dimanche 17 août 2008

LE PALAIS DE JUSTICE # 2


Un deuxième Palais de Justice est construit de 1922 à 1925 en face du premier qui ne répondait plus aux besoins de la ville laquelle prenait de plus en plus d'expansion. De plus, n'étant pas à l'épreuve du feu, les archives étaient en danger d'être détruites. Trois architectes en furent les créateurs, mais le Palais porte le nom du troisième seulement, Édifice Ernest Cormier. De style néo-classique, avec des colonnes sur tout le long de la façade il fait penser à l'église La Madeleine de Paris. C'est dire que la justice donnait encore l'image du temple, du culte. Les assises criminelles y furent transférées. On relia les deux édifices par un corridor souterrain.

Outre les salles d'audience, il y avait aussi des dortoirs pour les jurés, des locaux réservés à la police, sans oublier des cellules pour d'éventuels prisonniers. On y aménagea aussi des chambres pour les juges et les avocats.

Sur la magnifique porte de bronze, six bas-reliefs illustrent la justice à travers les âges. C'est ainsi que l'on peut lire sur l'un d'eux l'expression latine qui rend bien le caractère de la loi: « Dura lex sed lex », autrement dit, la loi est dure mais c'est la loi. Sur le fronton, on peut lire, encore en latin: « Qui enfreint la loi cherchera en vain son aide ». Certains criminels s'en tirent tout de même bien...

L'édifice a eu plusieurs vocations. Comme l'édification du troisième Palais de Justice était terminée en 1972, le deuxième reçut les Archives nationales du Québec. Puis le conservatoire de musique s'y installa de même que le conservatoire d'art dramatique. Enfin, la justice refit son entrée dans ces lieux. La Cour d'appel du Québec, après des rénovations appropriées, en prit possession.

Le troisième palais de justice, construit tout à côté du premier, est d'une modernité sans équivoque. D'ailleurs il s'appelle maintenant « Place de la Justice ». C'est sans doute un désir de donner à la justice un visage plus populaire, moins altier, moins solennel. On entre dans la Place de la Justice comme on entre dans la Place des Arts ou la Place Saint-Foy, sauf que la sécurité y est plus visible...