vendredi 29 mai 2009

ENTREPÔT ÉLIZABETH-MITTLEBERGER / PLATT


C’est en 1822-1823 que cet édifice de quatre étages fut construit pour Élisabeth Mittleberger veuve de George Platt. Ce furent en fait deux bâtiments qui furent érigés en même temps, l’entrepôt sur la rue de la Commune et la maison sur la rue Saint-Paul au numéro civique 12. Sur le terrain, il y avait déjà les ruines d’une maison et d’un entrepôt qui avaient appartenus à la Congrégation Notre-Dame. Les religieuses possédaient ce terrain depuis 1668 et l’avaient vendu au marchand Claude Pothier qui y avait construit sa demeure en 1690. Elle fut incendiée en 1721 puis de nouveau en 1822. Ce serait l’origine de l’appellation Maison de la Congrégation aussi donnée à l’édifice actuel. Tant qu’au nom Maison McGill, il n’y aurait aucune raison valable pour l’appeler ainsi.

Les personnes ayant été soit propriétaires soit locataires ont un parcours varié. George Platt, bien que n’ayant pas été propriétaire mais ayant laissé sa fortune à sa veuve, fut pour sa part forgeron puis commerçant, en particulier exploitant une quincaillerie. Il fut capitaine dans le Royal Montreal Cavalry et était presbytérien. Il fut élu député de Montréal-Est en 1814. C’est son épouse Élisabeth Mittleberger qui acheta le terrain et fit construire à la fois l’entrepôt sur la rue de la Commune et la maison sur la rue Saint-Paul.

Joseph Beckett & Company fut le premier locataire. Trois membres formaient cette société de chimistes, d’apothicaires et de droguistes. Il y avait évidemment Joseph Beckett, John Jones Syms et Charles Wilson. L’édifice de la rue de la Commune servait de laboratoire et d’entreposage. La firme occupait aussi d’autres endroits dans la ville. Toutes sortes de produits étaient disponibles dans leurs magasins. Cette société eut une vie relativement courte, car dès 1828 Joseph Becquett se retrouva seul et continua ainsi jusqu’en 1833. John Carter prit alors la relève.

John Carter était pharmacien et chimiste. Il devint propriétaire de la compagnie et demeura dans le même entrepôt sous le nom de John Carter & Company. Il fut locataire jusqu’en 1860 avec ses associés William McDonald et John Kerry.

La deuxième propriétaire fut la fille de George Platt, Emma Mathilda Platt. Ce fut par un jugement de la cour en 1841 que la propriété lui fut cédée. Elle la posséda jusqu’en 1862. Elle fit construire deux ailes en brique pour relier l’entrepôt et la maison de la rue Saint-Paul. C’est également elle qui fit construire l’édifice voisin situé au 200 de la rue Saint-Laurent.
Arrive Joseph Tiffin, un riche propriétaire, qui achète l’entrepôt et la maison en 1862. Il fut épicier en gros et on lui doit la construction de plusieurs édifices dans le Vieux-Montréal : sur la Place d’Youville, la rue Saint-Jacques, la rue Notre-Dame. Il occupe les bâtiments des rues Saint-Paul et de la Commune jusqu’en 1891.

À partir de 1899, c’est la compagnie de William Middleton qui occupe les lieux. D’abord expert de l’entreposage, 1917 voit un changement de cap, le commerce se spécialisant dans la vente de paniers et d’articles de bois. L’entreprise est achetée dix ans plus tard par William F. Thomas. Un nouveau nom est donné, la William Middleton, Registered. Elle aura pignon sur rue jusque dans les années 1940 alors qu’un commerce de bonbons s’y installe.

Étant donné l’âge du bâtiment, il n’est pas surprenant que des rénovations furent faites tout spécialement en 1966. Il fallut en effet consolider l’édifice, refaire le câblage électrique et la ventilation pour permettre l’accueil d’un bar et d’un restaurant ainsi que des bureaux aux étages.

Le 3 de la Commune est maintenant protégé par plusieurs lois. Il est monument et lieu historique et fait partie de l’Arrondissement historique du Vieux-Montréal ayant une valeur patrimoniale
SOURCES :
· L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine / sous la direction de Gilles Lauzon et Madeleine Forget ; essais de Joanne Burgess et alii ; Photographies de Normand Rajotte. 2004
· Site Web officiel du Vieux-Montréal http://www.vieux-montreal.qc.ca/Grand Répertoire du Patrimoine bâti de Montréal

LA MAISON P.A. GOUIN / GÎTE LOISELLE B&B


La maison située au coin des rues des Ursulines et Saint-François Xavier a connu plusieurs propriétaires. Le terrain d’abord a changé de mains à quelques reprises.

En 1869, Louis Isidore Clair, avocat et propriétaire du journal Le Constitutionnel, vend le terrain à Georges A. Gouin. Ce dernier est non seulement un marchand mais l’un des rares Canadiens français à œuvrer dans le commerce du bois. Il se plaignait d’ailleurs du quasi monopole de l’entreprise Baptist sur le Saint-Maurice.

L’année suivante de l’achat du terrain, M. Gouin y construit une maison en briques rouges, soit en 1870. C’est la demeure qui porte le nom de son propriétaire actuel, la maison Labrecque au 856 de la rue des Ursulines. À la mort de M. Gouin en 1889, son épouse fait don de la maison et du terrain à Mgr. Laflèche, afin que les Sœurs du Précieux Sang s’installent à Trois-Rivières, sa fille étant devenue religieuse dans cette communauté. Les sœurs y demeurent jusqu’en 1897, moment où elles échangent maison et terrain contre l’ancienne villa de H. Vallières appartenant à Louis-Zéphirin Beaudry sur le coteau Saint-Louis. Elles y construisirent leur couvent Gethsémani. Monsieur Beaudry devint donc propriétaire de la maison et du terrain de la rue des Ursulines.

Pierre-Avila Gouin achète la partie du terrain située au coin des rues des Ursulines et Saint-François Xavier en 1898. L’année suivante, semble-t-il, il y construit une demeure qui porte le numéro civique 836. Homme entreprenant, il a été connu surtout par sa quincaillerie P.A Gouin de la rue des Forges, alors la rue du Platon, fondée en 1881. Des agrandissements en firent un commerce des plus fréquentés. Le magasin demeura sa propriété jusqu’en 1929.

En plus de la quincaillerie, P.A. Gouin s’est impliqué dans la Chambre de Commerce et en devint même président en 1906. Grand amateur de course, il fut élu président lors des élections des officiers du Club de Course de Trois-Rivières. Il semble qu’il fut aussi propriétaire du moulin à vent de la Commune qui était inactif depuis 1854. Comme P.A. Gouin en revendiquait la possession ainsi que la Ville de Trois-Rivières, la chose ne se régla qu’en 1906, alors que le moulin devint propriété de la Ville. Il fut administrateur de la Société Saint-Jean Baptiste et en devint même vice-président honoraire.

Au décès de Pierre-Avila Gouin en 1929, la maison demeura dans la famille pendant quatre ans puis fut vendue à J. Antonio Gauthier. Ce dernier avait été gérant de la quincaillerie P.A. Gouin pendant quelques dix-huit années. Il en fit d’ailleurs l’acquisition en 1929 et sous sa gouverne le commerce connu un essor considérable mais fut la proie des flammes en 1979 après neuf agrandissements entre 1931 et 1945. La maison de la rue des Ursulines de même que le commerce furent transmis à ses héritiers dirigés par Jean-Pierre qui avait pris la relève de son père à la quincaillerie. Son frère Fernand Gauthier, médecin, habita la demeure jusqu’en 1977 alors que Jean Leblanc l’acheta.

Jean Leblanc était propriétaire de plusieurs immeubles à loyers multiples qui étaient loués. Il avait acheté entre autres la maison située au 856 de la rue des Ursulines des Filles de Jésus en 1977 et l’avait revendue à Pierre Labrecque, artiste-peintre. M. Leblanc demeura propriétaire du numéro 836 jusqu’en 1993.

Un couple achète alors la maison pour en faire un gîte, Jean et Michèle Loiselle. Leur commerce prend alors le nom de Gîte Loiselle. Jean Loiselle est un homme d’affaires. En 1986, il a acheté l’édifice Balcer ouvrant un bar à l’étage alors qu’un café Morgane s’installait au rez-de-chaussée. En 1989, il s’était mérité le Lauréat du prix Héritage décerné par la Société de Conservation et d’Animation du Patrimoine de Trois-Rivières (SCAP) pour la rénovation d’un édifice commercial au coin des rues des Forges et Notre-Dame. Il répéta cet exploit en 1995 pour la restauration du Gîte Loiselle.

Depuis le 31 mars de cette année (2009), Liette Genest et Mario Houle sont devenus les nouveaux propriétaires du Gîte Loiselle. En affaire depuis une vingtaine d’années, ils ont touché à l’alimentation, tenu une épicerie, une station de service avec casse-croûte à Bécancour. Ils ont également opéré un restaurant à St-Wenceslas pendant six ans. Cette expérience dans le commerce et avec la clientèle leur sera sans doute un atout de taille dans cette nouvelle aventure.

Sources :
· SCAP : Patrimoine trifluvien
· Les Sources du Passé. Institut de Recherches. Rapport de recherche par Jean Prince M.G.A. pour Mme Michèle Loiselle. Re : 836 des Ursulines, Trois-Rivières.
· Bases de données en histoire de la Mauricie.
· Dictionnaire biographique du Canada en ligne.

vendredi 22 mai 2009

MAISON LADY MEREDITH MONTRÉAL



1110, Avenue des Pins ouest

Située au 1110 de l'Avenue des Pins, à l'origine la maison s'appelait « Ardvarna », un mot amérindien qui signifie « paradis ». D'inspiration romane, elle a été construite en 1894 pour Andrew Allan, associé de la compagnie Allan Line Steamships. En 1906, Sir Henry Vincent Meredith épousa la fille d’Andrew Allen, Isabella Brenda Allan. Comme cadeau de mariage, le père de la mariée leur offrit la maison Ardvarna.

Au moment de son mariage, Sir Vincent était employé à la Banque de Montréal. Il devait être le premier Canadien de naissance à en devenir président. Homme d'affaires, il fut membre du Montreal Board of Trade ainsi que du Conseil d'Administration du Canadien Pacific. Ses activités s'étendirent même en Angleterre au Royal Exchange Assurance Co.
Il fut également président du Musée des Beaux-arts de Montréal et de l'Hôpital Royal Victoria. En 1916, il fut créé Baron du Royaume-Uni par le Roi George V en raison de son implication durant la première guerre. Comme il n'eut pas d'enfant, son titre disparut avec lui.

Il ne fut pas seulement un homme d'affaires mais aussi un philanthrope. Membre fondateur de la Canadian Mental Health Association, il laissa un héritage de quelques six cent mille dollars à être distribués entre l'Hôpital Royal Victoria, l'Université McGill et l'Université Bishops de Lennoxville. C'est même lui qui fit don à l'Hôpital Royal Victoria de la première ambulance motorisée au Canada. Il exigeait toujours que son nom ne soit pas mentionné.

Lady Meredith fut aussi une femme engagée dans sa communauté. En 1920, elle fit don de la coupe « Lady Meredith », premier trophée de hockey pour les clubs de femmes qui alors jouaient en jupes aux chevilles. Ayant beaucoup d'affection pour les chevaux, elle fut présidente de la « Croix pourpre », organisme voué au soin des chevaux blessés sur les champs de bataille lors de la première guerre mondiale. Directrice également de la SPCA, elle fut la vice-présidente de la Women's National Immigration Société. Elle s'impliqua de plus à l'église presbytérienne St. Andrew and St. Paul.

Après la mort de son époux, en 1929, elle continua d’ habiter la demeure jusqu'en 1941. Elle l'offrit alors à l'Hôpital Royal Victoria qui en fit une résidence pour infirmières. Puis l'édifice passa aux mains de McGill. Un malheur devait frapper l'habitation en janvier 1990. Des cambrioleurs y mirent le feu, détruisant ainsi l'une des rares architectures intérieures encore intactes. Par bonheur, la charpente fut très peu touchée et retrouva par la suite sa beauté originale.

L'HÔPITAL NORMAND & CROSS


347 rue Laviolette
Le docteur Georges Bourgeois, fut parmi les pionniers de l’Hôpital Saint-Joseph. Il était en poste dès l’ouverture de l’Hôpital en 1889 avec sept autres professionnels de la santé. En 1905, il y dirigea, en compagnie du docteur Normand, un dispensaire pour traiter les tuberculeux. Puis, en 1912, il décida d’ouvrir son propre établissement. Elle avait nom, Hôpital du docteur Bourgeois. Elle était située dans sa demeure, 347 rue Laviolette. Étant médecin du 86e régiment de Trois-Rivières, il portait le titre de Colonel.

Trois ans plus tard, il s’associa à un médecin de la Shawinigan Water and Power Co., le docteur Ernest Cross. Encore trois années plus tard, l’endroit étant devenu trop petit, on doubla sa superficie. Et voilà que le Docteur Bourgeois décède. Ne reste donc que le Docteur Cross. Or ce dernier était protestant. Ce qui, à l’époque et pour une petite ville comme Trois-Rivières, était presque un sacrilège.

L’Évêque ne voulant pas d’un hôpital protestant dans sa ville, fit en sorte que le docteur Louis-Philippe Normand apparaisse dans le portrait. L’institution fut alors connue sous le nom de Normand et Cross.

Louis-Philippe Normand avait fait ses études en médecine à l’Université Laval à Montréal, puis étudié à Paris puis aux États-Unis. Il fut également pharmacien en plus d’être l’un des propriétaires de l’Hôpital Normand-Cross. On a écrit qu’il avait un diagnostique très sûr et se dévouait jour et nuit auprès de ses malades. Après le feu de 1908 qui dévasta presque la moitié de la ville, l’administration municipale étant désemparée, il fut acclamé maire pour en assurer la reconstruction, ce qui lui valut le titre de « maire reconstructeur ».

Il a reçu de nombreux honneurs, fut président de la Société médicale de la ville, d’un congrès de médecins et même du Conseil médical du Canada. Il fut aussi attiré par la politique et devint échevin, deux fois maire, candidat conservateur et même ministre président du Conseil privé sous Arthur Meighen, neuvième premier ministre du Canada. Il fut Commandeur de L’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand et officier de la Légion d’Honneur. Pour honorer sa mémoire, lors du centenaire du grand feu de 1908, une plaque souvenir a été installée au Parc Champlain pour commémorer son travail de reconstruction de la ville.

En 1946, l’Hôpital Normand-Cross devint l’Hôpital Privé de Trois-Rivières. Vers la fin des années 1950, le Centre catholique diocésain a prit procession des lieux.

Il convient de signaler la présence du Docteur Bourgeois en tant que médecin lors des parties de hockey disputées par le club Trois-Rivières contre des adversaires de Québec et de Montréal. C’était des rencontres « sportives » où tous les coups bas étaient permis, où les blessures devenaient des « cicatrices souvenirs », les yeux au « beurre noir » et les dents cassés des trophées. La présence d’un médecin lors de ces joutes était requise…

vendredi 15 mai 2009

AUBERGE DEL VECCHIO





Construite en 1806-1807, cette maison de deux étages et demi possède deux façades sur deux rues différentes, la Place Jacques-Cartier et la rue Saint-Paul. Comme toutes ces demeures d’autrefois, elle a dû s’adapter à des situations différentes, ce qui a nécessairement entraîné des modifications en 1814 puis vers 1870 où la façade acquiert l’aspect qu’on lui voit aujourd’hui avec ses grandes vitrines.
Italien d’origine, Pierre Del Vecchio possédait déjà une résidence-auberge sur l’actuelle Place Jacques-Cartier, il construisit cette maison-magasin dans le style français toujours en usage même sous le régime anglais. L’édifice est demeuré dans la succession Del Vecchio jusqu’en 1959.
Le premier locataire fut François Ricard, un marchand, qui occupa les lieux pendant trois ans. Le suivant y demeura pendant dix-sept ans, un certain Roderick McKenzie. Il quitta l’endroit en 1835. Des quincailliers s’y installent par la suite jusqu’en 1880, dont Thomas Wilson & Company, Alexander A. Wilson et Letourneux & Wilson. Thomas Wilson dirigera son commerce jusqu’en 1883. Il était aussi juge de paix et fut échevin pendant dix-huit ans. Arrive alors Mailloux et Barsalou qui y demeurent une vingtaine d’années opérant une sellerie jusqu’en 1901. Un importateur de jouets et un quincailler y logent par la suite, suivit d’une boutique de souvenirs toujours sur place.

Cet édifice a été classé monument historique en 1967.


Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

LA MAISON BÉDARD/JACOB





À l’angle des rues Des Commissaires et Ferland, se dresse une maison de pierre de deux étages. Elle fut bâtie entre 1821 et 1829 par le juge Pierre-Stanislas Bédard. Originaire de Charlesbourg, il fut avocat et très engagé en politique. Il fut député, chef du Parti canadien dont il fonda le journal Le Canadien. Accusé sans fondement, il fut mis en prison sur l’ordre du gouverneur J.H. Craig. Il en ressortit après un an, sans avoir subit de procès. Il fut même élu député pendant son séjour en prison. On lui redonna son grade d’officier de milice par la suite.
Il fut président du comité de protestation contre l’union du Haut et du Bas-Canada. Précurseur du mouvement patriote, il devait accompagner John Nielson et Louis-Joseph Papineau en Angleterre mais il n’obtint pas son congé. Il arrive à Trois-Rivières lors de sa nomination comme juge de la Cour du banc du roi en décembre 1812.


En 1850, ce sont les Ursulines qui achetèrent la maison. Elle fut alors louée 30£ par année. En 1863, les Ursulines refusèrent la demande de la ville de louer l’édifice aux Sœurs de la Providence. Devant l’opinion publique scandalisée, elles permirent aux religieuses d’y demeurer à raison de 250£ par an, somme qui devait être versée à l’hôpital des Ursulines. Les Sœurs de la Providence fondèrent un asile pour accueillir les vieillards infirmes, les orphelins ainsi que les enfants trouvés et se dévouèrent auprès des familles pauvres et démunies.


Un autre locataire arriva en 1876, Charles-Arthur Baxter. Puis Michael McInerney, de New-York, acheta la maison et d’autres terrains en 1884. Les Ursulines en reprirent toutefois possession quatre ans plus tard. Chose étrange, la même année de la vente de la maison au New-Yorkais, les religieuses la louaient à J. Skroeder. Celui-ci possédait une manufacture de fuseaux située à l’angle des rues Hertel et des Commissaires, la J. Skroeder & Company. Comme il désirait acheter la maison, il fit des réparations à ses frais. En fin de compte, il ne se porta pas acquéreur. L’un des problèmes majeurs était le manque d’égout sanitaire pour rendre la demeure habitable. La ville tarda beaucoup à l’installer car en 1901, rien n’avait été encore fait et la maison demeura sans locataire pendant plusieurs années.

Aujourd’hui, elle est connue sous le nom de l’un de ses derniers propriétaires, un dénommé Jacob qui y demeura de 1953 à 1978. Il travaillait à la Shawinigan Water and Power Co. Il entreprit d’importantes transformations dont une rallonge et un garage.


Guy Marcotte et sa sœur Suzanne en furent aussi propriétaires. Ce sont eux qui ont lancé les Cafés Morgane à Trois-Rivières, cafés que l’on retrouve à divers endroits stratégiques dans la ville ainsi que dans d’autres municipalités telles Drummondville et Repentigny, sans oublier Shawinigan.


Une fable pour terminer. De petits X ont été tracés dans la maçonnerie près des fenêtres. La légende veut que ce soit pour se protéger contre la maladie, les démons et les mauvais sorts. Et si c’était vrai ?

dimanche 10 mai 2009

HÔTEL RASCO MONTRÉAL



Tout a commencé avec Francesco Rasco, italien d’origine, connu tantôt comme François tantôt comme Francis, selon qu’il s’adressait à des francophones ou à des anglophones. Il ouvrit d’abord une confiserie et pâtisserie dans un édifice d’un compatriote située au coin de la Place Jacques-Cartier et de la rue St-Paul. Puis il signa un contrat de huit ans avec John Molson pour prendre en charge un hôtel au coin de la rue Bonsecours et Saint-Paul. C’était en 1825.

L’hôtel abritait aussi un Hall Maçonnique et comportait quatre-vingt chambres meublées, une salle de billard et un restaurant dans le style du Palais Royal de Paris. L’hôtel changea bientôt de nom pour s’appeler Masonic Hall Hotel. C'est que John Molson venait d'être nommé “vénérable porte-épée” de la Grande loge maçonnique de la province du Bas-Canada. Mais l’entente entre les deux hommes ne dura qu’un an.

Avant que l’Hôtel Rasco ne soit construite, il convertit d’abord une grande maison et un entrepôt en hôtel, plus à l’Ouest sur la rue Saint-Paul. Ce n’est qu’entre 1834 et 1836 que finalement il construisit l’hôtel de ses rêves au 293 Saint-Paul Est.

C’était le plus luxueux établissement hôtelier du pays, disait-on. De style néo-classique (donc avec des éléments qui rappelaient la Grèce et la Rome antiques), il avait fier allure et faisait face au Théâtre Royal qui logeait dans une aile du Marché Bonsecours. Ses cinq étages pouvaient recevoir des hôtes dans cent cinquante chambres. Une salle de concert, une salle de bal et un restaurant haut de gamme faisaient de l’hôtel un endroit chic. Il reçut des gens de marque dont Charles Dickens et son épouse en 1842 lequel profita de son séjour à Montréal pour présenter une pièce dans le théâtre en face. La représentation avait lieu sur invitation seulement et l’auteur y tenait même un rôle. Ce fut un très grand succès, dit-on.

En 1844, Francisco Rasco vendit son hôtel à John Donegani (un autre Italien)et regagna son pays natal. Comme on peut s’y attendre, le feu fut aussi l’hôte de l’endroit. La chambre qu’occupa Dickens ainsi que toutes les autres sont méconnaissables. Rénové à plusieurs reprises, l’édifice perdit peu à peu de son cachet initial et fut dépouillé de son style architectural. Il fut inoccupé entre 1960 et 1981. On pensa même à un certain moment à le démolir pour faire un stationnement ! En 1982, la Ville le prit en charge et en fit la restauration.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

vendredi 8 mai 2009

DU BUREAU DE POSTE ET DES COMMUNICATIONS






L’histoire de la poste à Trois-Rivières a suivi une évolution presque universelle. Au début de la Colonie, lettres, colis et voyageurs étaient transportés par les voies d’eau, seuls moyens de se rendre d’un lieu à un autre, la forêt dense empêchant les déplacements. En 17 06, on commença le Chemin du Roy pour relier Québec et Montréal, en passant par Trois-Rivières évidemment. Terminé en 1734, la diligence a pu par la suite assurer un service entre les trois villes. Voyageurs et colis y étaient aussi les bienvenus. On dit qu’il fallait de quatre à six jours à cheval pour aller de Québec à Montréal, tout dépendant des conditions atmosphériques. Ce qui représentait un trajet de deux cent quatre-vingt kilomètres.




Avec l’ouverture du Chemin du Roy, la poste commença à prendre plus d’ampleur et bientôt, en 1763, un premier maître de poste était nommé. Il s’agissait d’un éminent marchand, Aaron Hart. Sa maison servait de bureau de poste. Le premier « vrai » bureau de poste fut ouvert en 1775 sur la rue Du Fleuve. Un certain Samuel Sills était en charge. Plusieurs emplacements ont abrité la poste jusqu’à la construction de l’actuel édifice sur le Platon en 1916.




Le Platon a d’abord été occupé par la maison des Gouverneurs. Cette dernière a eu de multiples vocations : couvent des Ursulines, premier hôpital de la ville, hôpital militaire, collège, édifice fédéral. Le feu de 1908 mit fin à son histoire et laissa un terrain vacant qui allait accueillir l’édifice que l’on connait.




Outre le courrier, les découvertes en communication n’ont pas manqué d’ouvrir la ville sur un monde de plus en plus grand. Ainsi, en 1847, le télégraphe la reliait au reste du monde. Puis ce fut l’invention du téléphone qui permit de communiquer avec Montréal à partir de 1888 et avec Québec deux ans plus tard. Trois-Rivières pouvait alors se vanter d’avoir quelques 106 abonnés. Ce n’est toutefois pas avant 1952 que les abonnés du téléphone, grâce au cadran rotatif, purent composer eux-mêmes le numéro qu’ils désiraient atteindre. Quant à la première cabine téléphonique extérieure, elle prit place près du Marché au Denrées en 1946.




Pour faciliter la cueillette du courrier, des boites postales furent placées à différents endroits de la ville dès 1885. Les numéros civiques sur les portes des maisons ont été imposés quatre ans plus tard. Enfin, les facteurs firent leur apparition en 1907 pour la distribution du courrier de porte en porte.




Et maintenant, il y a l’Internet…

samedi 2 mai 2009

L'ÉDIFICE AMEAU



Dix étages ! Il était la fierté des Trifluviens. Jusqu’à ce qu’un autre lui vole la vedette. L’Édifice Ameau fut construit en 1929, au moment du krach financier. On a surtout soigné le rez-de-chaussée et le dernier étage. Il faut ajouter que des transformations au niveau de la rue ont changé son allure. Comme dans tous les édifices de style gratte-ciel de l’époque, un employé manœuvrait l’ascenseur selon les demandes des usagers. Les temps ont changé.

Une plaque commémorative mentionne que l’édifice s’appelle Ameau. Saint-Sévérin Ameau, français d’origine, était à Trois-Rivières dans les premières décennies de la ville selon un contrat signé en 1649. Soldat de profession, instruit, il agit bientôt comme notaire, greffier et huissier. Il semble qu’à l’époque, les chicanes ne manquaient pas ! Ses services furent même requis à Québec. Fonctionnaire consciencieux, à l’âge de 42 ans, il épouse Madeleine Baudoin, âgée de 23 ans. Deux enfants sont nés de ce mariage, un garçon et une fille.

Il était aussi cultivateur. On sait qu’il a possédé des bestiaux, une terre de six puis de douze arpents et un fusil. Un serviteur s’occupait probablement de la ferme. On raconte qu’une nuit, il s’est fait voler du vin, de l’eau-de-vie et de l’anguille. Les deux voleurs furent condamnés mais il a du payer la moitié des frais de justice !

Sévérin Ameau a été un citoyen exemplaire. Non seulement fut-il le premier notaire de la ville, mais, affirme-t-il, « Depuis 35 ans, je me suis appliqué à rendre service au public soit à instruire les enfants, soit à soutenir le chant au service divin ». Il fallait souligner son apport au développement de Trois-Rivières et conserver son nom. Ce qui fut fait.

Un projet se pointe à l’horizon. Il s’agit d’un éco hôtel-école de quatre étoiles qui se voudrait un modèle pour sensibiliser et former des professionnels de l’environnement. L’édifice est encore entre les mains d’Yvon Landry qui a lancé une campagne de publicité en vue de louer des espaces à bureau. Que sera l’avenir de cet immeuble ?