samedi 25 octobre 2008

LE CENTRE D'HISTOIRE DE MONTREAL


Il y avait d'abord un cours d'eau qu'on appela rivière Saint-Pierre. Il devint bientôt un égoût en plein air. Puis il fut recouvert. On en voit encore les traces en visitant le Musée Pointe à Callière. Il portait le nom de collecteur William. Ce n'est qu'en 1990 qu'il fut rempli de sable.

Sur cet emplacement, le marché Saint-Anne s'y dressa en 1833. C'était un bel édifice de deux étages. Les déchets étaient versé dans l'égoût collecteur que formait alors la rivière devenue souterraine. Onze ans plus tard, le Parlement du Canada-Uni s'y installa. Y siégeaient les députés du Haut et du Bas-Canada.

Les troubles de 1837-38 causèrent beaucoup d'injustices à la population francophone. Une loi fut votée plus tard pour les indemniser. Ce qui déplu fort aux anglophones. Ils mirent alors le feu au marché-Parlement. Le marché fut reconstruit avec un ajout pour la vente de poissons, mais le Parlement n'y siégea plus. Montréal avait perdu son titre de Capitale.

Les deux marchés ont survécu jusqu'en 1901 et c'est à ce moment que le nom de Place d'Youville lui fut donné. Tout autour des commerces et autres édifices s'y étaient déjà installés.
En 1903, une caserne de pompier y vit le jour. C'était le quartier général du service des incendies. L'élégant édifice fut construit dans un style hollandais avec des touches italiennes et britanniques. Cinq années plus tard, il devint uniquement poste de pompier. Les voitures à incendies ainsi que les bureaux occupaient le rez-de-chaussée. On logeait les chevaux dans une étable à l'arrière. En 1930, les camions motorisés les remplacèrent. On dit que lorsque la cloche sonnait, les chevaux quittaient d'eux-même leurs stales pour venir se placer devant les voitures. Comme chacun le sait, la tour de la caserne servait à sécher les boyaux au retour d'un feu.

1972 marque la fermeture de la caserne. Elle a failli disparaître mais, en 1983, le Centre d'histoire de Montréal y voit le jour. À l'intérieur rien ne subsiste de l'ancienne caserne, mais au moins le bâtiment fut sauvé. En 1991, une nouvelle exposition permanente s'installe sur les trois étages du Centre. Depuis 2001, le public est invité à voir l'histoire de Montréal dans une présention nouvelle. La vedette en est Montréal !

samedi 18 octobre 2008

LA MAISON JOHN HENRY BIRKS


Construite en 1898 pour John Henry Birks, cette élégante maison sise au 1547 de l'Avenue des Pins surplombe majestueusement l'avenue. Selon les plans de l'architecte, sur le toit il devait y avoir des appartements pour les domestiques.



Son premier propriétaire fut le fils du célèbre joailler Henry Birks, fondateur de la bijouterie Henry Birks & Son, située au coin de la rue Sainte-Catherine et Union. Le fils succéda à son père dans l'entreprise. Il avait obtenu auparavent un degré en ingénierie du Massachussets Institute of Technology. Il a fait parti du Conseil d'Administration de la Boy's Farm, une sorte d'école de réforme à Shawbridge au Nord de Montréal. Elle était ouverte aux jeunes anglophones protestants, sans clôture ni barrière. Les jeunes y travaillaient aux champs et avaient chaque jour trois heures de classe. Comme l'allocation gouvernementale était insuffisante pour le maintient de l'institution, on fit donc appel à de riches anglophones pour aider financièment l'établissement. C'est ainsi que M. Birks et plusieurs autres participèrent au financement de cette école.



L'édifice est maintenant propriété de l'Hôpital Général tout à côté. Il porte le nom de Centre Griffith Edwards, du nom d'un médecin qui s'est consacré à l'étude et au traitement de la dépendance à l'alcool et aux drogues. Aujourd'hui, la maison sert de centre communautaire pour la santé mentale.

samedi 11 octobre 2008

MAGASIN-ENTREPÔT T. TIFFIN




Un bâtiment avec trois adresses civiques: l'une sur la Place Jacques-Cartier, une deuxième sur la rue St-Paul et la troisième sur la Rue de la Commune. C'est le magasin-entrepôt T.Tiffin. L'édifice date de 1857. Il y avait eu un autre magasin sur le même emplacement, mais il s'était avéré trop petit. On en construisit donc un nouveau dans le style gratte-ciel, c'est-à-dire que ce ne sont plus les murs épais qui supportent la charpente mais une structure d'acier, ce qui permet non seulement de construire en hauteur mais d'avoir de larges fenêtres pour faire entrer la lumière du jour.



À l'origine, l'édifice de quatre étages comportait un fronton triangulaire (voir croquis) qui a disparu lors d'un incendie en 1888. On le remplaça par un toit plat. La corniche qui décore le pourtour du toit a sans doute été réalisée à ce moment. Une caractéristique propre à plusieurs édifices de la Place Jacques-Cartier est la dénivellation du terrain avec laquelle les architectes ont dû adapter leurs plans. Conséquence, quatre étages sur la rue St-Paul et cinq sur la rue de la Commune. La compagnie occupa l'endroit pendant vingt-huit ans.




Thomas Tiffin fonda en 1864 la « T.Tiffin & Company » avec James Skelly, Irlandais. Leur entreprise occupait la moitié de l'édifice à ses débuts, mais bientôt c'est presque toute la surface qui fut prise. On y vendait non seulement des denrées alimentaires mais également des boissons alcooliques et du vin. Thomas était un homme entreprenant et investit dans plusieurs compagnies. Il acquit des parts dans la St.Lawrence Sugar Refinery, devint actionnaire et directeur de L'Exchange Bank, investit dans l'Intercolonial Mining Company sans oublier la Montreal Abattoir Company. Il participa également à la fondation de la Royal Insurance Company en 1873.



L'histoire du bâtiment a conservé les noms de plusieurs locataires ou propriétaires. On voit un fabricant de chaussures, Pierre Dufresne, Ovide A. Richer, marchant de farine ainsi que Pierre R. Fauteux. Comme à l'époque le marché était tout près, il n'est pas étonnant que des épiciers l'ait occupé, entre autres Lalonde & Desroches qui y sont demeurés une cinquantaine d'années. Il y a eu aussi la Molson's Bank au rez-de-chaussée jusqu'à ce qu'elle soit acquise par la Banque de Montréal en 1925. Cette dernière y a ouvert ses portes pendant une vingtaine d'années.
Après la deuxième guerre mondiale, soit en 1945, plusieurs occupants logent à cette enseigne. On transforme peu à peu l'intérieur et en 1980, ce sont de grandes rénovations. Des restaurants occupent maintenant l'étage au niveau du sol, utilisant la pente côté Place Jacques-Cartier pour y installer des terrasses surmontées d'auvents rouges. Les deux derniers étages sont des logements.



Thomas Tiffin et son épouse Marie-Anne Devin étant sans doute catholiques. Devenue veuve, Madame Tiffin, tertiaire franciscaine retirée dans le couvent des Soeurs Grises, fit don de huit mille dollars pour l'érection du couvent Saint-Joseph des Franciscains sur la rue René Lévesque ouest. Elle promit de faire d'autres dons.



Tant qu'à l'Irlandais James Skelly, il devint seul actonnaire de la compagnie lorsque Thomas Tiffin se retira des affaires. Il occupa l'édifice jusqu'en 1886. Il aurait aussi ouvert une épicerie dans la maison du Calvet tout près de la Chapelle Bonsecours en 1881.