samedi 25 août 2007

LE FORT DE LA MONTAGNE


Une visite au Fort de la Montagne aussi appelé Fort-des-Messieurs-de-Saint-Sulpice a été des plus intéressantes. La rencontre était sous la direction d’une guide compétente et vivante. Le fort, ou plutôt ce qui en reste, soit deux tours, est l’un des plus anciens bâtiments de Montréal avec deux ou trois autres édifices.
Les Sulpiciens ont d’abord construit un fort en bois en 1676 au pied de la montagne pour y installer une mission pour les "Indiens". Des religieuses de la Congrégation Notre-Dame ainsi que les pères Sulpiciens y enseignaient.

En 1685, le fort de pierres fut construit. Il comportait quatre tours. L’une des tours servait d’école pour les filles et l’autre tour d’habitation pour les religieuses. Ce sont celles qui ont survécu jusqu’à nos jours. Les murs ont été remis à neuf. La charpente des toits est d’origine. Évidemment, l’ardoise du toit, ardoise importée de France, n’a pas résisté au temps. Les deux forts ont existé côte à côte jusqu’en 1694, année où le fort de bois a brûlé en deux heures. Quant aux garçons ils étudiaient dans la maison des pères, maison aujourd’hui détruite. Il y aurait eu environ 210 amérindiens chrétiens de différentes tribus sur les lieux en 1683 vivant dans 26 cabanes. Ils cultivaient la terre que les Sulpiciens leur prêtaient. On nous fait remarquer qu’aucun soldat ne demeurait sur les lieux. La défense du fort contre les attaques des Iroquois était assurée par les colons et les indiens.

Quant on visite l’intérieur des tours, on remarque dans la première (elle servait de demeure pour les religieuses) que le plancher est à la hauteur du haut du foyer. C’est dire que les tours étaient à l’origine beaucoup plus basses (et donc plus hautes) qu’elles ne le sont aujourd’hui et qu’elles ont été remblayées par au moins deux mètres de terre. Dans la deuxième tour (qui servait d'école) le plancher laisse entrevoir le sol d’origine tout autour des murs. Elles ont été classées monuments historiques en 1974.

Derrière le Séminaire, une longue pièce d’eau alimentée par une source a été construite dans le style des jardins français. Elle est cependant plus tardive. Remise à neuf grâce à des subventions gouvernementales, elle est l’une des rares pièces existantes en Amérique du Nord. Les séminaristes en font encore le tour pour prier et méditer. Autrefois, en hiver, elle faisait une patinoire fort appréciée.

Nous avons terminé la rencontre par la visite de la chapelle beaucoup plus récente. Magnifique. Tout en longueur, avec des bancs se faisant face comme dans le chœur des abbayes et des monastères. Le plafond est d’une grande beauté avec une poutre maîtresse d’une seule pièce qui fait toute la longueur de la chapelle. Dans le chœur, au dessus du maître autel, une très belle toile relate la présentation de la Vierge au Temple. C’est très rare qu’on voit la Vierge enfant. Elle est non signée. Par contre, l’artiste, comme c’est souvent la coutume en art, s’est peint de face alors que tous les autres personnages sont tournés vers Marie.

Ce fut une sortie très intéressante qui nous fait apprécier notre héritage culturel et architectural. Nous planifions d’autres incursions dans l’histoire de Montréal.

Donc, à la prochaine.

mardi 21 août 2007

LES BRONZES DORÉS DE CARTOCETO DE PERGOLA




Dans ma recherche de croquis, je me suis rendu la semaine dernière au Musée des Beaux-Arts de Montréal où j’ai vu les bronzes dorés de Cartoceto de Pergola. Comme on peut s’en douter, le nom sonne italien. Ce sont des bronzes dorés qui datent de l’époque romaine. Ils ont été découverts en 1946 près d’une ferme. On dit que c’est très rare de trouver ainsi des bronzes anciens, car la soif de métal était telle qu’on réutilisait les statues et monuments. Ce qui fut sauvé l’a été souvent de manière accidentelle ou comme butin de guerre pour orner les villes, les musées ou les demeures des vainqueurs. La mer aussi en conserve pour de futures découvertes…

Le Musée des Beaux-arts de Montréal a la chance d’exposer deux chevaux, l’un avec cavalier et deux statues de femmes. On a monté les multiples fragments sur des armatures. L’une des dames n’offre aux regards que la partie inférieure de sa robe à partir de la ceinture alors que la seconde est presque complète et présente un visage d’une grande sérénité. L’un des chevaux galope sans cavalier (et sans croupe) alors que l’autre, incomplet également, porte un cavalier sur son dos. C’est impressionnant de constater à la fois la richesse, la beauté et l’élégance de ces œuvres d’art. Tout en étant très réaliste, on savait faire « beau ».

Ce fut donc un plaisir de croquer ces personnages d’un autre âge. Ils étaient fait d’une matière qui défie le temps, pourtant le temps a fait son œuvre…

vendredi 17 août 2007

LE PONT JACQUES-CARTIER




Le pont Jacques-Cartier a du style. Fort achalandé, on dit que plus de 43,000,000 de voitures le traversent chaque année. Comme dans notre hymne national, son « histoire est une épopée ». Elle commence en 1874 quand des citoyens voient la nécessité d’un pont ferroviaire et routier reliant Montréal et la Rive Sud. Faute d’argent, le projet ne se réalise pas.

C’est en 1925 que commence la construction du pont que l’on nomme à ce moment-là le « pont de la Rive-Sud ». En 1930, au moment de son inauguration, il est baptisé pont du Havre parce que construit avec l’appui des Commissaires du Havre. Mais en 1934, quatre centième anniversaire de la découverte du Canada, sous la pression populaire, le Gouverneur du Canada lui donne son nom actuel, pont Jacques-Cartier. Jusqu’en 1962, on devait payer pour le traverser.

À l’origine, et selon les plans, le pont ne devait pas mettre « pied à terre » près de la rue De Lorimier mais plutôt près de la rue Bordeau. Mais les lois d’expropriation n’étant pas comme celles d’aujourd’hui, un certain
propriétaire d’une fabrique de savon, Hector Barsalou (pour ne pas le nommer !) refusa de céder son terrain. Une courbe fut alors ajoutée au pont. Une capsule contenant 59 objets a été placée dans la pierre angulaire intégrée à la pile près de l’endroit qu’on nomme Au Pied du Courant.

Lors d’un retour de Québec en autobus, le conducteur racontait à deux jolies demoiselles assises dans le premier banc que Montréal possédait quatre tours Eiffel placées tout en haut de la travée principale du pont. Il ajoutait : « Elles ont été données en cadeau par la France lors de l’Exposition Universelle en 1967 ». Légende que tout cela. Sur les plans originaux, les tours étaient déjà existantes.


N’empêche, la légende est jolie…

vendredi 10 août 2007

CROQUIS À MIMIBOURG











Deux jours de bonheur intense à Mimibourg, un endroit enchanteur. Mimibourg ? Mimi pour Noémi et bourg pour… le petit domaine (il n’en reste que 500 acres – ou serait-ce hectares !) de M. Bull dans les Cantons de l’Est à Highwater à deux pas des lignes américaines. Depuis plus d’une vingtaine d’années, Mme Noémi Bull prête sa propriété à la Société Canadienne d’Aquarelle (SCA) pendant deux semaines au mois d’août pour des sessions de perfectionnement en aquarelle. Cette année, un ami y a été animateur/instructeur pendant les deux premières journées de la session. On m’a aimablement invité pour écrire quelques mots dans la revue de la Société, L’Aquarelliste, dans un avenir rapproché. Pouvais-je refuser ?

Un accueil chaleureux dimanche en fin d’après-midi. Sept participants (comme il y avait un Monsieur, le masculin l’emporte sur le féminin – en grammaire !). Un repas excellent. On mange toujours bien à Mimibourg! Je le sais, j’y suis déjà allé pour trois sessions d’aquarelle.

Lundi matin, pluie ! Une accalmie de dix minutes a permis d’aller faire un rapide croquis tout près de l’atelier. Pendant la démonstration du maître, j’ai pu dessiner à mon goût l’ami à l’œuvre entouré de ses élèves. En soirée, j’ai suggéré de faire le portrait de deux des participants, un challenge que j’adore.

Mardi matin, soleil. Nous nous sommes rendus à Dunkin, à quelques kilomètres. Une « cabane » verte nous a cligné de l’œil et s’est retrouvée dans mon cahier ainsi qu’une autre « cambuse ». Retour au domaine et croquis aquarellés de l’habitation au trois pignons. Il me reste un croquis à « colorier », des nymphéas avec un crapaud sur une feuille. Monet sera-t-il jaloux ?

vendredi 3 août 2007

Église Saint-Jacques



À Montréal, sur la rue Saint-Denis près de la Sainte-Catherine, un clocher mais pas d’église. Où est passée l’église Saint-Jacques ? À sa place, l’Université du Québec à Montréal.


L’histoire de ce temple chrétien a été plutôt mouvementée. Dès 1822, l’endroit est occupé par la cathédrale de Montréal ainsi que par le palais épiscopal et un collège. Un premier incendie en 1852. On reconstruit une église paroissiale. Nouvel incendie en 1858. La façade et certains murs restent debout. Autre reconstruction. En 1933, un troisième incendie. Deux façades demeurent intactes. Dernière reconstruction « religieuse ».

En 1975, cette fois ce n’est pas le feu qui est à l’œuvre, mais le pic des démolisseurs. On construit le pavillon Judith Jasmin de l’Université du Québec à Montréal en conservant le clocher et la façade du transept sud de l’église classés monuments historiques. C’est ainsi que l’on peut encore admirer le magnifique clocher de l’église Saint-Jacques et même pénétrer par la « grande porte » dans l’UQÀM.

La statue de Saint-Jacques a aussi été préservée. Elle date de 1889 et mesure 4,5 mètres. Elle a été restaurée et comme l’extérieur de la statue est en cuivre, elle deviendra vert pâle avec le temps.