samedi 22 décembre 2007

UN CHÂTEAU À MONTRÉAL...


Un château à Montréal ? Surprenant, mais vrai. Derrière l’Université McGill, se dresse l’usine de pompage Mc Tavish. Tour, échauguettes, mâchicoulis, tout y est. Ce bâtiment a été construit de 1928 à 1932. Derrière s’étend le parc Rutherford où se pratique le football. Usine de pompage implique qu’il y a de l’eau quelque part. D’où vient cette eau ? Il faut remonter dans l’histoire de la ville pour le savoir.

Comme on peut facilement se l’imaginer, au tout début, on puisait l’eau dans le fleuve et les ruisseaux autant pour s’abreuver que pour éteindre les feux à l’aide de seaux. Pas d’égouts, pas de décharges publiques, des latrines mal entretenues, l’eau est vite devenue de mauvaise qualité. La santé des montréalais en a souffert.


Le premier réseau de distribution d’eau date de 1801. Il était privé, à l’usage de quelques riches marchants. L’eau avait son origine d’un étang de Côte-des-Neiges. 1816 marque un progrès important : une prise d’eau dans le Saint-Laurent fait de Montréal l’une des villes les mieux desservie en eau en Amérique du Nord.

En 1852, un terrible incendie ravage la ville, ce qui amène la construction du premier aqueduc qui puise l’eau en haut des rapides de Lachine jusqu’au réservoir McTavish, immense piscine à ciel ouvert, à l’arrière de l’Université McGill. Ce réservoir est toujours en fonction mais, depuis 1952, il a été couvert pour donner naissance au parc Rutherford. Ce n’est qu’en 1910, après une épidémie de fièvre typhoïde, que l’eau fut filtrée et chlorée.

Pourquoi nommer ce parc Rutherford ? Ernest Rutherford, néo-zélandais, est devenu professeur à l’Université McGill en 1898. En 1908, il reçu le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur l’atome.

Comme on dit à Paris : Voilà !

vendredi 14 décembre 2007

LE CARRÉ PHILLIPS


En compagnie d’amis, je suis allé dessiner au Carré Phillips. Un petit parc agréable, très fréquenté par beau temps. Au centre, un monument à Edward VII qui fut roi d’Angleterre de 1901 à 1910. Il avait été reçu avec enthousiasme lors de sa visite au Canada en 1860 alors qu’il n’était encore que prince. C’est sans doute l’une des raisons qui explique la présence de sa statue depuis 1914. Cette dernière a été nettoyée, mais les pigeons ont repris leur surveillance des lieux, juchés sur la tête du monarque. On devine les conséquences. Pourquoi au Québec ne fait-on pas comme en France où les statues sont couronnées de grandes tiges qui découragent les oiseaux d’y monter la garde ?


Pourquoi le Carré Phillips et non pas le Carré Edward VII ? Il semble que le terrain appartenait autrefois à la famille Phillips qui en a fait don à la ville à la condition qu’il demeure un parc ouvert au public. L’été, de nombreux badeaux viennent y casser la croûte à l’heure du lunch, on se fait photographier devant les statues qui entourent le monument, des artisans offrent leurs bijoux, un kiosque attire touristes et passants avec des produits de l’érable et des fruits (entre autres), un autre kiosque est coloré de fleurs vraies et fausses. En hiver, on offre même des marrons chauds. Il faudra bien que j’y goûte un jour… Bref, beaucoup d’activités en ce lieu.

De rue domiciliaire, la Sainte-Catherine s’est transformée peu à peu en une rue commerciale. C’est ainsi que le magasin Morgan, devenu par la suite La Baie s’est installé en face du parc. Sur le côté, Henry Birks y a logé sa bijouterie. Elle y est d’ailleurs toujours. Même le Musée des beaux Arts qui à sa fondation portait le nom de la Montreal Society of Artists y a trouvé un pied-à-terre en 1847 jusqu’en 1912.


Le Carré Philips est aussi un lieu de rassemblement ou de départ de prédilection pour des manifestations de toutes sortes. On en a vu contre la brutalité policière, l’égalité des femmes, contre le capitalisme et d’autres encore.


J’y ai fait quelques sessions pour croquer dans mes cahiers ces magnifiques personnages de bronze, œuvres de Philippe Hébert.

samedi 8 décembre 2007

LES STATUES GÉANTES










Il m’a été donné de dessiner les statues géantes abritées aux Archives nationales du Québec sur la rue Viger. L’édifice est magnifique et son intérieur a été transformé pour recevoir les archives, des documents de toutes sortes relatifs à l’histoire de la province. Il porte le nom de Édifice Gilles Hocquart. Ce dernier a été intendant de la Nouvelle France de 1731 à 1748. Contrairement à Bigot qui lui a succédé, il a fait beaucoup dans tous les domaines, tant au plan de la sécurité, l’agriculture, l’industrie, les routes mais aussi la conservation des documents. C’est à ce titre que l’édifice lui rend hommage.





À l’intérieur, se trouvent quatre statues géantes. À l’origine, elles faisaient parti de la Banque Royale sur la rue Saint-Jacques. Elles y ont été érigées en 1907 pour orner les colonnes de cet édifice. Le temps et les intempéries ayant fait leur œuvre, il fallut un jour les enlever. Que faire ? Heureusement, un sauveteur est apparu dans la personne de M. Paul Desmarais, homme d’affaires. Les statues ont retrouvé leur grâce et furent remisées à l’intérieur de l’édifice Gilles Hocquart. L’une représente le transport, une autre la pêche, une troisième l’industrie et la quatrième l’agriculture, quatre domaines dans lesquels la Banque Royale s’impliquait.




Pour pouvoir croquer ces « belles », il nous fallait obtenir la permission à chaque fois et signer le registre à l’arrivée et au départ. Ce furent des moments des plus agréables en compagnie de compagnons non moins agréables.

dimanche 2 décembre 2007

LE MOUNT STEPHEN CLUB



Sur la rue Drummond, entre les rues Sainte-Catherine et de Maisonneuve, se dresse une magnifique maison que l’on qualifie de style Renaissance italienne. C’est le siège du Mount-Sephen Club. C’était à l’origine « l’humble » demeure que George Stephen s’est fait construire en 1880 au coût minime à l’époque de 600,000.00$ soit 20 millions en 2000 ! Il fut le premier président du Canadien Pacifique et fut fait baron Lord Mount Stephen pour avoir contribué à la construction du chemin de fer transcontinental canadien. C’est en 1927 que cette habitation est devenue le Mount-Stephen Club, club formé d’hommes d’affaires qui voulaient conserver cette beauté montréalaise. Au début, aucune femme ne pouvait y pénétrer. Puis, en 1964, une certaine ouverture d’esprit aidant, on a permis aux épouses d’avoir accès à une pièce qui leur était réservée. Au milieu des années 1970, elles ont pu devenir membres à part entière. Club très sélect où des décisions très importantes sont prises, son adhésion permet d’avoir accès à plus de trois cent clubs dans le monde entier.

L’intérieur est d’une richesse inouïe. Dix foyers. Des vitraux aux fenêtres, vitraux ayant plus de trois cents ans, s’il vous plaît, fabriqués en Italie et importés d’Autriche en 1883. Des boiseries hors prix. Afin de préserver ce joyaux montréalais, il fut déclaré monument historique en 1975. Il était temps, car de nombreuses belles maisons du « mille doré » avaient déjà disparu.

Chaque dimanche, un « brunch »musical y est servi suivi d’une visite des lieux. Pour ceux qui comme moi hésite à un tel déboursé (!), il est heureusement possible de faire une tournée virtuelle en cliquant sur le lien plus haut. Ça vaut le détour.

À la prochaine découverte.

dimanche 25 novembre 2007

LE CHÂTEAU RAMEZAY


On aimerait que nos édifices anciens qui témoignent de notre histoire soient demeurés intacts comme au moment de leur construction. La plupart du temps ils ont évolué, ont parfois été reconstruits après un incendie, agrandis ou même rapetissés et transformés. Il en est ainsi du Château de Ramezay, de son prénom Claude, gouverneur de Montréal (il a aussi été gouverneur de Trois-Rivières) qui se fit construire en 1705-1706 un hôtel particulier en pierres dont les murs mesuraient trois pieds d’épaisseur. Du solide. À la suite d’un incendie en 1754, la maison fut reconstruite et agrandie en 1758 en partie sur ses fondations d’origine. On ne l’appelait pas château à l’époque. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’on le baptisa ainsi.


Comme la majorité de nos « témoins de l’histoire », le Château de Ramezay a eu plusieurs vocations au cours de ses trois cents ans d’existence. D’abord maison du gouverneur, il est devenu par la suite bureaux de la Compagnie des Indes qui détenait le monopole des exportations de fourrures, puis résidence de gouverneurs, quartier général militaire sous l’occupation américaine, palais de justice, école de médecine et finalement musée en 1885.


Il était plus beau (à mon goût) il y a quelques années avec ses murs de pierres. Puis, sans doute pour les protéger contre les intempéries, on les a recouvert de mortier. La tourelle du côté Est n’est pas d’origine. Elle a été ajoutée en 1903 (adieu les images d’ennemis repoussés grâce à l’habileté de défenseurs à l’abri de ces tours…).


Quelques années après l’ouverture du musée (1895), une très belle collection de monnaie de la Société d’archéologie y fut exposée. Elle s’est enrichie avec le temps. La Salle de Nantes n’existait pas non plus à l’origine. Ce n’est qu’en 1957 qu’on revêtit ses murs de riches panneaux d’acajou provenant d’un édifice de Nantes en France, lequel édifice avait aussi déjà appartenu à la Compagnie des Indes occidentales.
Le sous-sol est aussi très intéressant à visiter. Il nous fait revivre la vie quotidienne de nos aïeux du XVIIIe siècle. Meubles, cuisine, four à pain, tout y est avec des mannequins habillés comme aux jours d’autrefois. La préhistoire amérindienne y est aussi soulignée par des objets de tous les jours qui nous font voir une culture qui avait su s’adapter à un environnement pas toujours des plus cléments.


Pour lutter contre le feu, les camions de pompiers ont évolué. Le musée en conserve plusieurs qui nous paraissent aujourd’hui d’une efficacité douteuse pour lutter contre les déflagrations qui parfois détruisaient une grande partie de la ville.


Monsieur de Ramezay possédait aussi un jardin. En 2000, on a tenté de le reconstituer sinon à l’identique, du moins dans le style et le contenu des jardins de la noblesse d’alors.


Peut-on être montréalais sans avoir visité ce magnifique musée ?

samedi 17 novembre 2007

NEW-YORK: CASTLE CLINTON


Tout au bout de l’île de New-York, un parc a été aménagé et nommé The Battery. À cet emplacement, existait autrefois un fort qui a traversé le temps avec, comme il se doit, des transformations et des usages différents. En fait il y avait à l’origine (début de 1800) cinq forts. J’ai cru comprendre que celui qui existe encore était construit sur une petite île et relié à la terre ferme par une passerelle de bois.

La partie ronde du fort est face à la mer. Il est construit en pierres, avec des ouvertures carrées tout autour pour tirer du canon. Afin d’empêcher de possibles bateaux ennemis de pénétrer dans la rivière Hudson, on y étendit une chaîne de 1800 pieds de long. De plus, l’enceinte cachait vingt-huit canons pouvant cracher leurs boulets. Mais, comme la Citadelle de Québec, il n’a jamais vu la bataille de près. À l’intérieur, on a reconstitué une section d’un mur de l’une des batteries, mur qui a été découvert lors de travaux il y a quelques années.

Théâtre, salle de concert, pied-à-terre pour les quelques huit millions d’immigrants, aquarium, le fort est devenu Monument National en 1946 et a été rénové pour ressembler à… un fort ! Aujourd’hui, un kiosque y vend des billets pour visiter la Statue de la Liberté que l’on peut d’ailleurs voir à peut-être un kilomètre de là. Trois Statues de la Liberté « vivantes » se postent devant l’entrée du fort pour permettre aux touristes de prendre des photos « originales »… C’est dans la même veine que ce que nous avons à Montréal avec nos animateurs de rue, Elvis et autres…

vendredi 16 novembre 2007

NEW-YORK: EXPOSITION SUR KLIMT








Aujourd’hui mercredi, il pleut à New-York. Aussi ai-je décidé de me rendre à nouveau au Metropolitain Museum of Art. Mais j’ai bifurqué vers la Neue Gallerie où une exposition sur Gustav Klimt était en montre. Ce que je connaissais de Klimt était plutôt décoratif, mais j’ai découvert un artiste de grand calibre. Ses portraits en particulier témoignent à la fois d’une très grande observation jumelée à une émotivité profonde. Ses dessins de modèles préparatoires à ses œuvres peintes révèlent une grande habilité. On signale qu’il en avait une pile aussi haute que sa tête et qu’il en a détruit un grand nombre.

C’est donc avec un grand plaisir que j’ai parcouru les diverses salles et j’ai pu croquer deux dames dans mon cahier. Difficile cependant de reproduire les couleurs exactes. Mais ça n’a pas d’importance !

jeudi 15 novembre 2007

NEW-YORK: LE METROPOLITAN MUSEUM OF ART




Chose étrange, c’est en France que l’idée d’un grand musée à New-York a pris naissance. En effet, en 1866, quelques amis, réunis dans un restaurant à Paris, formèrent le projet de mettre sur pieds ce que nous appelons aujourd’hui le Metropolitan museum of art. Quatre ans plus tard, soit en 1870, le projet était né. Dans un premier temps, quelques 170 peintures hollandaises et flamandes furent données au Musée. Dix ans plus tard, il occupait l’emplacement actuel. À plusieurs reprises, il fallut l’agrandir.

Comme tous les musées, seule une petite partie de sa collection est présentée au public, faute d’emplacement, même si on peut se perdre dans ce labyrinthe tellement le nombre de salles est élevé. Il y aurait presque trois millions de pièces dans cette enceinte.

J’ai donc eu la chance d’être parmi les quelques cinq millions de visiteurs qui entrent dans ce haut lieu de culture chaque année… et je n’étais pas le seul à dessiner !

mercredi 14 novembre 2007

NEW-YORK: Rembrandt et Cie au Metropolitan Museum




Passer quelques jours à New-York sans visiter le Metropolitan Museum of Art est impensable. D’autant plus qu’on y annonçait une exposition consacrée à « The Age of Rembrandt : Dutch Paintings in The Metropolitan Museum of Art », c'est-à-dire qu’on a exposé toutes les œuvres de peintres hollandais possédées par le Musée, relevant de cette période. Nombreuses les peintures ! Dans plusieurs salles. Évidemment tous les Rembrandt y sont, une vingtaine au total. Cinq Vermeer (il n’y en a qu’une quarantaine de connues de ce grand artiste). Et de nombreux peintres dont la signature inclus « Van … quelque chose » sans oublier une foule d’autres dont les noms me sont inconnus.

La dernière œuvre de Rembrandt acquise à un prix très « élevé », signale-t-on, est une grande toile représentant le philosophe Aristote et un buste d’Homère, aveugle. À l’époque, on se posait sérieusement la question à savoir lequel de la vue ou du toucher permettait une plus grande acquisition de connaissances. Les peintres d’alors se vantaient de pratiquer un art supérieur à celui des sculpteurs !

Donc l’exposition est très intéressante, enrichissante, mais il faut plusieurs visites pour bien assimiler le tout.

vendredi 2 novembre 2007

LA MAISON WILLIAM DOW

Pour nous, la maison William Dow sera toujours « La Mère Tucker », un magnifique restaurant où nous sommes allés prendre plusieurs « brunch » le dimanche. Mais il y a de cela plusieurs années. Située sur la place du Frère-André, coin René Lévesque, cet édifice date de 1861. On dit qu’elle est de style néo-renaissance, si vous y connaissez quelque chose.

Nous y avons fait des rencontres familiales des plus agréables. Les plats étaient abondants et succulents. Les salles tant celle du rez-de-chaussée que celle à l’étage étaient superbes. Un ou une pianiste agrémentait les agapes d’une musique appréciée des convives. Et puis, un jour, le restaurant a fermé ses portes.

À l’origine, la maison appartenait à William Dow, propriétaire de la Brasserie Dow. Il était devenu associé de Thomas Dunn qui avait fondé une brasserie. À la mort de Dunn en 1834, William Dow racheta ses parts. Son frère Andrew le rejoignit et ils fondèrent ensemble la William Dow and Company en 1841. Il fut un temps où la Dow était la bière la plus populaire. Tous les Anglais, militaires et civils, arrivés au Canada réclamaient de plus en plus de ce liquide doré et la Molson, la Boswell, la Carling, Labatt et O’Keffe sans oublier la Dow ne fournissaient pas. Avant d’être achetée par la O’Keefe en 1967, elle laissa son nom au Planétarium Dow en souvenir de son fondateur.

Je vous présente un croquis à la plume de cette "belle vieille", puis le même croquis cette fois aquarellé et enfin une vue de l'arrière de la maison.

Chaque fois que passons près d’elle, nous revoyons en pensée les bons moments que nous y avons passés en bonne compagnie et regrettons la fermeture de La Mère Tucker.

samedi 27 octobre 2007

LA MAISON PIERRE DU CALVET



À Montréal, il ne reste qu’une vingtaine de vieilles maisons construites sous le régime français. La maison Pierre du Calvet a cependant été bâtie peu après la conquête anglaise en 1770. Elle est située en face de la chapelle Notre-Dame du Bonsecours. Il y a plusieurs années, nous allions y prendre un café. Puis elle a changé de vocation, ce qui s’est d’ailleurs produit à plusieurs reprises durant son histoire. Ses murs de pierres sont très épais et excèdent du toit pour former un coupe-feu, ce qui était obligatoire à l’époque en raison d’un grand feu qui avait détruit de nombreuses maisons peu avant.


Son constructeur, Pierre Du Calvet, un Huguenot (donc protestant), est arrivé à Montréal en 1761, deux ans après la bataille des Plaines d’Abraham. Il avait d’abord séjourné quelques années en Acadie. La maison était trois fois plus grande à l’origine, car Du Calvet se vantait que « au premier et au second étage, il y a 20 belles chambres et on peut en faire au moins la moitié autant au troisième.... »


Marchand prospère, ses troubles commencent après l’invasion des troupes américaines en 1775-76. Il est accusé d’avoir vendu des vivres aux rebelles et mis en prison pendant trois ans sans procès. Suivent des voyages au États-Unis, à Londres, à Paris pour défendre sa cause et se faire rembourser les biens que l'armée américaine lui avait volés. Le Congrès américain lui remettra finalement une indemnisation pour la moitié de ses réclamations (il a eu plus de chance que les religieuses de Trois-Rivières !). En se rendant en Angleterre en 1786, il périt dans le naufrage du vaisseau.
La maison a eu plusieurs propriétaires, comme on peut l’imaginer. Même Jacques Viger, premier maire de Montréal, en fit l’acquisition. Elle a servi d’auberge, d’épicerie, de salon de barbier, de restaurant et même de musée de meubles. Depuis 1998 elle fait partie de l'Auberge restaurant Pierre Du Calvet.
Inutile d’ajouter que nous n’allons plus y célébrer la cérémonie quotidienne du café vers 15 heures.

vendredi 19 octobre 2007

LE CIMETIÈRE NOTRE-DAME-DES-NEIGES



Ouvert en 1855, il n’est pas aussi vieux que celui du Père Lachaise à Paris ou du cimetière juif à Prague, ni ne renferme des tombes, monuments et mausolées comme jetés pêle-mêle, sans ordre. Il est magnifique, calme et très grand. Il a été dessiné par un architecte de New York dans un style anglais, ce qui a comme conséquence que, d’où que l’on soit, on ne voit qu’un petite partie du domaine. Ce n’est pas non plus la première nécropole de Montréal, mais on y a relocalisé de nombreuses sépultures en provenance en particulier du cimetière Saint-Antoine autrefois situé sur Dominion Square (il en resterait encore…).
Des terrains sont réservés à des groupes particuliers comme par exemple celui des pompiers et des communautés religieuses. Des sections sont spécialement destinées à accueillir les restes de différentes communautés ethniques, chinois, grecques, japonais etc. Ainsi le mausolée de La Pietà (qui contient une reproduction grandeur nature de l’œuvre de Michel-Ange) semble ne contenir que des cercueils de familles italiennes, ou du moins en très grande majorité.
Quand on s’y promène, on se sent loin de la civilisation, de la circulation automobile. Tout est silence. Seuls les oiseaux et les écureuils manifestent leur présence ainsi que quelques voitures amenant des parents venus se recueillir sur la tombe d’un des leurs. Ces jours-ci, les employés, en grève partielle (!), ont recommencé à couper l’herbe et les fleurs sauvages. De sorte que le cimetière, à mes yeux, est à perdre un charme poétique que jamais la tonte du gazon ne peut obtenir.
Je me suis mis à la recherche de quelques trésors en ce lieu de paix. À la suggestion d’un employé, j’ai ainsi fait la découverte d’un bas relief représentant chasseur, monument à un français décédé en terre québécoise, sans doute un grand chasseur devant l’Éternel ! On m’a aussi indiqué où trouver ce que les préposés surnomment le diable, une statue d’un ange devenue toute noire avec le temps. J’ai finalement repéré un chef d’œuvre sculptural d’Alfred Laliberté, un de nos grands sculpteurs québécois, l’Ange à l’aile brisée, oeuvre d’une grande beauté. Dans le mausolée Marguerite d’Youville, j’ai admiré La Transmutation, sorte d’installation qui présente des parties de corps diaphanes qui montent en spirale et deviennent de plus en plus complets à mesure qu’ils atteignent l’étage supérieur. Il me reste à découvrir entre autres un cénotaphe sculpté en marbre de Carrare (inconnu de l’employé) et plusieurs bustes en bronze, oeuvres du célèbre sculpteur Louis-Philippe Hébert. Sur cinquante-cinq kilomètres de sentiers et entre les quelques 10,000 arbres du domaine, outre les mausolées familiaux, il y a sans doute de nombreuses autres trouvailles à faire et à croquer dans mon cahier.

samedi 13 octobre 2007

LA MAISON CÔTE-DES-NEIGES


Une belle d’autrefois. Construite en 1713 (ou 1751?). Elle a été sauvée in extremis de la démolition en 1956 parce qu’on élargissait la Côte-des-Neiges sur laquelle elle était située. Elle fut transportée à l’entrée du cimetière Notre-Dame sur la rue Decelles et a été classée monument historique en 1957.

Elle ne paye malheureusement pas de mine. On la dirait abandonnée. Elle a besoin d’être repeinte, ce qui lui donnerait un air plus serein. L’intérieur a-t-il été conservé dans son état originel ? Je ne sais vraiment pas à quoi elle sert.

C’est en compagnie d’un autre mordu du dessin que je l’ai « croquée» par un matin ensoleillé.

vendredi 5 octobre 2007

LE CHALET DE LA MONTAGNE



Si ma mémoire est bonne, dans l’émission radiophonique de mon jeune temps « Les Aventures de Madeleine et Pierre », on parlait du Chalet de la Montagne. Il est très beau. Construit au début des années 1930 durant la grande dépression, aucune ouverture officielle n’a eu lieu cependant. Serait-ce en raison d’un scandale dû au dépassement des coûts de construction (même en ce temps-là…) ou parce qu’on ne savait pas encore quelle serait son utilité ? Il est donc demeuré vide pendant un certain temps. On a proposé d’en faire un musée, ce fut un chalet de ski. On y a présenté des concerts, des fêtes y ont été données. Aujourd’hui, il semble simplement permettre aux visiteurs de s’asseoir pour un moment de repos et aller chercher un petit quelque-chose au casse-croûte.

Dans l’idée de son concepteur, le chalet, un peu comme les statues des Cathédrales du Moyen-Âge, devait aussi être comme un livre d’histoire relatant les principaux événements qui ont façonné la Nouvelle France de 1535 à 1760. On était à l’époque ou la période française était encore celle qui nous définissait le plus. Aussi, M. Beaugrand-Champagne, architecte, fit appel à treize artistes pour peindre dix-sept murales. C’est ainsi que Jacques Cartier, Champlain, De Maisonneuve, Dollar des Ormeaux et La Salle, en raison de leur importance, sont devenus « professeurs d’histoire ». Chacun des peintres reçu la rondelette somme de $400.00 pour sa peinture, sauf Paul-Émile Borduas qui ne reçu que $600.00 pour l’exécution de six cartes géographiques, quatre relatant l’évolution du site de Montréal, une cinquième montrant l’itinéraire des deux premiers voyages de Jacques-Cartier et la dernière présentant les anciennes possessions françaises en Amérique. Inutile de dire qu’on ne reconnaît pas le style Borduas dans ces cartes…

Par contre, Marc-Aurèle Fortin, en peignant Champlain explore le site de Montréal en 1603, a conservé son style, traitant le sujet non comme une murale mais plutôt comme une peinture. On reconnaît sa manière de mettre en évidence les arbres. Tant qu’aux autres peintres, il me sont inconnus et… sans doute le resteront ! Il faut noter qu’à l’époque on attribuait la découverte du Mississipi à La Salle. Ce n’est que vers 1938 qu’on a finalement eu la certitude que ce sont Louis Jolliet et le Père Marquette qui ont découvert ce grand fleuve.

J’ai donc visité le Chalet. Oui il est beau et spacieux. Mais il est difficile de bien admirer toutes les peintures. Pour bien voir celles qui sont du côté du centre ville il faut lever une main pour cacher la lumière qui pénètre par les grandes portes. Il serait intéressant que la ville installe des projecteurs au dessus des toiles. Tant qu’aux visiteurs, certains ont jeté un coup d’œil aux murales parce que je m’y intéressais…

Comme les écureuils sont nombreux sur la montagne, on a utilisé ce petit mammifère comme décoration sur chacune des pannes qui supportent les chevrons (je viens d’apprendre ces deux mots!). Le dessin permet de visualiser l’emplacement des « bibittes ».

On ne peut se rendre au Chalet de la Montagne sans aller sur la terrasse pour y admirer la ville. On s’en reparlera …

Amicalement
Yvon

samedi 29 septembre 2007

INCIDENT AU CIMETIÈRE


Je suis allé voir l’endroit où Joseph Guibord a été inhumé au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. C’est avec une certaine émotion que j’ai dessiné cet étrange monument : une pierre de forme ovale d’environ deux mètres de long par un mètre en son centre et pesant plusieurs tonnes. Une plaque a été enchâssée sur la pierre par le Mouvement laïque québécois en honneur à tous les membres de l’Institut canadien (1844-1884) dont faisait partie Joseph Guibord.


L’enterrement de Joseph Guibord en 1869 a été plutôt houleux. En effet, ce dernier était l’imprimeur de L’Institut canadien dont les membres avaient été excommuniés par Mgr. Ignace Bourget en raison de leurs idées libérales et même athées. L’Institut (1844) avait une bibliothèque publique gratuite qui était aussi un lieu de discussions, de débats et de conférences. Dans la bibliothèque, on pouvait même lire des livres « à l’index » de Voltaire et Diderot, entre autres. Victor Hugo était un des membres, externe évidemment.

« L'Institut canadien défendait les principes démocratiques et républicains: souveraineté du peuple, suffrage universel, séparation de l'Église et de l'État, instruction publique laïque, abolition de la classe seigneuriale, réformes constitutionnelles et judiciaires ». Or ce Monsieur Guibord, bon catholique, eut non seulement le malheur de mourir mais de décéder « hors de l’Église ». Lorsqu’on arriva à l’entrée du cimetière Notre-Dame- des-Neiges pour l’enterrer, une foule nombreuse de fervents catholiques empêcha qu’on le dépose dans le lot qu’il possédait. Il fut donc enterré dans le cimetière protestant, à côté.

Mais la chose n’en resta pas là. Procès, récriminations. Finalement, en 1874, donc cinq ans après le décès de notre homme, le Conseil privé de Londres ordonna qu’il soit enterré dans le cimetière catholique Notre-Dame-des-Neiges. Second échec, les catholiques font échouer la tentative d’enterrement. En 1875, on fit appel à l’armée qui forma deux rangs entre lesquels fut amené le corps dans le cimetière. Joseph Guibord fut inhumé sur un terrain que Mgr. Bourget avait « maudit » même si son épouse catholique y reposait déjà… Le tout se passa sans incident.


Afin que personne n’aille s’attaquer à la dépouille, on déposa sur la tombe une immense pierre impossible à déplacer. Le temps et les saisons ayant fait leur œuvre, cette pierre est aujourd’hui fendue en deux. Dans Montréal, une avenue porte aujourd’hui le nom de Joseph Guibord. Le lot où il repose se trouve au numéro de concession 00873 dans la section « N ».


Il paraît que le roi David a écrit : « Rien de nouveau sous le soleil ». Le problème de la laïcité fait encore surface dans la belle province…


















samedi 22 septembre 2007

LES SILOS À GRAIN


Imposants et impressionnants les silos à grain. On dit que Montréal a été le principal port céréalier du monde en 1923. Au début, ils étaient construits en bois, puis le béton a pris la relève. La plupart des silos sont maintenant inutilisés mais il en reste encore en action. Plusieurs ont été démolis. Le Silo #5, au bout de la rue McGill est immense et a été agrandi à plusieurs reprises au cours de ses années actives. Il a pris naissance au début du XIXe siècle. Inutilisé depuis plusieurs années, il fait naître un certain questionnement. Qu’adviendra-t-il de ce témoin d’un commerce qui a connu une telle importance ? Sera-t-il détruit ou transformé ? Il semble que plusieurs propositions soient à l’étude, notamment celle d’y transférer le Musée d’Art contemporain devenu à l’étroit en raison d’une collection d’œuvres d’art moderne qui s’agrandit constamment.


J’étais intrigué par ces formes triangulaires sur le toit de l’édifice. On dirait de grands entonnoirs. À quoi servaient-ils ? Je suis donc allé les croquer en prenant soin de ne pas me faire écraser par les cyclistes…

lundi 17 septembre 2007

LE CIMETIÈRE CÔTE-DES-NEIGES



Terminée le « lock out » ! Même si la grève elle-même ne l’est pas , il nous est donc maintenant possible d’aller prendre une marche dans ce lieu de paix et de tranquillité. Ce que nous avons fait.

Les « mauvaises » herbes (y aurait-il des mauvaises herbes ?) ont eu le temps de pousser et les fleurs sauvages de fleurir. Les pierres tombales et les monuments ont maintenant un air vieillot ce qui leur donne un charme des plus poétiques. Autour de certains monuments, les familles se sont empressées d’aller tondre la « mauvaise » herbe, même pendant la fermeture du cimetière, ce qui brise totalement le sortilège. Les morts seraient-ils vraiment sensibles à une telle « délicatesse » qui ressemble plus à une profanation de la nature ?

Nos pieds ont donc foulé ces sentiers à l’écart du monde des vivants, nos pensées ont aussi parcouru des chemins nouveaux et nos yeux se sont attardés sur la revanche de la nature.

Au revoir…

vendredi 7 septembre 2007

OTTAWA-GATINEAU: DEUX MUSÉES













Ce fut une courte visite dans la Capitale et à Gatineau. Deux musées présentent des expositions de qualité. Pourquoi s’en priver ?

Le Musée des Beaux-Arts du Canada expose des peintures moins connues du peintre Auguste Renoir, surtout des paysages peints avant qu’il ne s’adonne davantage au portrait. Un ensemble d’œuvres intéressantes, même si « officiellement » elles sont moins prisées que les autres. Le style est en évolution et parfois imite celui de Monet avec qui il allait peindre. De belles pièces dans lesquelles on sent l’âme de l’artiste. J’ai bien aimé.

Puis j’ai traversé la rivière pour me rendre au Musée canadien de la civilisation à Gatineau. La Chine nous inonde de ses produits bon marché. Mais au musée, pas de pacotille. Quelques cent cinquante objets retraçant l’histoire de cet immense pays depuis la préhistoire jusqu’au dernier Empereur. Une histoire compliquée. Puisque c’est l’homme qui la façonne y en a-t-il de simple ? Difficile de retenir toutes ces dynasties, ces dates, ces noms bizarres pour nous. Mais des créations originales et artistiques qui prouvent que l’homme est depuis toujours un poète dans l’âme.

Les inventions réalisées par ce peuple ont souvent précédées l’équivalent en Occident : la poudre à canon (tout le monde le sait), mais aussi avant Gutenberg l’imprimerie avec des caractères individuels; pour ne pas « perdre le Nord », un bidule qui quelque soit la direction prise indique toujours le Nord; l’écluse pour les bateaux et beaucoup d’autres trouvailles.

La poterie sous toutes sortes de formes et d’utilités était à l’honneur illustrant à la fois le sens pratique de ce peuple, son imagination et sa poésie. La sculpture est aussi un art dans lequel ils ont excellé. Un petit cheval et son dompteur ont particulièrement attiré mon attention. Une autre visite instructive.

Comment se rendre à Ottawa sans y « croquer » quelques scènes ? J’ai donc satisfait mon appétit avec quelques dessins…
À la prochaine

lundi 3 septembre 2007

La Maison Saint-Gabriel



Parmi les quelques rares témoins des débuts de Montréal, la Maison Saint-Gabriel occupe une place de choix. Située dans la Pointe Saint-Charles, elle a été construite en 1698 sur les fondations de celle qui s’y élevait auparavant et qui avait été construite vers 1663. Elle devint la propriété de Marguerite Bourgeois en 1668. C’était alors une ferme très grande.

Pendant environ cinq ans, la maison servit d’accueil aux Filles du Roy qui arrivaient à Ville Marie. Les religieuses leur enseignait les notions élémentaires pour survivre en ce pays de froidure et devenir de bonnes maîtresses de maison. Leur passage ne se prolongeait guère car se marier signifiait recevoir une (maigre) dot du Roy. L’endroit servit aussi d’école pour les enfants des environs. La ferme apportait assez de nourriture pour les religieuses qui enseignaient gratuitement dans plusieurs endroits ainsi que pour les élèves.

Toute en pierres avec des murs de presque un mètre d’épaisseur, elle a été construite avec grand soin. On a enlevé le plafond de l’étage afin de permettre d’admirer la solidité de la construction de l’entre toit. Impressionnant! La visite des lieux éveille dans notre imagination des scènes de la vie du XVIe et XVIIe siècles, une vie à la dure où le travail manuel et l’invention devaient se conjuguer pour subsister dans un monde nouveau. Cette demeure d’autrefois est devenue un musée (1966) dans lequel sont exposés autant les instruments reliés à la culture qu’à la cuisine, l’habillement et à tous les moments de la vie quotidienne.

L’ensemble Claude Gervaise y était représenté par trois de ses membres dont le fondateur et son épouse ainsi qu’une cantatrice. Nous avons ainsi eu droit à un concert avec instruments anciens et à des commentaires très instructifs sur l’histoire de la musique en Nouvelle France.

Comme c’était la coutume autrefois, la bénédiction des vendanges a été faite avec art et humour. Un encan a suivi dans lequel on fit passer sous nos yeux (et notre nez) des tartes aux recettes secrètes, des paniers de fruits et de légumes aux couleurs d’arc-en-ciel, des élixirs à faire saliver le plus saint des moines. Comment ne pas résister à la tentation ?

Une pièce de théâtre était aussi à l’horaire. Mais… plus tard. C’était l’heure du café, mais pas chez … qui vous savez !

samedi 25 août 2007

LE FORT DE LA MONTAGNE


Une visite au Fort de la Montagne aussi appelé Fort-des-Messieurs-de-Saint-Sulpice a été des plus intéressantes. La rencontre était sous la direction d’une guide compétente et vivante. Le fort, ou plutôt ce qui en reste, soit deux tours, est l’un des plus anciens bâtiments de Montréal avec deux ou trois autres édifices.
Les Sulpiciens ont d’abord construit un fort en bois en 1676 au pied de la montagne pour y installer une mission pour les "Indiens". Des religieuses de la Congrégation Notre-Dame ainsi que les pères Sulpiciens y enseignaient.

En 1685, le fort de pierres fut construit. Il comportait quatre tours. L’une des tours servait d’école pour les filles et l’autre tour d’habitation pour les religieuses. Ce sont celles qui ont survécu jusqu’à nos jours. Les murs ont été remis à neuf. La charpente des toits est d’origine. Évidemment, l’ardoise du toit, ardoise importée de France, n’a pas résisté au temps. Les deux forts ont existé côte à côte jusqu’en 1694, année où le fort de bois a brûlé en deux heures. Quant aux garçons ils étudiaient dans la maison des pères, maison aujourd’hui détruite. Il y aurait eu environ 210 amérindiens chrétiens de différentes tribus sur les lieux en 1683 vivant dans 26 cabanes. Ils cultivaient la terre que les Sulpiciens leur prêtaient. On nous fait remarquer qu’aucun soldat ne demeurait sur les lieux. La défense du fort contre les attaques des Iroquois était assurée par les colons et les indiens.

Quant on visite l’intérieur des tours, on remarque dans la première (elle servait de demeure pour les religieuses) que le plancher est à la hauteur du haut du foyer. C’est dire que les tours étaient à l’origine beaucoup plus basses (et donc plus hautes) qu’elles ne le sont aujourd’hui et qu’elles ont été remblayées par au moins deux mètres de terre. Dans la deuxième tour (qui servait d'école) le plancher laisse entrevoir le sol d’origine tout autour des murs. Elles ont été classées monuments historiques en 1974.

Derrière le Séminaire, une longue pièce d’eau alimentée par une source a été construite dans le style des jardins français. Elle est cependant plus tardive. Remise à neuf grâce à des subventions gouvernementales, elle est l’une des rares pièces existantes en Amérique du Nord. Les séminaristes en font encore le tour pour prier et méditer. Autrefois, en hiver, elle faisait une patinoire fort appréciée.

Nous avons terminé la rencontre par la visite de la chapelle beaucoup plus récente. Magnifique. Tout en longueur, avec des bancs se faisant face comme dans le chœur des abbayes et des monastères. Le plafond est d’une grande beauté avec une poutre maîtresse d’une seule pièce qui fait toute la longueur de la chapelle. Dans le chœur, au dessus du maître autel, une très belle toile relate la présentation de la Vierge au Temple. C’est très rare qu’on voit la Vierge enfant. Elle est non signée. Par contre, l’artiste, comme c’est souvent la coutume en art, s’est peint de face alors que tous les autres personnages sont tournés vers Marie.

Ce fut une sortie très intéressante qui nous fait apprécier notre héritage culturel et architectural. Nous planifions d’autres incursions dans l’histoire de Montréal.

Donc, à la prochaine.

mardi 21 août 2007

LES BRONZES DORÉS DE CARTOCETO DE PERGOLA




Dans ma recherche de croquis, je me suis rendu la semaine dernière au Musée des Beaux-Arts de Montréal où j’ai vu les bronzes dorés de Cartoceto de Pergola. Comme on peut s’en douter, le nom sonne italien. Ce sont des bronzes dorés qui datent de l’époque romaine. Ils ont été découverts en 1946 près d’une ferme. On dit que c’est très rare de trouver ainsi des bronzes anciens, car la soif de métal était telle qu’on réutilisait les statues et monuments. Ce qui fut sauvé l’a été souvent de manière accidentelle ou comme butin de guerre pour orner les villes, les musées ou les demeures des vainqueurs. La mer aussi en conserve pour de futures découvertes…

Le Musée des Beaux-arts de Montréal a la chance d’exposer deux chevaux, l’un avec cavalier et deux statues de femmes. On a monté les multiples fragments sur des armatures. L’une des dames n’offre aux regards que la partie inférieure de sa robe à partir de la ceinture alors que la seconde est presque complète et présente un visage d’une grande sérénité. L’un des chevaux galope sans cavalier (et sans croupe) alors que l’autre, incomplet également, porte un cavalier sur son dos. C’est impressionnant de constater à la fois la richesse, la beauté et l’élégance de ces œuvres d’art. Tout en étant très réaliste, on savait faire « beau ».

Ce fut donc un plaisir de croquer ces personnages d’un autre âge. Ils étaient fait d’une matière qui défie le temps, pourtant le temps a fait son œuvre…

vendredi 17 août 2007

LE PONT JACQUES-CARTIER




Le pont Jacques-Cartier a du style. Fort achalandé, on dit que plus de 43,000,000 de voitures le traversent chaque année. Comme dans notre hymne national, son « histoire est une épopée ». Elle commence en 1874 quand des citoyens voient la nécessité d’un pont ferroviaire et routier reliant Montréal et la Rive Sud. Faute d’argent, le projet ne se réalise pas.

C’est en 1925 que commence la construction du pont que l’on nomme à ce moment-là le « pont de la Rive-Sud ». En 1930, au moment de son inauguration, il est baptisé pont du Havre parce que construit avec l’appui des Commissaires du Havre. Mais en 1934, quatre centième anniversaire de la découverte du Canada, sous la pression populaire, le Gouverneur du Canada lui donne son nom actuel, pont Jacques-Cartier. Jusqu’en 1962, on devait payer pour le traverser.

À l’origine, et selon les plans, le pont ne devait pas mettre « pied à terre » près de la rue De Lorimier mais plutôt près de la rue Bordeau. Mais les lois d’expropriation n’étant pas comme celles d’aujourd’hui, un certain
propriétaire d’une fabrique de savon, Hector Barsalou (pour ne pas le nommer !) refusa de céder son terrain. Une courbe fut alors ajoutée au pont. Une capsule contenant 59 objets a été placée dans la pierre angulaire intégrée à la pile près de l’endroit qu’on nomme Au Pied du Courant.

Lors d’un retour de Québec en autobus, le conducteur racontait à deux jolies demoiselles assises dans le premier banc que Montréal possédait quatre tours Eiffel placées tout en haut de la travée principale du pont. Il ajoutait : « Elles ont été données en cadeau par la France lors de l’Exposition Universelle en 1967 ». Légende que tout cela. Sur les plans originaux, les tours étaient déjà existantes.


N’empêche, la légende est jolie…

vendredi 10 août 2007

CROQUIS À MIMIBOURG











Deux jours de bonheur intense à Mimibourg, un endroit enchanteur. Mimibourg ? Mimi pour Noémi et bourg pour… le petit domaine (il n’en reste que 500 acres – ou serait-ce hectares !) de M. Bull dans les Cantons de l’Est à Highwater à deux pas des lignes américaines. Depuis plus d’une vingtaine d’années, Mme Noémi Bull prête sa propriété à la Société Canadienne d’Aquarelle (SCA) pendant deux semaines au mois d’août pour des sessions de perfectionnement en aquarelle. Cette année, un ami y a été animateur/instructeur pendant les deux premières journées de la session. On m’a aimablement invité pour écrire quelques mots dans la revue de la Société, L’Aquarelliste, dans un avenir rapproché. Pouvais-je refuser ?

Un accueil chaleureux dimanche en fin d’après-midi. Sept participants (comme il y avait un Monsieur, le masculin l’emporte sur le féminin – en grammaire !). Un repas excellent. On mange toujours bien à Mimibourg! Je le sais, j’y suis déjà allé pour trois sessions d’aquarelle.

Lundi matin, pluie ! Une accalmie de dix minutes a permis d’aller faire un rapide croquis tout près de l’atelier. Pendant la démonstration du maître, j’ai pu dessiner à mon goût l’ami à l’œuvre entouré de ses élèves. En soirée, j’ai suggéré de faire le portrait de deux des participants, un challenge que j’adore.

Mardi matin, soleil. Nous nous sommes rendus à Dunkin, à quelques kilomètres. Une « cabane » verte nous a cligné de l’œil et s’est retrouvée dans mon cahier ainsi qu’une autre « cambuse ». Retour au domaine et croquis aquarellés de l’habitation au trois pignons. Il me reste un croquis à « colorier », des nymphéas avec un crapaud sur une feuille. Monet sera-t-il jaloux ?

vendredi 3 août 2007

Église Saint-Jacques



À Montréal, sur la rue Saint-Denis près de la Sainte-Catherine, un clocher mais pas d’église. Où est passée l’église Saint-Jacques ? À sa place, l’Université du Québec à Montréal.


L’histoire de ce temple chrétien a été plutôt mouvementée. Dès 1822, l’endroit est occupé par la cathédrale de Montréal ainsi que par le palais épiscopal et un collège. Un premier incendie en 1852. On reconstruit une église paroissiale. Nouvel incendie en 1858. La façade et certains murs restent debout. Autre reconstruction. En 1933, un troisième incendie. Deux façades demeurent intactes. Dernière reconstruction « religieuse ».

En 1975, cette fois ce n’est pas le feu qui est à l’œuvre, mais le pic des démolisseurs. On construit le pavillon Judith Jasmin de l’Université du Québec à Montréal en conservant le clocher et la façade du transept sud de l’église classés monuments historiques. C’est ainsi que l’on peut encore admirer le magnifique clocher de l’église Saint-Jacques et même pénétrer par la « grande porte » dans l’UQÀM.

La statue de Saint-Jacques a aussi été préservée. Elle date de 1889 et mesure 4,5 mètres. Elle a été restaurée et comme l’extérieur de la statue est en cuivre, elle deviendra vert pâle avec le temps.