samedi 26 janvier 2008

LA GARE VIGER




Construite de 1896 à 1898 sur le côté sud de la rue Saint-Antoine, ce magnifique bâtiment de valeur patrimoniale fut une gare du Canadian Pacific Railway Co. jusqu’en 1912 et hôtel jusqu’en 1935. Il a ensuite servi au Gouvernement fédéral puis à la ville de Montréal qui y logea les bureaux de ses employés et ce jusqu’en 1950. Nouveau propriétaire en 2006.

Entre la Gare Viger et le Château Frontenac de Québec, existe une ressemblance évidente. Les deux édifices ont été construits par le même architecte Bruce Price, célèbre pour ses gratte-ciels new-yorkais. Il donne ainsi naissance à un style architectural canadien appelé « style château » qui marie l’architecture des châteaux de la Loire et les manoirs écossais. C’est le président du Canadien Pacific, William Van Horne, qui a commandé la construction de la Gare Viger. Les briques orange proviennent d’Écosse, rien de moins et les pierres grises de Montréal.

Son histoire ne s’est pas déroulée sans quelques incidents. Le 31 décembre 1909, alors qu’une centaine de personnes étaient venues saluer parents et amis qui se rendaient à Québec, une terrible explosion de gaz en "secoua plus d’une" (on utilisait le gaz pour éclairer les wagons à l’époque). On raconte qu’elles furent « projetées en l’air » et qu’une « trentaine en sont sorties plus ou moins éclopées ». Total : 22 blessés. Peu de dommage matériel cependant. Le pavé du quai fut ouvert sur presque toute sa longueur. On n’a jamais découvert la cause de l’explosion.



Neuf ans plus tôt, même date et même heure, un autre incident s’était produit. Lors du passage d’un train, un homme fut décapité. La tête fut ramassée à environ deux pieds de la voie ferrée. Suicide ? Accident ? Là aussi, « mystère et boule … ».



L’avenir de la Gare s’annonce tout différent. Un projet de quelques 400 millions de dollars est en voie d’y être réalisé : huit immeubles dont une tour de 18 étages, l’ancienne Gare redeviendra un hôtel, deux îlots résidentiels de luxe et commerciaux l’encadreront. On débuterait les travaux à l’été. En attendant, les consultations sont en marche. Qu’en sera-t-il du projet ? L’histoire nous le dira.

samedi 19 janvier 2008

LA PLACE VAUQUELIN


La Place Neptune, vous connaissez ? Elle n’existe plus. Ou plutôt elle a été rebaptisée Place Vauquelin en 1930. Un très beau monument, œuvre de Eugène Benêt, y a pris place parrainé par la Société-Jean-Baptiste.. Une souscription faite au Canada a permis l’érection d’un autre monument en son honneur à Dieppe sa ville natale. J’ai dessiné celui de Montréal il y quelques années en compagnie d’amis mordus du dessin eux aussi.

Capitaine de bateau, Jean Vauquelin participe à la défense de la ville de Québec en 1759. L’année suivante, il amène une flottille à Québec pour ravitailler l’armée de Lévis. Mais quelques jours plus tard, une flotte anglaise arrive devant la ville. En tentant d’attirer deux frégates anglaises, sa frégate Atalante s’échoue à Neuville. Les deux vaisseaux anglais auraient tiré quelques 800 coups sur le navire français. Blessé, fait prisonnier, son courage lui vaut d’être libéré. Il retourne alors en France. Le monument représente Vauquelin défendant sa frégate réduite à l’état d’épave. Il y fait corps avec ce qui reste de son mât. Les anglais n’ont d’ailleurs pu rien récupérer du vaisseau.

Pourquoi avoir choisi cet emplacement tout à côté de l’Hôtel de ville ? C’est qu’en face se trouve la place Jacques-Cartier. Or sur cette place, se dresse la colonne Nelson. Qui était Nelson ? L’amiral qui a vaincu la flotte française de Napoléon à Trafalgar. C’est ainsi que l’élite canadienne-française a voulu faire un contrepoids à un symbole de la domination britannique. Deux héros se font face. Le courage appartient à toutes les nations, semblent affirmer les deux monuments.

P.S.
Dans une autre communication, il sera question de l’amiral Nelson plus en détail.







samedi 12 janvier 2008

L'ÉDIFICE DES COMMISSAIRES


Un jour, en compagnie d'un copain, je suis allé dessiner un bel édifice sur la rue de la Commune Ouest. On dit qu’il est de style « Second Empire », si vous vous y connaissez… J’ignorais alors le nom de cette bâtisse. On l’appelle l’Édifice des Commissaires. Il fut construit entre 1875-1878. Une belle tourelle le chapeaute et c'est surtout elle qui avait attiré mon attention. Assis à une table de pique-nique, nous l’avons croquée et je me suis permis de l’aquareller.


L’édifice forme un angle de sorte qu’il présente une double façade donnant sur deux rues différentes. Une girouette tourne au grés du vent et sa corniche est très décorative. Ce bâtiment a, comme tant d'autres, connu des locataires variés. Les administrateurs du Port de Montréal y ont travaillé. Puis la société d’import-export Ressources de Chine Limitée l’a occupé. Abandonné, il a été racheté par Daniel Langlois, président de la firme Softimage,(les Propriétés Terra Incognita) en 1997 afin de le rénover et d’y installer le siège de sa compagnie. Mais le feu n’avait pas dit son dernier mot… Lors de la restauration, les deux étages supérieurs ont été dévastés ainsi que la belle coupole. Mais le tout a été heureusement rénové en conservant l’aspect d’origine. Ce qui a mérité à Propriétés Terra Incognita de recevoir le prix de mise en valeur du patrimoine en 2002. Tout est bien qui finit bien.
Comme je l’ai dessiné après cette date, c’est donc la nouvelle coupole que j’ai admirée. Mon aquarelle n’est pas une photo de l’édifice, mais une interprétation personnelle…

samedi 5 janvier 2008

LE MARCHÉ BONSECOURS


Lors de sa construction en 1845-47, le Marché Bonsecours était le symbole d’une ville en pleine croissance. On le voulut magnifique, grand, spacieux avec de grandes salles à l’étage « pour prouver le bon goût et la libéralité des citoyens de Montréal ». Les colonnes de fonte de son portique furent coulées en Angleterre et son dôme argenté avait fière allure. Étant l’un des plus beaux édifices de la ville, il n’est pas étonnant qu’il ait été classé monument historique et patrimonial.

Mais le terrain sur lequel il fut construit avait aussi une histoire. Charles Le Moyne, Bigot, John Molson père et fils y ont eu pied-à-terre. Après sa construction, le Marché a eu une occupation des plus variées. Il fut utilisé comme hôtel de ville pendant plus de 25 ans, salle d’assemblées publiques, théâtre, salle de banquets, salle de bal, poste de police et il accueillit aussi le parlement du Canada-Uni. Expositions, entre autres la première exposition provinciale industrielle et agricole, gymnase pour la police, concerts, conférences et festivités de toutes sortes y prirent place.

Jusqu’en 1963, il fut le principal marché public de Montréal pendant plus de cent ans. Cultivateurs et jardiniers de quelques 25 milles à la ronde y prenaient place pour offrir leurs produits frais. L’apparition des super-marchés d’alimentation a mis fin à sa vocation de marché. Comme on peut le deviner, le feu s’y est aussi mis de la partie. On a dû refaire la coupole.

Aujourd’hui, ayant été rénové, il accueille une quinzaine de boutiques d’art, de mode, d’accessoires, de bijoux et de meubles. Le Conseil des Métiers d’Art du Québec ainsi que L’Institut Design de Montréal s’y sont installés. Le deuxième étage sert à des expositions et à diverses activités dont, une fois l’an, une braderie. Mais pas n’importe quelle foire à rabais ! Il s’agit des oeuvres de nos créateurs vestimentaires où l’on présente au public des vêtements de qualité et faits chez nous. La restauration y a aussi fait son nid. On peut même y déguster un repas dans une atmosphère du début de la colonie.

Une visite qui vaut le détour.