dimanche 30 novembre 2008

LA MAISON DU PATRIOTE



Parfois un nom est donné à un édifice qui relève plus de la fiction que de la réalité. C'est le cas de La Maison du Patriote, située au 169 de la rue Saint-Paul Est. Il y aurait deux raisons. L'une d'elles parce qu'un certain Denis-Benjamin Viger y a vécu, ce dernier étant très engagé dans le mouvement patriotique, la seconde parce que, au dessus de la porte, il y avait une statue représentant un Canadien coiffé d'une tuque et portant le capot traditionnel, personnage qu'on associe habituellement aux Patriotes de 1837-38. Cette statue annonçait la fabrique de tabac qui y logeait: « Fumez le tabac de qualité OLD CHUM !».

C'est la veuve de Denis Viger, Perrine-Charles (Carlotte) Cherrier qui fait construire l'édifice en 1814. Ce sont des marchands qui en sont les premiers occupants, John Lewis Hoofstetter & fils et Justus Sherwood Merwin. S'y sont succédés John Roy, un autre marchand, l'épicier John Tiffin. Arrive enfin le manufacturier de tabac à priser et de cigares, A. Dubord & Compagnie qui occupera les lieux de 1849 à 1927. Son commerce prenant beaucoup d'ampleur, il a aussi loué la maison derrière le magasin pour sa manufacture de tabac. On sait que dans les années 1920, la statue de « l'habitant en costume traditionnel» servait d'enseigne au commerce.

La succession Cherrier conserve la propriété jusqu’en 1942. Elle a alors différents usages dont celui d'entrepôt. La maison du Patriote ainsi que celle de la rue St-Amable sont vendues en 1964. Aujourd'hui une boutique de souvenirs utilise le rez-de-chaussée tandis qu'une auberge loge aux deux étages. Comme on peut le deviner, elle s'appelle Auberge du Patriote....

Elle a du charme avec ses murs en pierres calcaires et ses fenêtres « à la française ». Il y a eu quelques restaurations, l'une en 1966 puis en 1976-77, la façade et l'intérieur ayant subit une cure de rajeunissement. En 1966, le gouvernement a reconnu son importance historique et l'a classée monument historique.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

samedi 22 novembre 2008

LA CHAPELLE NOTRE-DAME-DE-BONSECOURS

Douze ans après la fondation de Montréal, Marguerite Bourgeoys fit construire le premier sanctuaire de la ville. C'était une petite chapelle en bois de trente pieds par quarante, élevée à 400 verges des limites de la ville. Elle ne devait durer que quelques années en raison de sa destruction par le feu.

La fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame fit donc rebâtir la chapelle, cette fois en pierre et légèrement plus grande. Elle demanda à chacun des hatitants d'apporter une pierre, demandant aussi aux ouvriers de donner quelques jours de travail. On était en 1673.

Lors d'un voyage en France, Marguerite Bourgeoys était revenue avec une petite statue de la vierge de huit pouces de haut. Cette statue provenait d'un château de Belgique où elle était vénérée depuis plus d'un siècle. Sortie indemne du feu de 1754, elle devint alors un objet de profonde vénération. En 1771, on réussit à reconstruire la chapelles sur les mêmes fondations demeurées intactes, sauvant ainsi un endroit convoité par l'armée britannique pour y construire des casernes.

Mais le chapelle était toujours toute petite. À ses côtés, le Marché Bonsecours fut construit, un édifice de grand style qui avait aussi pour but de provoquer l'admiration des voyageurs arrivant par bateau. C'est dans le même esprit qu'on pensa alors remodeler la chapelle. La partie avant, donnant sur la rue Bonsecours, fut ajoutée ainsi que « l'excroissance » face au fleuve. Une statue monumentale de la Vierge protrectrice des marins fut dressée tout en haut d'un support qui se révéla trop faible et que l'on dû racourcir. C'était en 1893.

La chapelle devint, au dix-neuvième siècle, un lieu très fréquenté par les marins. Des navires miniatures ont été suspendus à la voûte en remerciement pour le secours que la Vierge a apporté à ces matelots sauvés de périls en mer.

En 1831, la statue miraculeuse disparut sans que personne ne sache où elle était. Elle a été retrouvée en 1894 dans une niche du sanctuaire. Elle est maintenant sur l'autel latéral gauche. Marguerite Bourgeoys aussi y est revenue en 2005, lors du 350e anniversaire de sa chapelle. Elle repose sous la statuette de Notre-Dame-de-Bon-Secours.

Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

samedi 15 novembre 2008

LA MAISON HOLT


C'est Albert Edmund Holt qui a fait construire la maison du 1266 de l'Avenue des Pins. C'était en 1912. Il avait choisi un terrain avec une pente très abrupte, de sorte que l'on ne peut voir que quatre étages sur l'Avenue, les deux autres n'étant visibles que d'en bas. On dit que sa façade est de type londonien. Monsieur Holt était un des membres de la compagnie Trust Royal. Douze ans après la construction de la maison, il la vendit à Sir Edward Beatty. Elle est maintenant connue sous le nom de Beatty Hall.

Sir Edward Wentworth Beatty a d'abord été avocat à Toronto. Il ne se maria jamais. Il fut le premier Canadien à devenir président du Canadien Pacifique. Ses compétences l'amenèrent à prendre la direction de l'hôtel Waldorf-Astoria de New-York. Il devint aussi Chancelier de la Queen's University. En 1942, il a créé la Canadian Pacific Airlines. C'est en 1935 qu'il fut honoré du titre de Sir. Très travaillant, il aimait aussi le sport et pratiquait le jogging pendant une heure avant le repas du soir. Sa demeure ressemblait davantage à un club, dit-on.

En tant que Président du Canadien Pacific, Sir Beatty autorisa la collecte de documents relatifs à l'histoire de la compagnie. Les employés, tant ceux qui étaient retirés que ceux au travail, furent sollicités pour créer un fond d'archives.

En raison de sa grande influence, il fut approché par The Boy's Farm pour en devenir président du conseil d'administration. Cette école de réforme pour les jeunes anglophones située à Shawbridge avait de plus en plus de difficultés à survivre en raison de la faible allocation provinciale. Sir Beatty réussit à recruter des hommes influents qui, non seulement apportèrent leur soutien financier, mais aussi pour avoir plus de poids afin de faire augmenter la subvention provinciale. Ce qui fut obtenu.

L'Université McGill acheta l'édifice en 1946. C'est alors qu'elle prit le nom de Pavillon Beatty. Ce fut d'abord l'École supérieure des sciences infirmières qui s'y installa. Les sciences de la communication ont prit la relève. Il faut signaler que l'intérieur a été conservé dans un très bon état. Certes, des murs ont été construits pour créer des salles de cours, des tapis couvrent les planchers de bois, mais l'ensemble du bâtiment est dans un état originel avec même un téléphone des temps passés et des commutateurs électriques d'origine.

Il semblerait que McGill désire vendre cet immeuble « protégé », protection qui fait augmenter les coûts d'entretien et de réfection.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

samedi 8 novembre 2008

LA MAISON PAPINEAU



Il semble, d'après une lettre de Louis J.A. Papineau, écrite en 1894, que le premier Papineau à fouler le sol de la Nouvelle France en 1686-1687 aurait fui la France parce que Huguenot ou Calviniste et donc protestant. Il serait l'ancêtre de tous les Papineau.

Un certain Joseph Papineau dit Demontingy possédait un terrain sur la rue Bonsecours. Il y avait fait construire une maison en bois. Le colonel John Campbell acheta le tout et y bâtit une maison en pierres en 1786. Il était responsable des affaires indiennes à Montréal. C'était une maison à deux étages avec un toit à deux versants. Rachetée par la famille Papineau en 1809, Louis-Joseph en devint propriétaire en 1814. Des transformations furent nécessaires lorsque le niveau de la rue Bonsecours fut abaissé de presque deux mètres. Le sous-sol de la maison devenant le rez-de-chaussée, on décida alors d'allonger la demeure jusqu'à la voisine et une porte cochère fut aménagée pour permettre l'accès à la cour arrière.


Louis-Joseph Papineau, bien connu pour avoir été l'une des têtes dirigentes de la révolte des Patriotes, a dû s'exiler pendant plusieurs années. Lors de son séjour en France, la maison devint alors l'Exchange Hotel, puis Arcade Hotel. À son retour, il reprit possession de l'édifice mais pour peu de temps, préférant s'établir à Montebello. Puis les hôtels se succédèrent, Empire, Rivard, Bonsecours, Royal et même des restaurants.

La maison devait subir d'autres transformations majeures. On y ajouta deux étages en briques, la défigurant ainsi. Les Papineau y demeurèrent jusqu'en 1919. Par la suite plusieurs propriétaires ont suivi. D'abord Joseph Arthur Paulhus, un marchand. Puis une compagnie grossiste en poissons, la D. Hatton Company.


En 1964, un sauveur arriva en la personne de Eric McLean, un journaliste qui se mérita l'honneur de devenir membre de l'Ordre du Canada. Ce dernier avait un souci prononcé de la conservation des édifices du patrimoine. Grâce à un dessin de Rosewell Corse Lyman, il lui redonna son apparence des années 1830, enlevant les deux étages de briques, la recoiffant d'un toit à double pente avec ses douze lucarnes. L'apparence extérieure est toujours la même, un lambrissage en bois immite la pierre. L'intérieur a aussi subit un bain de jouvence. Il suffit de mentionner que dix-neuf couches de tapisserie ont été enlevées. M. McLean demeura quarante ans dans cette demeure qui fut classée monument historique en 1965 et devint propriété du Gouvernement du Canada en 1982.


La maison est maintenant louée à des particuliers. À la porte, une plaque commémorative atteste que Joseph Papineau et son fils Louis-Joseph y ont vécu ainsi que leurs descendants.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

dimanche 2 novembre 2008

LA MAISON MAXWELL


William Sutherland Maxwell a été, avec son frère Edward, un des architectes les plus en demande dans le Mille Carré Doré au début du vingtième siècle. À eux deux, ils ont construits de nombreuses maisons, sans oublier le Musée des Beaux-Arts de Montréal, participé à l'érection du Château Frontenac et autres grands projets. William aurait construit sa demeure en 1902 sur l'Avenue des Pins au numéro civique 1548.

En fait, il s'agit de deux maisons jumelées. Il louait la seconde. Jolies demeures de briques avec deux tourelles aux toits réduits. D'origine écossaise, mais né à Montréal, il étudie à Boston et à Paris. De retour au pays, il fonde avec son frère Edwards la Edward et W.S. Maxwell qui devient bientôt très en demande. À Paris, il rencontre May Bolles, une Bahà'i engagée, et ils se marient à Londres. Il adhère bientôt à la religion de son épouse. En raison de sa grande compétence, il est devenu membre de la Royal Institute of British Architects et de celle du Canada. Il a été membre et vice-président de l'Académie royale des arts du Canada, fut président de l'Association des architectes du Québec. Il fonda le Pen and Pencil Club et le Arts Club de Montréal, ce dernier en 1912, ce qui en fait probablement la plus ancienne association artistique du Québec.

En 1937, sa fille Mary se marie avec le chef canadien de la Foi baha'i, Shoghi Effendi. Elle prend alors le nom de Amatu’l-Bahá Ruhiyyih Khanum. William Maxwell et son épouse s'impliquent alors davantage dans leur religion baha'i, leur maison étant devenu un Sanctuaire bahá’í . Le couple Maxwell firent alors plusieurs voyages. Après la mort de son épouse, William Maxwell se mit au service de son gendre Shoghi Effendi et s'en fut vivre à Haïfa au Centre mondial baha'i.

Il devint peu à peu un confident du grand maître, puis ses connaissances architecturales furent utiles dans divers travaux, d'abord des petites choses secondaires, puis dans la production d'un plan pour achever le mausolée du Bàb (un marchand perse qui devint l'une des trois figures principales de la Foi Baha'ì. - Il est aussi le retour du profète Élie et de Jean le Baptiste.)
En 1951, sa santé déclinant, William Sutherland Maxwell revient au pays. C'est alors qu'il est nommé « Main de la cause de Dieu ». Il s'éteint l'année suivante.

En septembre 2007, après d'importants travaux de rénovation, le Sanctuaire Baha'i a été réouvert avec solennité. Mais l'édifice prend de l'âge. Des travaux extérieurs se pointent. Les joints entre les briques ne tiennent plus le coup. Comme c'est un édifice faisant partie du patrimoine, il faut conserver son apparence originelle. On devra donc ouvrir sa bourse...