Sir Beatty réussit à recruter des hommes influents qui, non seulement apportèrent leur soutien financier, mais aussi pour avoir plus de poids afin de faire augmenter la subvention provinciale. Ce qui fut obtenu.

L'Université McGill acheta l'édifice en 1946. C'est alors qu'elle prit le nom de Pavillon Beatty. Ce fut d'abord l'École supérieure des sciences infirmières qui s'y installa. Les sciences de la communication ont prit la relève. Il faut signaler que l'intérieur a été conservé dans un très bon état. Certes, des murs ont été construits pour créer des salles de cours, des tapis couvrent les planchers de bois, mais l'ensemble du bâtiment est dans un état originel avec même un téléphone des temps passés et des commutateurs électriques d'origine.

Il semblerait que McGill désire vendre cet immeuble « protégé », protection qui fait augmenter les coûts d'entretien et de réfection.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

samedi 8 novembre 2008

LA MAISON PAPINEAU



Il semble, d'après une lettre de Louis J.A. Papineau, écrite en 1894, que le premier Papineau à fouler le sol de la Nouvelle France en 1686-1687 aurait fui la France parce que Huguenot ou Calviniste et donc protestant. Il serait l'ancêtre de tous les Papineau.

Un certain Joseph Papineau dit Demontingy possédait un terrain sur la rue Bonsecours. Il y avait fait construire une maison en bois. Le colonel John Campbell acheta le tout et y bâtit une maison en pierres en 1786. Il était responsable des affaires indiennes à Montréal. C'était une maison à deux étages avec un toit à deux versants. Rachetée par la famille Papineau en 1809, Louis-Joseph en devint propriétaire en 1814. Des transformations furent nécessaires lorsque le niveau de la rue Bonsecours fut abaissé de presque deux mètres. Le sous-sol de la maison devenant le rez-de-chaussée, on décida alors d'allonger la demeure jusqu'à la voisine et une porte cochère fut aménagée pour permettre l'accès à la cour arrière.


Louis-Joseph Papineau, bien connu pour avoir été l'une des têtes dirigentes de la révolte des Patriotes, a dû s'exiler pendant plusieurs années. Lors de son séjour en France, la maison devint alors l'Exchange Hotel, puis Arcade Hotel. À son retour, il reprit possession de l'édifice mais pour peu de temps, préférant s'établir à Montebello. Puis les hôtels se succédèrent, Empire, Rivard, Bonsecours, Royal et même des restaurants.

La maison devait subir d'autres transformations majeures. On y ajouta deux étages en briques, la défigurant ainsi. Les Papineau y demeurèrent jusqu'en 1919. Par la suite plusieurs propriétaires ont suivi. D'abord Joseph Arthur Paulhus, un marchand. Puis une compagnie grossiste en poissons, la D. Hatton Company.


En 1964, un sauveur arriva en la personne de Eric McLean, un journaliste qui se mérita l'honneur de devenir membre de l'Ordre du Canada. Ce dernier avait un souci prononcé de la conservation des édifices du patrimoine. Grâce à un dessin de Rosewell Corse Lyman, il lui redonna son apparence des années 1830, enlevant les deux étages de briques, la recoiffant d'un toit à double pente avec ses douze lucarnes. L'apparence extérieure est toujours la même, un lambrissage en bois immite la pierre. L'intérieur a aussi subit un bain de jouvence. Il suffit de mentionner que dix-neuf couches de tapisserie ont été enlevées. M. McLean demeura quarante ans dans cette demeure qui fut classée monument historique en 1965 et devint propriété du Gouvernement du Canada en 1982.


La maison est maintenant louée à des particuliers. À la porte, une plaque commémorative atteste que Joseph Papineau et son fils Louis-Joseph y ont vécu ainsi que leurs descendants.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

dimanche 2 novembre 2008

LA MAISON MAXWELL


William Sutherland Maxwell a été, avec son frère Edward, un des architectes les plus en demande dans le Mille Carré Doré au début du vingtième siècle. À eux deux, ils ont construits de nombreuses maisons, sans oublier le Musée des Beaux-Arts de Montréal, participé à l'érection du Château Frontenac et autres grands projets. William aurait construit sa demeure en 1902 sur l'Avenue des Pins au numéro civique 1548.

En fait, il s'agit de deux maisons jumelées. Il louait la seconde. Jolies demeures de briques avec deux tourelles aux toits réduits. D'origine écossaise, mais né à Montréal, il étudie à Boston et à Paris. De retour au pays, il fonde avec son frère Edwards la Edward et W.S. Maxwell qui devient bientôt très en demande. À Paris, il rencontre May Bolles, une Bahà'i engagée, et ils se marient à Londres. Il adhère bientôt à la religion de son épouse. En raison de sa grande compétence, il est devenu membre de la Royal Institute of British Architects et de celle du Canada. Il a été membre et vice-président de l'Académie royale des arts du Canada, fut président de l'Association des architectes du Québec. Il fonda le Pen and Pencil Club et le Arts Club de Montréal, ce dernier en 1912, ce qui en fait probablement la plus ancienne association artistique du Québec.

En 1937, sa fille Mary se marie avec le chef canadien de la Foi baha'i, Shoghi Effendi. Elle prend alors le nom de Amatu’l-Bahá Ruhiyyih Khanum. William Maxwell et son épouse s'impliquent alors davantage dans leur religion baha'i, leur maison étant devenu un Sanctuaire bahá’í . Le couple Maxwell firent alors plusieurs voyages. Après la mort de son épouse, William Maxwell se mit au service de son gendre Shoghi Effendi et s'en fut vivre à Haïfa au Centre mondial baha'i.

Il devint peu à peu un confident du grand maître, puis ses connaissances architecturales furent utiles dans divers travaux, d'abord des petites choses secondaires, puis dans la production d'un plan pour achever le mausolée du Bàb (un marchand perse qui devint l'une des trois figures principales de la Foi Baha'ì. - Il est aussi le retour du profète Élie et de Jean le Baptiste.)
En 1951, sa santé déclinant, William Sutherland Maxwell revient au pays. C'est alors qu'il est nommé « Main de la cause de Dieu ». Il s'éteint l'année suivante.

En septembre 2007, après d'importants travaux de rénovation, le Sanctuaire Baha'i a été réouvert avec solennité. Mais l'édifice prend de l'âge. Des travaux extérieurs se pointent. Les joints entre les briques ne tiennent plus le coup. Comme c'est un édifice faisant partie du patrimoine, il faut conserver son apparence originelle. On devra donc ouvrir sa bourse...

samedi 25 octobre 2008

LE CENTRE D'HISTOIRE DE MONTREAL


Il y avait d'abord un cours d'eau qu'on appela rivière Saint-Pierre. Il devint bientôt un égoût en plein air. Puis il fut recouvert. On en voit encore les traces en visitant le Musée Pointe à Callière. Il portait le nom de collecteur William. Ce n'est qu'en 1990 qu'il fut rempli de sable.

Sur cet emplacement, le marché Saint-Anne s'y dressa en 1833. C'était un bel édifice de deux étages. Les déchets étaient versé dans l'égoût collecteur que formait alors la rivière devenue souterraine. Onze ans plus tard, le Parlement du Canada-Uni s'y installa. Y siégeaient les députés du Haut et du Bas-Canada.

Les troubles de 1837-38 causèrent beaucoup d'injustices à la population francophone. Une loi fut votée plus tard pour les indemniser. Ce qui déplu fort aux anglophones. Ils mirent alors le feu au marché-Parlement. Le marché fut reconstruit avec un ajout pour la vente de poissons, mais le Parlement n'y siégea plus. Montréal avait perdu son titre de Capitale.

Les deux marchés ont survécu jusqu'en 1901 et c'est à ce moment que le nom de Place d'Youville lui fut donné. Tout autour des commerces et autres édifices s'y étaient déjà installés.
En 1903, une caserne de pompier y vit le jour. C'était le quartier général du service des incendies. L'élégant édifice fut construit dans un style hollandais avec des touches italiennes et britanniques. Cinq années plus tard, il devint uniquement poste de pompier. Les voitures à incendies ainsi que les bureaux occupaient le rez-de-chaussée. On logeait les chevaux dans une étable à l'arrière. En 1930, les camions motorisés les remplacèrent. On dit que lorsque la cloche sonnait, les chevaux quittaient d'eux-même leurs stales pour venir se placer devant les voitures. Comme chacun le sait, la tour de la caserne servait à sécher les boyaux au retour d'un feu.

1972 marque la fermeture de la caserne. Elle a failli disparaître mais, en 1983, le Centre d'histoire de Montréal y voit le jour. À l'intérieur rien ne subsiste de l'ancienne caserne, mais au moins le bâtiment fut sauvé. En 1991, une nouvelle exposition permanente s'installe sur les trois étages du Centre. Depuis 2001, le public est invité à voir l'histoire de Montréal dans une présention nouvelle. La vedette en est Montréal !

samedi 18 octobre 2008

LA MAISON JOHN HENRY BIRKS


Construite en 1898 pour John Henry Birks, cette élégante maison sise au 1547 de l'Avenue des Pins surplombe majestueusement l'avenue. Selon les plans de l'architecte, sur le toit il devait y avoir des appartements pour les domestiques.



Son premier propriétaire fut le fils du célèbre joailler Henry Birks, fondateur de la bijouterie Henry Birks & Son, située au coin de la rue Sainte-Catherine et Union. Le fils succéda à son père dans l'entreprise. Il avait obtenu auparavent un degré en ingénierie du Massachussets Institute of Technology. Il a fait parti du Conseil d'Administration de la Boy's Farm, une sorte d'école de réforme à Shawbridge au Nord de Montréal. Elle était ouverte aux jeunes anglophones protestants, sans clôture ni barrière. Les jeunes y travaillaient aux champs et avaient chaque jour trois heures de classe. Comme l'allocation gouvernementale était insuffisante pour le maintient de l'institution, on fit donc appel à de riches anglophones pour aider financièment l'établissement. C'est ainsi que M. Birks et plusieurs autres participèrent au financement de cette école.



L'édifice est maintenant propriété de l'Hôpital Général tout à côté. Il porte le nom de Centre Griffith Edwards, du nom d'un médecin qui s'est consacré à l'étude et au traitement de la dépendance à l'alcool et aux drogues. Aujourd'hui, la maison sert de centre communautaire pour la santé mentale.

samedi 11 octobre 2008

MAGASIN-ENTREPÔT T. TIFFIN




Un bâtiment avec trois adresses civiques: l'une sur la Place Jacques-Cartier, une deuxième sur la rue St-Paul et la troisième sur la Rue de la Commune. C'est le magasin-entrepôt T.Tiffin. L'édifice date de 1857. Il y avait eu un autre magasin sur le même emplacement, mais il s'était avéré trop petit. On en construisit donc un nouveau dans le style gratte-ciel, c'est-à-dire que ce ne sont plus les murs épais qui supportent la charpente mais une structure d'acier, ce qui permet non seulement de construire en hauteur mais d'avoir de larges fenêtres pour faire entrer la lumière du jour.



À l'origine, l'édifice de quatre étages comportait un fronton triangulaire (voir croquis) qui a disparu lors d'un incendie en 1888. On le remplaça par un toit plat. La corniche qui décore le pourtour du toit a sans doute été réalisée à ce moment. Une caractéristique propre à plusieurs édifices de la Place Jacques-Cartier est la dénivellation du terrain avec laquelle les architectes ont dû adapter leurs plans. Conséquence, quatre étages sur la rue St-Paul et cinq sur la rue de la Commune. La compagnie occupa l'endroit pendant vingt-huit ans.




Thomas Tiffin fonda en 1864 la « T.Tiffin & Company » avec James Skelly, Irlandais. Leur entreprise occupait la moitié de l'édifice à ses débuts, mais bientôt c'est presque toute la surface qui fut prise. On y vendait non seulement des denrées alimentaires mais également des boissons alcooliques et du vin. Thomas était un homme entreprenant et investit dans plusieurs compagnies. Il acquit des parts dans la St.Lawrence Sugar Refinery, devint actionnaire et directeur de L'Exchange Bank, investit dans l'Intercolonial Mining Company sans oublier la Montreal Abattoir Company. Il participa également à la fondation de la Royal Insurance Company en 1873.



L'histoire du bâtiment a conservé les noms de plusieurs locataires ou propriétaires. On voit un fabricant de chaussures, Pierre Dufresne, Ovide A. Richer, marchant de farine ainsi que Pierre R. Fauteux. Comme à l'époque le marché était tout près, il n'est pas étonnant que des épiciers l'ait occupé, entre autres Lalonde & Desroches qui y sont demeurés une cinquantaine d'années. Il y a eu aussi la Molson's Bank au rez-de-chaussée jusqu'à ce qu'elle soit acquise par la Banque de Montréal en 1925. Cette dernière y a ouvert ses portes pendant une vingtaine d'années.
Après la deuxième guerre mondiale, soit en 1945, plusieurs occupants logent à cette enseigne. On transforme peu à peu l'intérieur et en 1980, ce sont de grandes rénovations. Des restaurants occupent maintenant l'étage au niveau du sol, utilisant la pente côté Place Jacques-Cartier pour y installer des terrasses surmontées d'auvents rouges. Les deux derniers étages sont des logements.



Thomas Tiffin et son épouse Marie-Anne Devin étant sans doute catholiques. Devenue veuve, Madame Tiffin, tertiaire franciscaine retirée dans le couvent des Soeurs Grises, fit don de huit mille dollars pour l'érection du couvent Saint-Joseph des Franciscains sur la rue René Lévesque ouest. Elle promit de faire d'autres dons.



Tant qu'à l'Irlandais James Skelly, il devint seul actonnaire de la compagnie lorsque Thomas Tiffin se retira des affaires. Il occupa l'édifice jusqu'en 1886. Il aurait aussi ouvert une épicerie dans la maison du Calvet tout près de la Chapelle Bonsecours en 1881.

samedi 27 septembre 2008

L'HÔTEL BERKELEY



L'Hôtel Berkeley est le troisième édifice acheté par Alcan pour y loger ses bureaux. Construit en 1928, donc un an avant la grande dépression, il avait pour nom Hermitage Apartments pour hommes célibataires. Ce fut un échec et la bâtisse devint l'Hotel Ambassador. 1934 le voit renommé Berkeley Hotel, nom sous lequel il est encore connu. L'Hôtel eu une période de gloire pendant laquelle, en été, on offrait les repas sur un terrasse recouverte d'un auvant sur lequel on pouvait lire: "Champs Élisées" . On dit que c'était un endroit favori pour les étudiants dans les années 1950 et 60. Ils venaient y prendre une consommation au bar.
Des associations, municipalités et des corps publics s'y sont assemblés pour voter une résolution appuyant la tenue d'une exposition universelle à Montréal en 1967.
1971 a marqué la fin de l'hôtel. On parlait alors de démolition. Dix ans plus tard, une nouvelle vocation lui était donnée. L'édifice devenait la propriété d'Alcan ainsi que trois maisons voisines.

samedi 20 septembre 2008

LA MAISON ATHOLSTAN


Le 1172 de la rue Sherbrooke ouest est de style Néo-Classique, donc avec des éléments qui rappellent l'époque romaine ou grecque. Construite en 1895 pour Hugh Graham originaire de Huntingdon près de Sherbrooke, ce dernier consacra sa vie au monde journalistique. Il débuta comme garçon de bureau pour le Montreal Daily Telegraph puis passa au Montreal Gazette. En 1869 il fonda son propre journal, le Montreal Star, journal aujourd'hui disparu. Comme il était aussi propriétaire de la papeterie la St.Raymond Paper Company, il pu alimenter trois journeaux: The Gazette le matin pour les intellectuels et les bourgeois, le Daily Telegraph, le midi et le Montreal Star publié en fin d'après-midi. Il possédait aussi un journal hebdomadaire, le Standard.
Grâce à ses journaux, il encouragea fortement la guerre des Boers (bur) que l'Angleterre menait en Afrique du Sud à la fin du 19ème siècle contre les descendants des premiers colons d'origine néerlandaises et françaises, arrivés en Afrique du Sud au 17ème et 18ème siècle. Il fit aussi une importante campagne en faveur de la conscription en 1917, à la suite de quoi il fut investi du titre de Premier Baron Atholstan de Huntingdon et d'Édimbourg.
Sir Hugh Graham utilisa son immense fortune en aidant diverses oeuvres de charité. Il s'impliqua auprès des femmes et des enfants subissant de mauvais traitements, des nécessiteux et même dans la SPCA. Il décéda en 1938 sans enfant mâle. Son titre n'eu donc pas de suite.
Après sa mort, la maison devint la propriété de Fraser Brothers, de la Canadian Textiles Association, de la Mission des Pères Jésuites, de la Commission de Commerce d'Iran. Entre temps, elle avait été classée monument historique en 1974.
Puis vint David Culver de la Compagnie Alcan. Grâce à son influence, la compagnie acheta la maison Atholstan en 1981 ainsi que trois autres bâtimens voisins pour y installer ses bureaux. Il semble que c'était la première fois qu'au lieu de détruire un édifice historique on le conservait quitte à transformer l'intérieur pour l'adapter à une nouvelle vocation. Alcan se mérita d'ailleurs un prix pour sa création architecturale.

samedi 13 septembre 2008

LA MAISON BÉÏQUE



La maison du 1176 Sherbrooke ouest est parmi les quatre que la compagnie Alcan a acquises en 1981. Située à côté de la maison Atholstan, elle fut construite en 1893 pour l'avocat Frédéric-Liguori Beïque.
Homme des plus actifs, il s'impliqua dans de nombreux domaines, entreprises et associations. Il fut bâtonnier du Barreau de Montréal, membre de la Société d'archéologie et de numismatique, se mérita un doctorat honorifique de l'université Laval de Montréal, aida à la fondation du Parti National, fut président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Il devint Sénateur libéral en 1902, travailla activement à l'adoption de la loi sur les jeunes délinquants, fonda même un journal, Le Canada en 1903. Il collabora à la constitution de la Banque d'Hochelage puis à sa fusion avec la Banque Nationale qui devint par la suite la Banque canadienne nationale. Il en fut président de 1928 jusqu'en 1933, année de sa mort.

dimanche 31 août 2008

LA MAISON REID WILSON


Ce n'est qu'en 1900 que le banquier James Reid Wilson achète cette maison. Sur cet emplacement, c'est d'abord le directeur de la Banque d'échange, Thomas Craig, qui y a fait construire son hôtel particulier en 1882-83. Ce dernier a eu des démêlés avec la justice étant tenu responsable de la faillite de la banque peu après 1883. Il se serait enfui à New-York.
J.R. Wilson a fait reconstruire la maison en 1901, conservant les matériaux et lui ajoutant un étage ainsi qu'un toit mansardé en pente. Depuis elle a conservé l'aspect que l'on voit aujourd'hui. Elle porte maintenant son nom ayant été entre les mains des Wilson jusqu'en 1936.
Elle a eu, comme tant d'autres, plusieurs vocations, mais toujours son intégrété tant intérieure qu'extérieure a été conservée. C'est ainsi qu'elle a servi de bureaux de médecins, puis on l'a utilisé comme appartements à louer, pensions pour étudiants.
En 1951, les Distilleries Corby en deviennent propriétaires. Aujourd'hui, elle abrite les bureaux de Les Vins Philippe Dandurand Ltée. En 1974, elle a été reconnue « monument historique » par le ministère des Affaires culturelles du Québec.

dimanche 17 août 2008

LE PALAIS DE JUSTICE # 2


Un deuxième Palais de Justice est construit de 1922 à 1925 en face du premier qui ne répondait plus aux besoins de la ville laquelle prenait de plus en plus d'expansion. De plus, n'étant pas à l'épreuve du feu, les archives étaient en danger d'être détruites. Trois architectes en furent les créateurs, mais le Palais porte le nom du troisième seulement, Édifice Ernest Cormier. De style néo-classique, avec des colonnes sur tout le long de la façade il fait penser à l'église La Madeleine de Paris. C'est dire que la justice donnait encore l'image du temple, du culte. Les assises criminelles y furent transférées. On relia les deux édifices par un corridor souterrain.

Outre les salles d'audience, il y avait aussi des dortoirs pour les jurés, des locaux réservés à la police, sans oublier des cellules pour d'éventuels prisonniers. On y aménagea aussi des chambres pour les juges et les avocats.

Sur la magnifique porte de bronze, six bas-reliefs illustrent la justice à travers les âges. C'est ainsi que l'on peut lire sur l'un d'eux l'expression latine qui rend bien le caractère de la loi: « Dura lex sed lex », autrement dit, la loi est dure mais c'est la loi. Sur le fronton, on peut lire, encore en latin: « Qui enfreint la loi cherchera en vain son aide ». Certains criminels s'en tirent tout de même bien...

L'édifice a eu plusieurs vocations. Comme l'édification du troisième Palais de Justice était terminée en 1972, le deuxième reçut les Archives nationales du Québec. Puis le conservatoire de musique s'y installa de même que le conservatoire d'art dramatique. Enfin, la justice refit son entrée dans ces lieux. La Cour d'appel du Québec, après des rénovations appropriées, en prit possession.

Le troisième palais de justice, construit tout à côté du premier, est d'une modernité sans équivoque. D'ailleurs il s'appelle maintenant « Place de la Justice ». C'est sans doute un désir de donner à la justice un visage plus populaire, moins altier, moins solennel. On entre dans la Place de la Justice comme on entre dans la Place des Arts ou la Place Saint-Foy, sauf que la sécurité y est plus visible...

samedi 9 août 2008

LE MUSÉE McCORD


Tout a commencé avec Sir William McDonald qui avait fondé une compagnie de tabac, la McDonald Tobacco Company. Devenu multimillionnaire, grand philanthrope, il a été un bienfaiteur généreux en particulier pour l'Université McGill. Il fit construire l'édifice du 690 Sherbrooke ouest en1905 et en fit don au Student Union de l'Université. Il est aussi à l'origine de la fondation du College McDonald à Saint-Anne de Bellevue ainsi que du premier crématorium à être construit à Montréal au cimetière Mont-Royal.
Avant de porter son nom actuel, la maison s'appelait donc Student's Union Hall. Ce club était réservé aux étudiants mâles qui s'y inscrivaient pour la somme de $5.00 par année. L'édifice offrait beaucoup d'avantages à ses membres: salle d'exercice, bains et douches, cuisine, salle à dîner, salon confortable avec foyer. La gent féménine y fut finalement admise. L'endroit devint trop exigu et se transporta ailleurs, au « University Center ». C'était en 1965.
Ce fut le moment choisi pour y intégrer une collection d'artéfacts canadiens qu'un certain David McCord avait légué à l'Université en 1919. Ce dernier était un riche avocat et un philanthrope. Sa carrière juridique fut surtout mise au service des peuples aborigènes du Canada. Il accumula une importante collection d'artéfacts en relation avec l'histoire du Canada, soit quelques 15,000 objets. Il en fit don à l'Université McGill. Cette collection avait pérégriné d'édifice en édifice tous trop petits pour permettre à la population d'y avoir accès. Le départ du club sélect des étudiants arrivait donc à point. Des rénovations furent nécessaires afin d'y loger toute la collection et l'édifice fut réouvert au public en 1991.
Aujourd'hui, le Musée compte plus de 1,2 million d'objets dont l'importante collection de photos de William Notman, alors photographe officiel de la reine au Canada, suite à ses magnifiques clichés du Pont Victoria.
En 2005, le Gouvernement du Canada a placé sur l'édifice une plaque pour rendre hommage à David Ross McCord, cet homme généreux qui a collectionné autant d'images, d'objets et de manuscripts, témoins de l'histoire du Canada.


mardi 5 août 2008

LE PREMIER PALAIS DE JUSTICE


Il y a trois palais de justice à Montréal. Commençons par le premier situé tout près de l'Hôtel de Ville sur la rue Notre-Dame. En fait, le « vrai » premier, construit en 1823 n'existe plus, ayant été détruit par le feu en 1844. Sur le même emplacement, mais en plus grand, on en construisit un autre. Cet édifice existe toujours et on lui attribue l'adjectif « premier » palais.


Il est très beau. Majestueux avec ses colonnes qui lui donnent un air de la Grèce antique. Son architecture rappelle celle du temple, du sacré, image que l'on voulait donner alors à la Justice. Il fut inauguré en 1856. À l'époque, il comptait un étage de moins et le dôme qui le surplombe n'existait pas. Ces ajouts furent faits de 1890 à 1894. Sa longévité en tant que cours de justice s'est prolongée jusqu'en 1971. Cependant, en 1922 il perdit les causes criminelles qui furent transférées dans un nouveau palais, le deuxième, dont il sera question dans une prochaine page. Seules les causes civiles lui furent conservées. Un tunel reliait les deux palais. Actuellement, il héberge des bureaux de la Ville de Montréal.

vendredi 25 juillet 2008

LA MAISON MAILLARD


Au coin de la Place Jacques-Cartier, au 174 est de la rue Notre-Dame, se trouve une maison fort utile aux touristes et pour cause car la ville en a fait un bureau de tourisme. La Société historique de Montréal y loge aussi. L'édifice fut construit en 1810 par Antoine Maillard.

De nouvelles techniques pour la taille de la pierre furent importées par les Britanniques au début du XIXe siècle. On réussissait alors à produire des pierres lisses. Antoine Maillard fut parmi les premiers à utiliser ce nouveau système et construisit donc sa demeure dans le style architectural français. C’était un homme fortuné. Suivant la tradition paternelle, il était boucher. Ses intérêts se dirigèrent plus tard, au début de1800, vers la fabrication de potasse, de savons et de chandelles. Il a engagé des journaliers pour ramasser les cendres des maisons, cendres qu'il utilisait pour la fabrication des savons. À ce commerce s'ajoutait celui de la confection des chandelles qu'il vendait à des marchands importants de la ville. Peu à peu, il laissa son gendre prendre la relève et devint rentier achetant plusieurs terrains dans l'ancienne ville fortifiée et même la seigneurie de l'île Bouchard.

Le premier locataire fut un avocat, John Boston. Il occupa les lieux jusqu’en 1815. Suivent de petits commerçants, des cordonniers, des épiciers et même des aubergistes. Un nouveau fabricant de savons et de chandelles leur succède, Andres William Hood. Il devient propriétaire de la maison en 1861. Le bijoutier Napoléon Lefebvre l’achète en 1885. Ce dernier occupait déjà les lieux depuis quelques années. L’édifice demeurera dans la famille jusqu’en 1967.

Et il y a eu un occupant un peu spécial dans la personne de Stanislas Vallée. Il y ouvrit le Silver Dollar Saloon et aurait encastré dans le plancher quelques trois cent cinquante pièces de un dollar américain. C’était un plaisir pour les clients de pouvoir marcher « sur de l’argent ». Ce plaisir dura jusqu’en 1918, année de la fermeture du « Saloon ». Plusieurs commerces s’établirent dans la maison dont le Silver Dollar Sweets et la United Cigar Stores. L’organisme Canadian Heritage of Québec a pris possession du bâtiment en 1969 et l’a remis par la suite à la Ville de Montréal.

La maison a subi diverses transformations ne respectant pas toujours son style. Le toit en pente avait été remplacé par une mansarde de style Victorien. Les murs de pierres furent recouverts par des pierres artificielles multicolores et brillantes. En 1983, la ville de Montréal a effectué une restauration qui ramena l'édifice à ce qu'il pouvait être lors de sa construction. Il se marie maintenant très bien avec ceux de la Place.

dimanche 20 juillet 2008

LA PLACE JACQUES-CARTIER

Une place qui ne date pas d'hier. En effet, non seulement un sentier amérindien passait-il tout près, mais le lieu aurait été occupé par eux vivant de la pêche. Puis vinrent les Français. Le marquis de Vaudreuil s'y fit construire un « château » lequel servit par la suite de résidence aux gouverneurs français et, sous l'occupation anglaise, de collège pour garçons. Mil huit cent trois, un incendie détruit tout. Sur le sol actuel, un dallage, que personne ne remarque, trace l'emplacement de ce château.


À la suite de l'incendie, un marché prit la relève. Deux jours par semaine, des maraîchers et des cultivateurs y présentaient leurs produits. Tout autour, des édifices de pierre furent construit, auberges pour les visiteurs, boutiques aux divers produits, ateliers d'artisans ingénieux.
Le marché Bonsecours ouvrit ses portes en 1847, ce qui entraîna la démolition des halles. La Place Jacques-Cartier était née. Toutefois, on continua d'y offrir les produits de la ferme. Quelques années plus tard, les hôtels firent leur apparition et restaurants et boutiques y eurent pignon sur rue. Même une fabrique de chaussures s'y installa en 1867. Le marché y survécut jusque dans les années 1950, toujours deux jours par semaine et toujours comme extention du marché Bonsecours.

Aujourd'hui, la place est toujours animée, surtout en été évidemment. Un kiosque offre des fleurs, des artistes proposent aux touristes des caricatures ou des portraits, des animateurs font des tours de passe-passe, des équilibristes provoquent des « oh! » et des « ah! », des musiciens grattent leur guitare pendant que d'autres artisans montrent des bijoux, bagues et colliers de leur création. Le tout pendant que les terrasses des restaurants offrent des menus alléchants.

Mais où est Jacques-Cartier ? Sa statue devrait se trouver quelque part. En effet, elle est quelque part, ailleurs, dans le parc Saint-Henri ! Une copie en plus. L'original est conservé dans la station de métro Place Saint-Henri. En 1893, dans un sursaut patriotique, on inaugura la statue du découvreur au dit parc. Faite de feuilles de bronze soudées, des infiltrations d'eau y produisirent des dégâts importants qui durent être réparés en 1963. En 1979, elle s'écroula. En 1992, une copie la remplaça et on restaura l'original pour finalement la placer à l'abri dans la station de métro.

Qui domine la place sur la haute colonne ? Horacio Nelson. Qui était ce personnage ? Marin d'expérience, après avoir participé à la guerre d'indépendance américaine du côté britannique, il battit la flotte française en 1798. Mais il est surtout célèbre pour sa victoire contre la coalition franco-espagnole à Trafalgar qui donna à l'Angleterre la supériorité militaire sur les mers pendant très longtemps. Il mourut lors de ce combat et fut ramené en Angleterre dans un tonneau d'eau-de-vie pour le conserver. Les marchands britanniques de Montréal la firent installée en 1810, quelques trente-trois ans avant celle de Londres! Pour marquer leur fierté, nos « britanniques-canadiens » ont nommé « Trafalgar » un important édifice sur Côte-des-Neiges, l'escalier Trafalgar qui lui fait face et donne accès à la montagne, placeTrafalgar, Place Upper Trafalgar, avenue Trafalgar et Trafalgar Heights un peu plus loin, toujours sur Côte-des-Neiges. On est victorieux ou on ne l'est pas ! Tous les hommes sont égaux et par conséquent tous les peuples. Mais certains sont plus « ego » que d'autres.



Jacques-Cartier prendra-t-il place un jour sur ce lieu qui porte son nom ? Il faudra du courage et l'Histoire nous dira qui l'a eu.

dimanche 13 juillet 2008

LA MAISON NOTMAN



Située au 51 de la rue Sherbrooke ouest, on l'appelle « Maison Notman », mais en fait ce dernier en fut le troisième propriétaire. Le premier fut William Collis Meredith, avocat irlandais. Il se fit construire cette maison en 1844-1845 sur ce qu'on appelait autrefois la Côte-à-Baron. Elle est de style néo classique, c'est à dire une architecture qui utilise des éléments gréco-romains, par exemple des colonnes, ou autres composantes. On dit qu'il aurait été condamné pour s'être battu en duel, contrevenant ainsi à la loi du Bas-Canada. Ce qui ne l'empêcha pas d'accéder à la magistrature et de jouer un rôle important dans ce domaine en devenant juge, puis juge en chef de la Cour supérieure du Québec et finalement juge à la Cour du banc de la reine.


En 1866, c'est Alexander Molson, avocat, qui en fit l'acquisition. Dix ans plus tard, William Notman acheta la maison et l'habita jusqu'en 1891. C'est lui qui laissa son nom à la maison. Il devint le photographe officiel de la reine et ouvrit de nombreux studios dans les grandes villes du pays. La totalité de sa collection de photos a été léguée au Musée McCord, soit plus de 400,000 photographies.


Un certain Sir George Alexander Drummond, Écossais, homme d'affaire très important et grand amateur d'art, acheta la maison en 1894 en y faisant ajouter un hôpital pour les soeurs de l'Anglican Order of St. Margaret afin d'y accueillir les patients souffrant de maladies incurables.


C'est en 1979 qu'elle fut classée monument historique. Ce qui n'empêcha pas des promoteurs de vouloir la transformer en restaurant d'un hôtel de luxe avec tour de sept étages. Mais comme on commençait à vouloir protéger le patrimoine, la ministre de la Culture bloqua le projet.

dimanche 6 juillet 2008

LE MILLE CARRÉ DORÉ





Comme on peut s'y attendre, ce qu'on appelle le Mille carré doré porte aussi le nom de Golden Square Mile. On est bilingue ou on ne l'est pas ! Il fait environ un mille de long par un mille de large, ou l'inverse si l'on veut... Il va de la rue Atwater à la rue Bleury (Avenue du Parc) et de la rue De la Gauchetière au Mont-Royal. Pendant presque une centaine d'années, soit de 1850 à 1930, les gens de la haute société y ont fait construire des demeures luxueuses.



On dit que le village fortifié d'Hochelaga dont parle Jacques Cartier aurait été construit sur ce territoire. Sur le terrain de l'Université McGill, une plaque commémorative en fait foi. D'abord propriété des Sulpiciens, de riches anglophones, propriétaires d'usines, de chemins de fer, marchands de fourrures, s'en sont portés acquéreurs. On y pratiquait l'équitation, cultivait potagers et jardins. Des maisons de campagne y virent le jour.



La destruction des fortifications de la ville ainsi que l'arrivée massive des « Canadiens » dans la ville (on vient travailler dans les usines) augmenta non seulement la densité de la population, mais aussi le bruit. Les taudis se multiplièrent. Les riches propriétaires, majoritairement des Écossais, fuirent alors la ville et s'installèrent au Nord, au pied de la montagne. Des demeures cossues de tous les styles y furent construites dessinées par des architectes de renom. Les réceptions et les banquets somptueux étaient à l'honneur. On dit que les deux tiers (certains avancent quatre-vingt cinq pour cent) de toute la richesse du Canada se trouvait alors concentrée dans ce mille carré auquel on ajoutera plus tard l'adjectif « doré » pour cette raison.



Le désir d'être de plus en plus juché haut sur la montagne mit celle-ci en danger de tomber entre les mains de particuliers. Les promoteurs de l'époque étaient aussi voraces que ceux d'aujourd'hui. La Ville de Montréal prit enfin les choses en main et, en 1876, la montagne devint un parc.



La crise de 1929 eut aussi des répercussions sur les gens riches. Peu à peu, les belles demeures disparurent pour laisser place à des édifices de verre, hôtels, duplex, maisons de chambres. La préservation du patrimoine architectural n'était pas encore à l'honneur. Après la seconde guerre mondiale, l'élite quitta le secteur pour des lieux plus tranquilles. Tout au plus trente pour cent de ces demeures ont survécu. Il faut rendre hommage à l'Université McGill qui en a sauvé plusieurs pour y installer quelques facultés. À signaler également un mouvement de citoyens qui a grandement aidé à préserver ces joyaux architecturaux.

samedi 31 mai 2008

LE MOUNT ROYAL CLUB


Le Mount Royal Club a été fondé en 1899. Il s’est installé dans l’édifice du 1175 Sherbrooke Ouest en 1906, année de sa construction. On dit que c’est un bâtiment de style « Beaux-Arts », c’est-à-dire construit avec symétrie, mélange de styles, etc. Il fut bâti par un architecte de New-York, comme le voulait la coutume. En 1975, il a été déclaré monument historique et c’est l’un des plus vieux clubs de Montréal.

Le Mount Royal Club aurait été fondé sur le modèle britannique pour permettre aux riches propriétaires du quartier « le Mille carré doré » (j’y reviendrai dans une prochaine communication) de se rencontrer pour s’y détendre en fumant un cigare et jouir de conversations agréables. À l’origine il en coûtait vingt dollars. Combien, aujourd’hui ? Les membres étaient des personnes influentes du monde bancaire et politique. Un seul francophone en faisait parti, le Sénateur Louis-Joseph Forget dont la demeure se trouve tout près et qui fera sans doute parti d’une autre page.

Aujourd’hui, le Club compterait plus de quatre cent membres, des hommes d’affaires influents, avocats, médecins. Tant qu’aux dames, elles en ont été exclues, à l’exception des veuves, admises en tant que « lady associates ». Ce n’est qu’en 1991 que les femmes furent finalement acceptées. Celle qui avait été Gouverneur générale du Canada, Jeanne Sauvé, fut la première à y mettre les pieds officiellement.

De grands personnages y ont été accueillis : le Duc de Windsor, Michail Gorbachev, Shimon Peres, et même Nikita Khrushchev. En 1999, le centenaire de sa fondation a été célébré avec splendeur et apparat par une série d’événements qui s’est terminé par un dîner suivi d’une soirée dansante. Le Mount Royal Club est encore vivant.

dimanche 18 mai 2008

LA PLACE D'ARMES







On l’appelle « Place d’Armes », mais à l’origine elle était la « place de la fabrique », une place publique, propriété des Sulpiciens. Elle devint rapidement un lieu de rencontres sociales et de proclamations officielles. C’est en 1721 que les manœuvres militaires s’y sont transportées, donnant ainsi à la place son nom actuel. En 1760, l’armée française y a déposé les armes aux pieds du conquérant anglais. La Place d’Armes est demeurée la propriété des Sulpiciens jusqu’en 1836. La ville l’a alors achetée.


L’endroit a dû s’adapter à toutes sortes de circonstances et d’événements. On y a installé une citerne et une pompe à incendie, un buste du roi George III. Il est devenu un marché à foin et à bois. Il fut le lieu d’événements violents. En 1832, trois francophones y sont tués par l’armée britannique. 1837 voit des affrontements entre les Fils de la Liberté et les membres du Doric Club. Après son acquisition par la ville, le site est devenu un jardin public et une fontaine y a été installée. Cette dernière fut remplacée par le monument à la mémoire des fondateurs de Montréal, Maisonneuve et Jeanne-Mance. Charles Lemoyne, Lambet Closse et sa chienne Pilote ainsi qu’un Iroquois font aussi parti du monument. Il y aurait eu une kermesse en 1884, des carnavals d’hiver sans oublier la cérémonie annuelle de commémoration de la fondation de Ville-Marie.


Plus tard, le jardin fait place au béton, des vespasiennes (toilettes) sont construites en sous-sol, fermées dans les années 80, semble-t-il. En 1960, le terrain acquiert le visage qu’on lui voit maintenant.

En 2007, des projets de transformations de la Place d’Armes furent présentés et étudiés. Des équipes internationales sont venues exposer des propositions de réaménagement. En allant sur le site http://www.imaginezvotreplacedarmes.ca/, on peut voir trois suggestions pour rendre l’endroit plus moderne et plus polyvalent avec possibilité de marché et de patinoire en hiver.

Entre temps, les touristes se l’approprient avec joie et font « clic-clic » sans prendre le temps de bien examiner le monument ou l’église Notre-Dame. De retour chez eux, en feuilletant leur album-photos, ils découvriront alors ce qu’ils n’ont fait qu’apercevoir pendant leur court séjour chez nous.

lundi 12 mai 2008

LE TEMPLE MAÇONNIQUE DE MONTRÉAL


Il a des allures d’un temple grec avec ses colonnes, du moins dans ce qui semble être un deuxième étage. Imposant, carré, avec de petites fenêtres, on dit qu’il est de style Renouveau classique ou style Beaux-arts, si on y comprend quelque chose. Il a été construit en 1930 sur la rue Sherbrooke Ouest, au coin de la rue Saint-Marc. Mais avant lui, il y en a eu au moins quatre autres, mais pas au même endroit. Au dessus de la porte, on peut lire « Masonic Memorial Temple ». C’est qu’il fut construit pour commémorer la mémoire des francs-maçons canadiens tombés au cours de la première guerre mondiale.


Comme on peut le voir sur le croquis, entre les colonnes, des vases reposant sur trois cariatides (statues de femmes debout) ont été placés en guise de décorations. Cinq mots latins sont gravés au dessus de la porte : la foi, la charité, la vérité, la liberté et l’espoir, sans doute le code de vie des Francs Maçons. Ce temple est le siège de la Grande Loge du Québec et, en 2006, Parcs Canada en a fait un lieu historique national du Canada.


Les Francs-Maçons étaient déjà présents en Nouvelle-France d’après des documents qui mentionnent leur existence en 1721. Dès la conquête, en 1759, les officiers de Wolf ont fondé une grande loge. Mais cette association n’a jamais été acceptée par l’Église catholique. Ce qui n’empêche pas ses membres d’œuvrer au plan social. On n’a qu’à penser à l’Hôpital Shreiners pour enfants, établissement spécialisé en soins orthopédiques et que nous avons failli perdre.

dimanche 4 mai 2008

LES ÉDIFICES SUN LIFE



Il y a deux édifices Sun Life, l’ancien et le nouveau. Le premier siège social a été construit sur la rue Notre-Dame en 1890-1891. Fondée à Montréal en 1865, la Sun Life est devenue très prospère et s’est vite installé dans plusieurs États américains, tout l’Empire britannique et même en Extrême-Orient.



Dans les années 1910, la compagnie débute la construction de son édifice en face de la Cathédrale. Le tout a été réalisé en trois étapes entre 1913 et 1933. Avec ses vingt-six étages, il a été le plus haut édifice de Montréal avec ses quatre cent cinquante pieds de hauteur. Ceux qui veulent compter le nombre de colonnes en trouveront cent quatorze, paraît-il. Comme on peut l’imaginer, la Sun Life n’était pas la seule à occuper le bâtiment.



Dans le troisième sous-sol, des chambres fortes ont été construites. En 1940, la Banque d’Angleterre a utilisé l’endroit pour y déposer plusieurs milliards de dollars de valeurs mobilières et étrangères. La couronne d’Angleterre profita aussi de ces lieux pour y mettre à l'abri ses trésors pendant la deuxième guerre mondiale.



Puis il y a eu la loi 101. Réfractaire à ces nouvelles exigences, la compagnie décida de transférer ses pénates à Toronto.

dimanche 27 avril 2008

LA PLACE DES ARTS


Le terme « Place des arts » ne serait pas grammaticalement correct. Ce qui n’empêche pas les activités qui s’y déroulent. Jean Drapeau fut l’initiateur de ce complexe culturel. C’est lui qui, en 1955, réunit ceux qui devaient donner naissance au projet lequel devait coûter environ 12 millions à l’origine, mais dont le montant a plus que doublé comme on peut le deviner… Les expropriations en seraient la cause principale. En 1961, on commença les travaux qui se sont terminés en 63 par un concert de l’OSM dirigé par deux chefs célèbres, Wilfrid Pelletier et Zubin Mehta. La grande salle fut renommée Wilfrid Pelletier plus tard. Elle peut accueillir deux mille neuf cent quatre-vingt-deux spectateurs et offrir des concerts, des opéras, des ballets, comédies musicales, spectacles de variétés. On y a même installé une patinoire pour présenter le Lac des Cygnes.

À l’origine, l’ensemble comprenait quatre salles. Une cinquième salle, appelée d’ailleurs « Cinquième salle » fut inaugurée en 1992, lors de l’érection du Musée d’Art contemporain tout à côté. C’est une salle polyvalente qui peut se transformer facilement pour des spectacles d’allure plus moderne. C’est à l’occasion de l’Expo 67 que furent ajoutés les théâtres Maisonneuve et Jean-Duceppe ainsi que le Café de la Place.

L’endroit est devenu un centre culturel d’importance, tant à l’intérieur de ses murs que sur la terrasse et les rues adjacentes. La série Sons et Brioches, les Mélodines, le Festival international de Jazz avec ses nombreux concerts, n’en sont que quelques manifestations. Il faut ajouter le Festival Montréal en Lumière, le Studio littéraire où les mots sont à l’honneur, le Festival des Films du Monde, le Festival du Monde Arabe de Montréal, le Festival Juste pour Rire, sans oublier les Francofolies. Le café-bistro Van Houtte y a fait peau neuve dernièrement.

Si les plus grands noms de la musique, du théâtre ou de la danse ont été inscrits sur ses affiches publicitaires, son histoire a aussi été jalonnée par quelques problèmes. Le syndicat des artistes, les techniciens, une mésentente en un chef d’orchestre et les musiciens ont fait tour à tour la manchette. Ce qui n’empêche pas les Montréalais et tous les amateurs de musique d’être fiers de fréquenter un centre culturel d’une si grande qualité.

samedi 5 avril 2008

LA TOUR DE L'HORLOGE


La Tour de l’Horloge, appelée aussi Tour du Souvenir, au bout de la jetée Victoria, indique bien l’heure avec ses quatre cadrans installés sur ses côtés. Mais pas toujours « bien » semble-t-il. D’une part, des petits malins réussissent parfois à immobiliser le pendule de six mètres et, d’autre part, la chaleur ralentit le mécanisme. Les aiguilles mesurent l’une 1,20 mètre et l’autre presque deux mètres. Cent quatre-vingt-douze marches permettent d’atteindre le sommet. De là-haut, une belle vue attend le visiteur légèrement essoufflé…


Elle a été construite en 1921-22, après la Première Guerre mondiale. Elle avait deux buts : honorer la mémoire des marins de la marine marchande morts durant la Guerre (soixante-neuf mille soldats et marins y auraient perdu la vie) et guider les bateaux qui entraient dans le port grâce à une lampe phare. Cette lampe a fait place à un observatoire lors d’une restauration en 1984, année où la Tour fut ouverte au public. Un centre d’interprétation historique longe l’escalier. Elle est maintenant monument classé depuis 1996.


J’ai lu quelque part qu’il y aurait aussi des légendes… Les amoureux qui s’embrassent près de la Tour s’aimeraient éternellement. Ceux qui visitent la ville et s’approchent d’elle seraient assurés de revenir à Montréal. C’est beau. Les légendes nous ramènent aux temps préhistoriques ou les mystères imprégnaient la vie de chacun.

vendredi 28 mars 2008

LA GARE DALHOUSIE


Son architecture n’a pas l’envergure de la gare Viger, peut-être parce qu’elle a été construite quelques années plus tôt, en 1883-84. Pour l’édifier, il a fallu démolir plusieurs maisons, dont une caserne de pompier. C’est de cette gare qu’est parti le premier train du Canadien Pacifique en direction de Winnipeg le 28 juin 1886. Il aurait fait alors quelque 38 kilomètres à l’heure.

Son rôle de gare reliant Montréal à l’Ouest canadien a été court, il s’est terminé avec la construction de la gare-hôtel Viger en 1898, tout près (on voit les tourelles de la gare Viger sur le côté gauche du croquis). Jusqu’en 1929, elle a servi d’entrepôt pour la compagnie. On l’a même utilisée comme salle d’encan de fruits. Montréal l’acheta en 1984 et y effectua des travaux majeurs de restauration, en particulier le toit qui reprit sa forme originale. L’École nationale de cirque y a fait ses pirouettes de 1986 à 2003 et c’est maintenant le cirque Eloize qui y a pris la relève.

Pourquoi la gare « Dalhousie » ? Pour honorer George Ramsay, Baron Dalhousie. Militaire de carrière, il fut nommé gouverneur général de l’Amérique du Nord britannique en 1820. On dit qu’il avait un caractère irascible et une conception autoritaire du système politique. Comme l’Assemblée législative était alors dominée par les Canadiens français, il a souvent eu des démêlés avec cette dernière allant même jusqu’à dissoudre la Chambre. Il s’est aussi permis de s’opposer aux représentants de l’Église catholique. Il a finalement été muté aux Indes non sans avoir été sévèrement blâmé pour son administration ici par la Chambre des Communes de Londres.

vendredi 21 mars 2008

LA MAISON SHAUGHNESSY


Il y a le « village Shaughnessy » et la « maison Shaughnessy ». C’est la maison qui a donné son nom à une partie de l’arrondissement Ville-Marie, au Sud-Ouest. Thomas Shaughnessy, président du Canadien Pacifique, se fit construire une maison en 1874. Cent ans plus tard, elle fut déclarée monument historique national.


Comme de nombreux édifices qui ont marqué la vie de Montréal, elle a subit plusieurs transformations et vocations. C’est ainsi qu’elle a abrité l’Hôpital Ste-Mary à ses débuts avec 45 lits. Devenue vacante, elle fut rachetée et magnifiquement transformée et agrandie tout en conservant son centre original. Elle devint ainsi le Centre Canadien d’Architecture.
Le Centre a été fondé en 1979 pour mettre à la portée de tous le rôle important de l’architecture dans nos vies. C’est un centre international de recherche, un centre d’’études et un musée. Sa collection architecturale est d’une richesse inégalée. Le visiteur découvre dans cette magnifique demeure des salles d’exposition, un théâtre, une librairie, une bibliothèque et des laboratoires de restauration.


En face, de l’autre côté du boulevard René-Lévesque, la ville a donné un terrain qui est devenu le jardin du Centre. Plusieurs sections l’occupent : le Verger, le Pré, l’Esplanade et l’Arcade qui reproduit la maison inversée comme dans un miroir. Des sculptures agrémentent le jardin.

samedi 8 mars 2008

LA CATHÉDRALE MARIE-REINE-DU-MONDE


La Cathédrale de Montréal porte deux noms : Saint-Jacques et Marie-Reine-du-Monde. On dit que c’est la troisième plus grande église du Québec. C’est Mgr. Ignace Bourget, deuxième évêque de la ville, qui choisit de faire construire une réplique de la Basilique papale, évidemment en modèle réduit, soit environ le tiers de celle de Rome. En raison de nos hivers, certains éléments architecturaux ont été omis. On était en 1875 lorsque la construction débuta et la consécration eu lieu en 1894. À l’origine, elle porta le nom de Cathédrale Saint-Jacques. C’est Pie XII qui la consacra de nouveau sous son nom actuel. La cathédrale était devenue une Basilique mineure en 1919.

Ceux qui vont à Rome peuvent voir des statues des douze apôtres sur la façade de la basilique. À Montréal, ce sont treize statues de saints.  On dit que les paroisses avaient été invitées à y mettre la statue de leur saint patron. En fait il n’en est rien. Elles sont d’origine diverses faites de bois recouvert de cuivre.  À l’intérieur de la cathédrale, on a voulu reproduire aussi certains éléments du Vatican. Par exemple le baldaquin au dessus de l’autel est une copie à l’échelle de celui de Rome. De nombreux tableaux racontent l’histoire de Montréal. Une chapelle renferme les dépouilles des évêques de la ville ainsi qu’un gisant de Mgr. Bourget. Les noms des zouaves canadiens qui ont participé à la croisade pour défendre les États pontificaux sont gravés sur plusieurs plaques de marbres. Cent trente-cinq jeunes hommes s’enrôlèrent en 1868. Il y a eu en tout plus de cinq cent zouaves dont trois cent quatre-vingt-huit se rendirent en Italie. Une Association de zouaves fut fondée en 1899. Ils ont porté l’uniforme et les armes de 1868 jusqu’à la visite du Pape Jean-Paul II en 1984 et accompagné les célébrations catholiques et nationalistes jusqu’à ce moment. En fait, avec la révolution tranquille, l’Association a décliné petit à petit jusqu’à s’éteindre complètement.

L’orgue a été originellement construit par les frères Casavant. Remanié à plusieurs reprises, il comporte maintenant quatre claviers et quatre-vingt-sept jeux. Bach en serait ravi.

Sur le côté droit de la façade de la cathédrale, on a érigé un monument pour honorer Mgr Bourget. Philippe Hébert en a été le maître d’œuvre. Sur l’une des scènes de la base, on peut voir l’évêque visitant le camp de zouaves canadiens en Italie.En 2006, le Gouvernement fédéral a proclamé la Basilique Marie-Reine-du-Monde « lieu historique national du Canada ».

samedi 1 mars 2008

LA PRISON DU-PIED-DU-COURANT



Presque en dessous du pont Jacques-Cartier, se dressent l’ancienne prison du Pied-du-Courant et la Maison du Gouverneur. La prison fut ouverte en 1836 même si elle n’était pas complètement terminée.

Il s’agissait d’un centre pénitencier presque révolutionnaire dans sa conception. Finis les cachots insalubres. Deux cent vingt-cinq cellules pouvant contenir 400 détenus et du travail en atelier pendant le jour. Des fenêtres pour permettre l’aération de chaque cellule. On commençait à miser sur la réintégration sociale plutôt que sur l’attente de la condamnation. Mais les ateliers ne furent jamais construits.

En 1837, éclate la rébellion des Patriotes. On y entasse un grand nombre des 500 d’entre eux qui ont été fait prisonniers. Les patriotes sont amnistiés. En 1838, ce sont 816 patriotes de la région de Montréal qui sont mis aux arrêts. Inutile de mentionner que les cellules ont été remplies… Cent huit patriotes sont traduits en cour martiale. L’échafaud monté devant la prison servira à pendre douze d’entre eux. Un monument leur est dédié en face de la prison. Tout autour du monument, douze plaques de béton rappellent aux visiteurs les noms des condamnés.

La prison a servi jusqu’en 1912 alors qu’on ouvrait celle de Bordeaux. Elle fut laissée à l’abandon jusqu’en 1921 lorsque la « Commission des liqueurs » en prit possession. Lors de sa restauration, vu qu’à l’époque la conservation du patrimoine n’était pas encore à l’honneur, on s’empressa d’enlever tout ce qui faisait de l’édifice une prison, ajoutant même un étage. Aujourd’hui, la Société des alcools du Québec y loge. On a aménagé au sous-sol deux salles racontant l’histoire des patriotes. Ce n’est qu’en 1978 que l’édifice fut classé monument historique.

La Maison du Gouverneur fut érigée plus tardivement en 1895 par le dernier gouverneur de la prison Charles Amédée Vallée. Elle a été habitée par la même famille jusqu’en 1912. Elle est aujourd’hui occupée par la SAQ.

Impossible de terminer cette page sans parler d’Émilie Gamelin surnommée « l’ange des prisonniers politiques. » et fondatrice de la congrégation des Sœurs de la Providence. En raison de sa grande bonté, elle fut autorisée à visiter les patriotes incarcérés et leur apporter soupe, consolation et messages des familles des prisonniers, amenant même avec elle une épouse ou une fille d’un détenu. On peut voir une statue érigée en son honneur au métro Berri-UQUAM. Le parc qui s’y trouve porte également son nom.

vendredi 22 février 2008

L'Université McGill






James McGill, un riche marchant de fourrures, était aussi un philanthrope. Il légat quelques 10,000 Livres et 46 acres de terrain pour la construction d’une université. Ce n’est qu’en 1885 que son nom lui fut donné, McGill University. Les classes débutèrent en 1829 dans ce qui avait été la maison de campagne du généreux marchant. Quatre ans plus tard, un premier docteur en médecine et chirurgie obtenait son diplôme. Plus tard, grâce à de généreux donateurs, le campus s’est agrandi. Une donation d’un certain Donald Alexander Smith fut allouée aux dames en 1884 alors que les portes de l'établissement leur étaient ouvertes. On les surnomma « les Donaldas »… D’éminents professeurs y ont enseigné, dont Ernest Rutherford qui se mérita un Prix Nobel pour ses recherches en radioactivité. C’est aussi sur ce campus que la première cellule artificielle et le Plexiglas virent le jour.




On dit que la gent étudiante qui fréquente ce haut lieu du savoir provient de cent quarante pays. C’est la plus ancienne université de Montréal et plus de trente-deux mille étudiants la fréquentent. Comme on peut le supposer, de grands noms sont sortis de cette Université dont Sir Wilfrid Laurier, Leonard Cohen, Hubert Rives, Paul Desmarais et d’autres.En fait McGill possède deux campus. L’un à Montréal et l’autre à Sainte-Anne de Bellevue. Celui de Montréal consiste en une foule d’édifices, pavillons, laboratoires et maisons.







L’entrée principale est sur la rue Sherbrooke. Il s’agit du portail Roddick. Amy Redpath Roddick en a fait don en souvenir de son mari, éminent docteur qui a introduit l’usage régulier d’antiseptiques lors de chirurgie. Il avait aussi été doyen de la faculté de médecine.