dimanche 10 mai 2009

HÔTEL RASCO MONTRÉAL



Tout a commencé avec Francesco Rasco, italien d’origine, connu tantôt comme François tantôt comme Francis, selon qu’il s’adressait à des francophones ou à des anglophones. Il ouvrit d’abord une confiserie et pâtisserie dans un édifice d’un compatriote située au coin de la Place Jacques-Cartier et de la rue St-Paul. Puis il signa un contrat de huit ans avec John Molson pour prendre en charge un hôtel au coin de la rue Bonsecours et Saint-Paul. C’était en 1825.

L’hôtel abritait aussi un Hall Maçonnique et comportait quatre-vingt chambres meublées, une salle de billard et un restaurant dans le style du Palais Royal de Paris. L’hôtel changea bientôt de nom pour s’appeler Masonic Hall Hotel. C'est que John Molson venait d'être nommé “vénérable porte-épée” de la Grande loge maçonnique de la province du Bas-Canada. Mais l’entente entre les deux hommes ne dura qu’un an.

Avant que l’Hôtel Rasco ne soit construite, il convertit d’abord une grande maison et un entrepôt en hôtel, plus à l’Ouest sur la rue Saint-Paul. Ce n’est qu’entre 1834 et 1836 que finalement il construisit l’hôtel de ses rêves au 293 Saint-Paul Est.

C’était le plus luxueux établissement hôtelier du pays, disait-on. De style néo-classique (donc avec des éléments qui rappelaient la Grèce et la Rome antiques), il avait fier allure et faisait face au Théâtre Royal qui logeait dans une aile du Marché Bonsecours. Ses cinq étages pouvaient recevoir des hôtes dans cent cinquante chambres. Une salle de concert, une salle de bal et un restaurant haut de gamme faisaient de l’hôtel un endroit chic. Il reçut des gens de marque dont Charles Dickens et son épouse en 1842 lequel profita de son séjour à Montréal pour présenter une pièce dans le théâtre en face. La représentation avait lieu sur invitation seulement et l’auteur y tenait même un rôle. Ce fut un très grand succès, dit-on.

En 1844, Francisco Rasco vendit son hôtel à John Donegani (un autre Italien)et regagna son pays natal. Comme on peut s’y attendre, le feu fut aussi l’hôte de l’endroit. La chambre qu’occupa Dickens ainsi que toutes les autres sont méconnaissables. Rénové à plusieurs reprises, l’édifice perdit peu à peu de son cachet initial et fut dépouillé de son style architectural. Il fut inoccupé entre 1960 et 1981. On pensa même à un certain moment à le démolir pour faire un stationnement ! En 1982, la Ville le prit en charge et en fit la restauration.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal