samedi 31 mai 2008

LE MOUNT ROYAL CLUB


Le Mount Royal Club a été fondé en 1899. Il s’est installé dans l’édifice du 1175 Sherbrooke Ouest en 1906, année de sa construction. On dit que c’est un bâtiment de style « Beaux-Arts », c’est-à-dire construit avec symétrie, mélange de styles, etc. Il fut bâti par un architecte de New-York, comme le voulait la coutume. En 1975, il a été déclaré monument historique et c’est l’un des plus vieux clubs de Montréal.

Le Mount Royal Club aurait été fondé sur le modèle britannique pour permettre aux riches propriétaires du quartier « le Mille carré doré » (j’y reviendrai dans une prochaine communication) de se rencontrer pour s’y détendre en fumant un cigare et jouir de conversations agréables. À l’origine il en coûtait vingt dollars. Combien, aujourd’hui ? Les membres étaient des personnes influentes du monde bancaire et politique. Un seul francophone en faisait parti, le Sénateur Louis-Joseph Forget dont la demeure se trouve tout près et qui fera sans doute parti d’une autre page.

Aujourd’hui, le Club compterait plus de quatre cent membres, des hommes d’affaires influents, avocats, médecins. Tant qu’aux dames, elles en ont été exclues, à l’exception des veuves, admises en tant que « lady associates ». Ce n’est qu’en 1991 que les femmes furent finalement acceptées. Celle qui avait été Gouverneur générale du Canada, Jeanne Sauvé, fut la première à y mettre les pieds officiellement.

De grands personnages y ont été accueillis : le Duc de Windsor, Michail Gorbachev, Shimon Peres, et même Nikita Khrushchev. En 1999, le centenaire de sa fondation a été célébré avec splendeur et apparat par une série d’événements qui s’est terminé par un dîner suivi d’une soirée dansante. Le Mount Royal Club est encore vivant.

dimanche 18 mai 2008

LA PLACE D'ARMES







On l’appelle « Place d’Armes », mais à l’origine elle était la « place de la fabrique », une place publique, propriété des Sulpiciens. Elle devint rapidement un lieu de rencontres sociales et de proclamations officielles. C’est en 1721 que les manœuvres militaires s’y sont transportées, donnant ainsi à la place son nom actuel. En 1760, l’armée française y a déposé les armes aux pieds du conquérant anglais. La Place d’Armes est demeurée la propriété des Sulpiciens jusqu’en 1836. La ville l’a alors achetée.


L’endroit a dû s’adapter à toutes sortes de circonstances et d’événements. On y a installé une citerne et une pompe à incendie, un buste du roi George III. Il est devenu un marché à foin et à bois. Il fut le lieu d’événements violents. En 1832, trois francophones y sont tués par l’armée britannique. 1837 voit des affrontements entre les Fils de la Liberté et les membres du Doric Club. Après son acquisition par la ville, le site est devenu un jardin public et une fontaine y a été installée. Cette dernière fut remplacée par le monument à la mémoire des fondateurs de Montréal, Maisonneuve et Jeanne-Mance. Charles Lemoyne, Lambet Closse et sa chienne Pilote ainsi qu’un Iroquois font aussi parti du monument. Il y aurait eu une kermesse en 1884, des carnavals d’hiver sans oublier la cérémonie annuelle de commémoration de la fondation de Ville-Marie.


Plus tard, le jardin fait place au béton, des vespasiennes (toilettes) sont construites en sous-sol, fermées dans les années 80, semble-t-il. En 1960, le terrain acquiert le visage qu’on lui voit maintenant.

En 2007, des projets de transformations de la Place d’Armes furent présentés et étudiés. Des équipes internationales sont venues exposer des propositions de réaménagement. En allant sur le site http://www.imaginezvotreplacedarmes.ca/, on peut voir trois suggestions pour rendre l’endroit plus moderne et plus polyvalent avec possibilité de marché et de patinoire en hiver.

Entre temps, les touristes se l’approprient avec joie et font « clic-clic » sans prendre le temps de bien examiner le monument ou l’église Notre-Dame. De retour chez eux, en feuilletant leur album-photos, ils découvriront alors ce qu’ils n’ont fait qu’apercevoir pendant leur court séjour chez nous.

lundi 12 mai 2008

LE TEMPLE MAÇONNIQUE DE MONTRÉAL


Il a des allures d’un temple grec avec ses colonnes, du moins dans ce qui semble être un deuxième étage. Imposant, carré, avec de petites fenêtres, on dit qu’il est de style Renouveau classique ou style Beaux-arts, si on y comprend quelque chose. Il a été construit en 1930 sur la rue Sherbrooke Ouest, au coin de la rue Saint-Marc. Mais avant lui, il y en a eu au moins quatre autres, mais pas au même endroit. Au dessus de la porte, on peut lire « Masonic Memorial Temple ». C’est qu’il fut construit pour commémorer la mémoire des francs-maçons canadiens tombés au cours de la première guerre mondiale.


Comme on peut le voir sur le croquis, entre les colonnes, des vases reposant sur trois cariatides (statues de femmes debout) ont été placés en guise de décorations. Cinq mots latins sont gravés au dessus de la porte : la foi, la charité, la vérité, la liberté et l’espoir, sans doute le code de vie des Francs Maçons. Ce temple est le siège de la Grande Loge du Québec et, en 2006, Parcs Canada en a fait un lieu historique national du Canada.


Les Francs-Maçons étaient déjà présents en Nouvelle-France d’après des documents qui mentionnent leur existence en 1721. Dès la conquête, en 1759, les officiers de Wolf ont fondé une grande loge. Mais cette association n’a jamais été acceptée par l’Église catholique. Ce qui n’empêche pas ses membres d’œuvrer au plan social. On n’a qu’à penser à l’Hôpital Shreiners pour enfants, établissement spécialisé en soins orthopédiques et que nous avons failli perdre.

dimanche 4 mai 2008

LES ÉDIFICES SUN LIFE



Il y a deux édifices Sun Life, l’ancien et le nouveau. Le premier siège social a été construit sur la rue Notre-Dame en 1890-1891. Fondée à Montréal en 1865, la Sun Life est devenue très prospère et s’est vite installé dans plusieurs États américains, tout l’Empire britannique et même en Extrême-Orient.



Dans les années 1910, la compagnie débute la construction de son édifice en face de la Cathédrale. Le tout a été réalisé en trois étapes entre 1913 et 1933. Avec ses vingt-six étages, il a été le plus haut édifice de Montréal avec ses quatre cent cinquante pieds de hauteur. Ceux qui veulent compter le nombre de colonnes en trouveront cent quatorze, paraît-il. Comme on peut l’imaginer, la Sun Life n’était pas la seule à occuper le bâtiment.



Dans le troisième sous-sol, des chambres fortes ont été construites. En 1940, la Banque d’Angleterre a utilisé l’endroit pour y déposer plusieurs milliards de dollars de valeurs mobilières et étrangères. La couronne d’Angleterre profita aussi de ces lieux pour y mettre à l'abri ses trésors pendant la deuxième guerre mondiale.



Puis il y a eu la loi 101. Réfractaire à ces nouvelles exigences, la compagnie décida de transférer ses pénates à Toronto.