vendredi 24 juillet 2009

LA BANQUE DE MONTRÉAL

Au nord de la Place-d'Armes, le 119 de la rue St-Jacques est constuit sur le modèle du Panthéon romain et abrite la Banque de Montréal, la plus ancienne institution bancaire au pays. Fondée en 1817, en raison d'une croissance très rapide, elle a dû changer de local après vingt-cinq ans et s'établir dans son édifice actuel. Construit entre 1845-1847 sur un ancien cimetière, cet immeuble est l'un des rares à ne pas avoir changé de vocation. Mais des transformations, oui. On peut presque affirmer que seuls la façade et le portique sont d'origine. Les chapiteaux, endommagés par la pollution, ont été remplacés par des copies en aluminium. L'intérieur a presque été entièrement refait et agrandi jusqu'à la rue St-Antoine. Un musée de monnaie et billets ainsi que des tirelires mécaniques ne sont pas sans attirer l'attention dans le couloir de la tour.
Fondée par un groupe de marchands, la Banque de Montréal a pris de l'importance grâce à plusieurs fusions. La première fut la Commercial Bank of Canada en 1868. Ont suivi entre autres les banques de Yarmouth, Halifax, Nouveau Brunswick sans oublier la Banque Molson en 1925. Elle a participé à de nombreux projets qui ont permis au pays de se développer: le télégraphe, le Canadien Pacifique, les canaux, des projets hydroélectriques et même les mines. De 1863 à 1935, c'est elle qui fut la banque officielle du gouvernement du Canada. Elle fut aussi la première à étendre ses activités hors du pays, à Londres, à New York et Mexique où elle fut la plus grande banque du pays pendant un certain temps.
Pendant la première guerre mondiale, elle finança les inventaires militaires, le transport de munitions, les paiements de l'Angleterre. Il semble alors y avoir eu des profits record. Depuis 1977, comme plusieurs autres institutions anglophones, la Banque de Montréal a déménagé à Toronto son siège social mais a conservé son siège social juridique à Montréal.

L'ANCIENNE GARE FERROVIAIRE TR.

Une première gare fut construite en 1878 par le Quebec, Montreal, Ottawa & Occidental Railway Company qui devint ensuite le Canadian Pacific Railway Company en 1884. Située sur la rue Champflour, elle était construite en bois et, pendant 46 ans, servit les voyageurs. D’après les photographies anciennes, elle était très belle avec ses deux étages et son auvent pour protéger les voyageurs contre les intempéries et le soleil ardent.

En 1924, un nouvel édifice remplaça la vieille gare. Construit en pierre de taille, les trains du Canadian Pacific s’y arrêtèrent jusqu’en 1985 alors que Via Rail Canada prit la relève. Des transformations lui donnèrent le statut de gare intermodale, ce qui valut à Via Rail le prix Héritage décerné par la SCAP. Outre le train, l’autobus ainsi qu’un service de taxi y assuraient les déplacements de la population. Trois ans plus tard, il n’y avait plus de trains pour passagers. Les taxis cessèrent également leur service à cet endroit.

En 2000, Via Rail céda la gare à la MRC par un bail de cinquante ans renouvelable pour un autre cinquante ans. Des bureaux, une salle de conférence ainsi qu’une salle d’attente furent aménagés à l’intérieur pendant qu’on enlevait les abris d’autobus à l’extérieur. Lors de la disparition de la MRC, la gare devint la propriété de la Ville de Trois-Rivières.

En 1991, le gouvernement fédéral plaça la gare sous la protection des gares ferroviaires patrimoniales.

En 2001, la SCAP remit à Via Rail ainsi qu’à la MRC le prix Héritage « pour la rénovation, la mise en valeur et l’accessibilité de l’ancienne gare ferroviaire ».

Sources :
· Société pour la Conservation et l’Animation du Patrimoine (SCAP)
· L’histoire par le regard (Internet)
· Wikipedia : Histoire de Trois-Rivières.

samedi 18 juillet 2009

L'HÔPITAL ST-JOSEPH TR.




Dès leur arrivée à Trois-Rivières en 1864, les Sœurs de la Providence s’occupèrent des pauvres, des enfants abandonnés, des orphelins et des vieillards dans l’Asile Saint-Joseph. Elles prirent par la suite la direction d’un hôpital temporaire pour soigner les gens atteints de la variole. Une vingtaine d’années après leur arrivée dans la ville, elles fondèrent l’hôpital Saint-Joseph sur la rue Sainte-Julie où déjà elles avaient leur couvent ainsi que l’hospice. Elles prenaient la relève des Sœurs Ursulines qui, faute de ressources financières et d’encouragement, ne pouvaient plus remplir cette tâche. C’était en 1889.

Le financement de leurs activités charitables fut plutôt difficile au début. Les religieuses durent compter sur les dons privés, les quêtes, la vente des objets qu’elles et leurs pensionnaires fabriquaient ainsi que des profits sur les médicaments, mais surtout sur le bazar annuel. Le pain était donné par l’œuvre de Saint-Antoine. Peu à peu le Gouvernement provincial prit la relève.
L’hôpital a suivi l’évolution des découvertes en médecine ainsi que les besoins de la population en matière de santé : 1905, premier dispensaire contre la tuberculose qui faisait des ravages dans la population; 1909, laboratoire de bactériologie; 1912, ophtalmologie, obstétrique, anesthésie et radiologie; 1920, garderie pour les enfants des familles pauvres dont les mères devaient travailler; 1937, électrocardiographie; 1953, dépistage et le traitement du cancer; 1980, hémodialyse dans la chapelle…

Un service d’ambulance fut aussi créé en 1907. La voiture était tirée par un cheval. La même année, les religieuses fondaient une école pour infirmières. En 1923, l’école s’affiliait à l’Université Laval. Ce n’est qu’en 1959 que les Infirmières purent jouir d’un pavillon bien à elles.
On ne le mentionne pas souvent, mais les religieuses furent aussi aidées dans leur œuvre charitable par les Frères Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu de 1955 à 1961.

Aujourd’hui on ne parle plus de l’Hôpital Saint-Joseph mais du Centre hospitalier Saint-Joseph lequel, avec l’Hôpital Sainte-Marie, fondé en 1948, forme maintenant le Centre hospitalier régional de Trois-Rivières depuis 1997.
Sources:
  • SCAP
  • Alain Gamelin et alii : Trois-Rivières illustrée.

vendredi 17 juillet 2009

LA BANQUE DU PEUPLE MTL.

La Banque du Peuple prend forme en 1835. Elle est alors connue sous le nom de DeWitt, Viger et Cie, du nom de son président, Louis-Michel Viger et de son vice-président, Jacob De Witt, un américain émigré à Montréal. L'année suivante, elle change de nom pour celui de Banque du Peuple. C'est la plus ancienne banque canadienne-française au pays.

Les institutions bancaires d'alors étaient toutes anglophones et favorisaient les grands investissements alors aux mains d'Anglais et d'Écossais. C'est donc pour aider les gagne-petit que la banque fut fondée. Ainsi, les agriculteurs, les commerçants, les manufacturiers ont pu avoir accès au crédit pour faire progresser leur entreprise.

Construite d'abord sur la rue St-Jacques, coin St-François Xavier, elle fut déménagée dans un nouvel édifice à deux pas de la Place d'Armes, toujours sur la rue St-Jacques. Elle n'eut malheureusement pas une vie très longue. Il semble que le caissier aurait fait trop de prêts hasardeux. Il s'est enfui aux États-Unis. Il restait à rembourser les épargnants. La banque réussit à le faire à raison de soixante-quinze pour cent de leur avoir. Une nouvelle banque occupa les locaux deux ans plus tard, en 1873, la Banque d'Hochelaga. Cette dernière deviendra la Banque canadienne nationale. En 1975, la façade fut classée monument historique.

La Banque du Peuple fut accusée de financer les Rébellions de 1837-38. Vrai ou faux ? C'est que autant Jacob De Witt que Louis-Michel Viger ont adhéré aux idées du Parti des Patriotes, mais sans participer activement aux Rébellions. Viger quitta même sa carrière d'avocat pour devenir député de Chambly et défendit avec vigueur les idées de Papineau. Il fut deux fois emprisonné lors des Rébellions. Mais on n'a pu prouver de lien entre les Patriotes et la Banque.

samedi 11 juillet 2009

LES ENTREPÔTS BOUTHILLIER MTL



Aux numéros 300-310 de la Place D'Youville, un viel édifice en pierres grises n'est pas sans attirer l'attention avec sa porte cochère qui invite à découvrir une cour intérieure fort agréable. Il s'agit des anciens Entrepôts Bouthillier connus aussi sous le nom Les Écuries Youville, bien qu'il n'y ait jamais eu d'écuries à cet endroit. En fait il s'agit de trois édifices comptant deux étages et demi et construits en 1827-28 par Jean Bouthillier et son fils Louis-Tancrède. Les Soeurs Grises possédaient le terrain mais en avaient cédé l'usage aux Bouthillier jusqu'en 1861.

Jean Bouthillier était un inspecteur de potasse depuis plus de vingt ans lorsqu'il fit construire ses trois entrepôts. La cendre des arbres à bois dur d'Amérique du Nord donnait une potasse beaucoup plus concentrée et était très recherchée pour la fabrication du verre, du savon et la solidification des couleurs sur le coton imprimé. Très rentable, on en exportait beaucoup en Angleterre. En défrichant leur terre, les cultivateurs brûlaient les souches, ramassaient les cendres et venaient les vendre à la ville. Le prix qu'ils en obtenaient était colossal pour l'époque. Deux des entrepôts furent loués à une ferronnerie et une clouterie .

Les dépôts servirent aussi à un marchand, Louis Renaud. Il fut d'abord charretier. Mais bientôt, il se lança dans le commerce et même l'exportation de grains et de farine. Il fit des affaires en Grande-Bretagne, en France et aux États-Unis. Il aida à mettre sur pied la Banque des Marchands et fut administrateur de plusieurs grandes compagnies. Il tâta de la politique et devint même Sénateur.

Ce fut ensuite l’A.W.Ogilvie & Co. qui occupa les lieux. Fondée par Alexander Walker Ogilvie, elle réunissait des minotiers et des marchands de céréales. Ce fut la minoterie la plus importante de l'Empire britannique. La compagnie occupa l'immeuble pendant une vingtaine d'années. Suivit un courtier en douane, la Hector Prévost Company, qui prit la relève jusqu'en 1912. Puis, jusqu'en 1961, ce fut au tour d'une entreprisse qui se spécialisait dans le commerce des fournitures pour l'industrie laitière.

Le terrain et les immeubles appartinrent aux Sœurs Grises jusqu'en 1967. Elles vendirent le tout à les Écuries D’Youville Limitée. Des rénovations suivirent et divers bureaux et commerces logent maintenant à cette enseigne dont le fameux restaurant Gibby's

vendredi 10 juillet 2009

LE PARC CHAMPLAIN TR

Situé à l’intérieur des rues Hart, Bonaventure, Royale et l’Hôtel de ville, ce fut d’abord le jardin privé de la famille Hart. Un certain Aaron Hirsh, né à Londres, (il changea son nom pour Hart) émigra d’abord à New-York puis arriva à Montréal avec l’armée d’Amherst en 1760. Il s’installa à Trois-Rivières et fut bientôt rejoint par d’autres membres de sa famille. L’un de ses fils Ezekiel fut élu à la Chambre d'assemblée du Bas-Canada en 1807. Comme il ne pouvait prêter serment sur la Bible, il ne put siéger.
La ville avait besoin d’un parc pour ses citoyens qui d’ailleurs, semble-t-il, fréquentaient déjà le jardin des Hart. Ce dernier fut acheté en 1869. L’année suivante, l’aménagement commença. Une clôture fut aussi érigée tout autour pour que la morale soit préservée la nuit…

C’est en 1882 qu’un kiosque y fut construit. Durant les beaux soirs d’été, les fanfares donnaient des concerts. C’est là que J. Antonio Thompson y a dirigé la Philharmonie de la Salle au grand plaisir des citadins. En 1919, un restaurant ouvrit ses portes au premier étage du kiosque, ce qui amena une fréquentation accrue du parc. Le pavillon est maintenant chose du passé.

Des transformations ont été apportées au parc. Outre la disparition du kiosque, une fontaine y chante gaiement et des monuments divers évoquant certains faits marquants de l’histoire de la ville ont été érigés dont l’un à la bataille de Trois-Rivières en 1776, un autre un buste de Benjamin Sulte, etc. Diverses activités s’y déroulent selon les saisons : en décembre a lieu le Marché de Noël dans un style européen sans oublier la présence du Père Noël et à la fin juin c’est au tour du Festival de l’art vocal d’animer le parc. Un nouvel hôtel de ville et une bibliothèque modernes ont été construits en 1967 donnant directement sur le parc.

En 1998, le jardin public a été réaménagé et les Trifluviens savent en tirer profit pour s’y détendre, bavarder et lire.
Source:
Société de Conservation et d'Animation du Patrimoine de Trois-Rivières (SCAP).

dimanche 5 juillet 2009