dimanche 31 août 2008

LA MAISON REID WILSON


Ce n'est qu'en 1900 que le banquier James Reid Wilson achète cette maison. Sur cet emplacement, c'est d'abord le directeur de la Banque d'échange, Thomas Craig, qui y a fait construire son hôtel particulier en 1882-83. Ce dernier a eu des démêlés avec la justice étant tenu responsable de la faillite de la banque peu après 1883. Il se serait enfui à New-York.
J.R. Wilson a fait reconstruire la maison en 1901, conservant les matériaux et lui ajoutant un étage ainsi qu'un toit mansardé en pente. Depuis elle a conservé l'aspect que l'on voit aujourd'hui. Elle porte maintenant son nom ayant été entre les mains des Wilson jusqu'en 1936.
Elle a eu, comme tant d'autres, plusieurs vocations, mais toujours son intégrété tant intérieure qu'extérieure a été conservée. C'est ainsi qu'elle a servi de bureaux de médecins, puis on l'a utilisé comme appartements à louer, pensions pour étudiants.
En 1951, les Distilleries Corby en deviennent propriétaires. Aujourd'hui, elle abrite les bureaux de Les Vins Philippe Dandurand Ltée. En 1974, elle a été reconnue « monument historique » par le ministère des Affaires culturelles du Québec.

dimanche 17 août 2008

LE PALAIS DE JUSTICE # 2


Un deuxième Palais de Justice est construit de 1922 à 1925 en face du premier qui ne répondait plus aux besoins de la ville laquelle prenait de plus en plus d'expansion. De plus, n'étant pas à l'épreuve du feu, les archives étaient en danger d'être détruites. Trois architectes en furent les créateurs, mais le Palais porte le nom du troisième seulement, Édifice Ernest Cormier. De style néo-classique, avec des colonnes sur tout le long de la façade il fait penser à l'église La Madeleine de Paris. C'est dire que la justice donnait encore l'image du temple, du culte. Les assises criminelles y furent transférées. On relia les deux édifices par un corridor souterrain.

Outre les salles d'audience, il y avait aussi des dortoirs pour les jurés, des locaux réservés à la police, sans oublier des cellules pour d'éventuels prisonniers. On y aménagea aussi des chambres pour les juges et les avocats.

Sur la magnifique porte de bronze, six bas-reliefs illustrent la justice à travers les âges. C'est ainsi que l'on peut lire sur l'un d'eux l'expression latine qui rend bien le caractère de la loi: « Dura lex sed lex », autrement dit, la loi est dure mais c'est la loi. Sur le fronton, on peut lire, encore en latin: « Qui enfreint la loi cherchera en vain son aide ». Certains criminels s'en tirent tout de même bien...

L'édifice a eu plusieurs vocations. Comme l'édification du troisième Palais de Justice était terminée en 1972, le deuxième reçut les Archives nationales du Québec. Puis le conservatoire de musique s'y installa de même que le conservatoire d'art dramatique. Enfin, la justice refit son entrée dans ces lieux. La Cour d'appel du Québec, après des rénovations appropriées, en prit possession.

Le troisième palais de justice, construit tout à côté du premier, est d'une modernité sans équivoque. D'ailleurs il s'appelle maintenant « Place de la Justice ». C'est sans doute un désir de donner à la justice un visage plus populaire, moins altier, moins solennel. On entre dans la Place de la Justice comme on entre dans la Place des Arts ou la Place Saint-Foy, sauf que la sécurité y est plus visible...

samedi 9 août 2008

LE MUSÉE McCORD


Tout a commencé avec Sir William McDonald qui avait fondé une compagnie de tabac, la McDonald Tobacco Company. Devenu multimillionnaire, grand philanthrope, il a été un bienfaiteur généreux en particulier pour l'Université McGill. Il fit construire l'édifice du 690 Sherbrooke ouest en1905 et en fit don au Student Union de l'Université. Il est aussi à l'origine de la fondation du College McDonald à Saint-Anne de Bellevue ainsi que du premier crématorium à être construit à Montréal au cimetière Mont-Royal.
Avant de porter son nom actuel, la maison s'appelait donc Student's Union Hall. Ce club était réservé aux étudiants mâles qui s'y inscrivaient pour la somme de $5.00 par année. L'édifice offrait beaucoup d'avantages à ses membres: salle d'exercice, bains et douches, cuisine, salle à dîner, salon confortable avec foyer. La gent féménine y fut finalement admise. L'endroit devint trop exigu et se transporta ailleurs, au « University Center ». C'était en 1965.
Ce fut le moment choisi pour y intégrer une collection d'artéfacts canadiens qu'un certain David McCord avait légué à l'Université en 1919. Ce dernier était un riche avocat et un philanthrope. Sa carrière juridique fut surtout mise au service des peuples aborigènes du Canada. Il accumula une importante collection d'artéfacts en relation avec l'histoire du Canada, soit quelques 15,000 objets. Il en fit don à l'Université McGill. Cette collection avait pérégriné d'édifice en édifice tous trop petits pour permettre à la population d'y avoir accès. Le départ du club sélect des étudiants arrivait donc à point. Des rénovations furent nécessaires afin d'y loger toute la collection et l'édifice fut réouvert au public en 1991.
Aujourd'hui, le Musée compte plus de 1,2 million d'objets dont l'importante collection de photos de William Notman, alors photographe officiel de la reine au Canada, suite à ses magnifiques clichés du Pont Victoria.
En 2005, le Gouvernement du Canada a placé sur l'édifice une plaque pour rendre hommage à David Ross McCord, cet homme généreux qui a collectionné autant d'images, d'objets et de manuscripts, témoins de l'histoire du Canada.


mardi 5 août 2008

LE PREMIER PALAIS DE JUSTICE


Il y a trois palais de justice à Montréal. Commençons par le premier situé tout près de l'Hôtel de Ville sur la rue Notre-Dame. En fait, le « vrai » premier, construit en 1823 n'existe plus, ayant été détruit par le feu en 1844. Sur le même emplacement, mais en plus grand, on en construisit un autre. Cet édifice existe toujours et on lui attribue l'adjectif « premier » palais.


Il est très beau. Majestueux avec ses colonnes qui lui donnent un air de la Grèce antique. Son architecture rappelle celle du temple, du sacré, image que l'on voulait donner alors à la Justice. Il fut inauguré en 1856. À l'époque, il comptait un étage de moins et le dôme qui le surplombe n'existait pas. Ces ajouts furent faits de 1890 à 1894. Sa longévité en tant que cours de justice s'est prolongée jusqu'en 1971. Cependant, en 1922 il perdit les causes criminelles qui furent transférées dans un nouveau palais, le deuxième, dont il sera question dans une prochaine page. Seules les causes civiles lui furent conservées. Un tunel reliait les deux palais. Actuellement, il héberge des bureaux de la Ville de Montréal.