samedi 28 novembre 2009

MUSÉE POINTE-À-CALLIÈRE - Montréal




350, PlaceRoyale

Il s’appelle Musée Pointe-à-Callière, mais ce n’est pas parce que Louis Hector de Callière, ingénieur et troisième gouverneur de la ville, y a mis les pieds le premier. C’est plutôt parce qu’il y a construit sa résidence en 1688. À l’origine, c’était une pointe de terre qui s’avançait dans le fleuve avec, tout à côté, une petite rivière qui aujourd’hui est disparue. Ce serait également à cet endroit que fut fondé Montréal.

Louis Hector de Callière a joué un rôle important dans l’histoire du pays. C’est sous sa gouverne que s’est tenue à Montréal ce qu’on appelle La Grande Paix de Montréal en 1701. Mille trois cent Indiens représentant une trentaine de tribus se rassemblèrent à Montréal pour signer la fin des hostilités entre les Iroquois, les autres nations autochtones et la Nouvelle France.

Grâce à des fouilles archéologiques entreprises dans les années 1980, le sous-sol a permis des découvertes fort intéressantes. L’endroit aurait été occupé depuis plus de mille ans. Des vestiges d’anciennes structures ainsi que le premier cimetière de la ville sans compter des milliers d’artefacts ont été mis à jour. On peut aussi y voir les restes de la base de la tour de l’ancien site de la Royal Insurance Company, édifice magnifique qui a dû être rasé en raison de la faiblesse de sa structure. Inauguré en 1992, soit 350 ans après la fondation de la ville, le Musée est le seul musée d’archéologie d’envergure au Canada.

Les activités ne manquent pas au Musée. Outre un excellent diaporama sur la fondation et l’histoire de Montréal, il offre aux visiteurs des expositions temporaires, des conférences, des programmes d’animation et l’incontournable visite du site archéologique dans un parcours souterrain qui mène jusqu’à l’ancienne Maison de la Douane en passant devant les anciennes murailles de la ville.




samedi 21 novembre 2009

MAISON GEORGE-ÉTIENNE CARTIER - Montréal




















458, rue Notre-Dame est.
Cette demeure porte le nom d’un homme qui a joué un rôle primordial pour l’avenir du Canada, Sir George-Étienne Cartier. Il s’agit en fait de deux maisons jumelées construites entre 1836 et 1838 par l’avocat Arthur Ross. C’est sa mère qui a d’abord occupé la partie située tout à côté de la rue Berri en 1839.

En 1848, arrive George-Étienne Cartier. Sa famille habitera la demeure du coin Berri-Notre-Dame jusqu’en 1855 alors qu’elle quitte la ville. Un avocat loue alors la maison. Retour des Cartier en 1862. Ils achètent alors et habiteront la maison voisine. Après la mort de Cartier en 1873, la succession conservera les deux demeures jusqu’en 1951.

Un autre locataire occupe la demeure, A.G.A. Ricard. Il était médecin et fit partie du « Bureau médical » de l’Hôpital Notre-Dame.

Les locations se succèdent et sont variées à partir de 1871. C’est d’abord un hôtel particulier puis vers 1880 un magasin du ministère de la Milice. Suit un hôtel qui prend le nom de Grand Pacific Hotel. Il va sans dire que l’intérieur est alors transformé. Une autre modification majeure survient quelques années plus tard alors que le tunnel de la rue Berri est ouvert. La partie donnant sur la rue Berri est tronquée de plus de trois mètres, le toit devient un toit à mansarde et le balcon apparait à l’étage.

La « visite » d’un incendie en 1901 oblige à rénover de nouveau l’intérieur ce qui amène aussi un changement de nom, le Grand Pacific Hotel devient l’Hôtel Dalhousie qui sera substitué par Royal Rooms dans les années 1930.

Le Gouvernement Fédéral achète finalement la demeure en 1973. D’autres restaurations ont lieu et la propriété devient un musée consacré à G.E. Cartier. Ce dernier a joué un rôle important dans l’histoire du pays et depuis 1985, on retrace sa carrière dans cette demeure qu’on a remise à l’heure de l’époque victorienne.

George-Étienne Cartier est souvent appelé « le Père de la Confédération ». Il est certain que son rôle dans la création de ce système de gouvernement est primordial. Mais sa carrière politique a débuté en 1835 alors qu’il devient avocat. Il est intimement lié aux Patriotes, il est membre des Fils de la Liberté et participe même à la bataille de Saint-Denis. Exilé au États-Unis, il revient bientôt à Montréal et y pratique le droit.

Il joua aussi un grand rôle dans le développement de l’éducation dans la Province. Comme près de 80% de la population des campagnes ne savait ni lire ni écrire, il mit en place une série de réformes dont la création d’un Conseil de l’Instruction publique ainsi que des écoles normales. Les enseignants virent leurs conditions de travail s’améliorer et le premier système de régime de retraite fut alors instauré.

En 1848, il est élu à l’Assemblée législative du Canada-Uni. Il devient bientôt le politicien le plus influent de la partie Est du Canada. L’idée d’une fédération des provinces fait son chemin et Cartier se rend à Londres en compagnie d’A.T. Galt et J. Ross pour y convaincre la Reine Victoria. En 1864, il se rend à l’Île du Prince-Édouard en compagnie d’autres déléguées pour définir les bases d’une Confédération, projet qui devient réalité en 1867. Il devient alors ministre de la Milice et de la Défense.

Grand négociateur, ses services ont été requis pour l’achat de la Terre de Rupert et du Territoire du Nord-Ouest, la création de la province du Manitoba et il fut très actif dans les négociations avec la Colombie-Britannique qui menèrent à son entrée dans la Confédération. C’est aussi lui qui présenta un projet de loi pour la construction du Canadien Pacifique.

En 1919, un monument a été érigé en son honneur dans le parc de la montagne sur l’avenue du Parc. Il a été rénové dernièrement. Les adeptes du « Tam-Tam » qui s’y réunissent les dimanches d’été ont-ils une pensée pour ce grand homme ?

jeudi 12 novembre 2009

L'ENTREPÔT FRIGORIFIQUE DU VIEUX PORT - Montréal


1, Avenue du Port


Aussi connu sous son nom anglais, Cold Warehouse, cet édifice de quatorze étages fut construit en 1922. Ce n’est pas son ancienneté qui lui donne de l’importance mais plutôt son rôle dans l’infrastructure commerciale de la ville qui en fait un témoin essentiel dans l’évolution du Vieux Port.

L’entrepôt frigorifique a joué un rôle important car c’est là que les denrées périssables en transit, viandes, fruits et légumes, étaient conservés. Des compresseurs à l’ammoniaque assuraient une température constante. Sur le toit, quatre tours cachaient un système de protection contre les incendies. L’entrepôt a fonctionné jusqu’en 1965 et on utilisa alors l’une des tours pour entreposer de la saumure. Treize ans plus tard, soit en 1978, toute opération commerciale avait cessé. L’édifice fut inoccupé pendant plusieurs années. En 1996, le Gouvernement canadien le reconnu comme monument historique.

Un entrepreneur commença la transformation du bâtiment en condominiums. Ce fut la faillite. Finalement le promoteur Gestion immobilière Trams a mené à terme le projet et 207 unités de logement ont été créées. La transformation de l’entrepôt s’est déroulée sous haute surveillance afin de garder intact son cachet historique. Les anciennes cheminées sur le toit sont devenues quatre penthouses aux allures de châteaux, avec une vue imprenable sur le fleuve et sur la ville. Évidemment l’intérieur a dû être adapté à la nouvelle vocation de l’édifice. Quant à l’extérieur, la création de fenêtres dans les murs de briques a fait perdre de son authenticité et de son originalité à l’ensemble.

Il a maintenant pour nom L’Héritage.