mercredi 30 décembre 2009

vendredi 18 décembre 2009

VIEUX SÉMINAIRE DE SAINT-SULPICE - Montréal
























130, Notre-Dame ouest

Tout à côté de la Basilique Notre-Dame, se trouve le Vieux Séminaire des Messieurs de Saint-Sulpice. L’édifice de trois étages et demi (les combles étant considérés comme une moitié d’étage) comporte en fait deux bâtiments, la plus vieille partie ayant failli disparaître à la fin des années 1840. C’est le plus ancien édifice de l’époque française à Montréal et c’est aussi l’un des rares immeubles à n’avoir eu qu’un seul propriétaire, les prêtres de Saint-Sulpice.

La résidence qui était aussi une maison de formation et un manoir seigneurial a été construite entre 1684-1687. Deux ailes ont été ajoutées plus tard et l’une d’elle fut démolie pour construire le presbytère de l’église Notre-Dame. Le reste a failli être rasé pour ériger une résidence/séminaire à la fin des années 1840. Heureusement, une nouvelle décision de construire le séminaire sur le domaine de la montagne a permis de sauver ce témoin du passé.

Le séminaire était la propriété de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice de Paris, de même que toute l’ile de Montréal. Mais après la conquête britannique, c’est la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal qui en devint propriétaire en 1764. Mais le séminaire ne fut accepté par les autorités civiles qu’en 1840.

L’horloge a été installée dans les années 1700, semble-t-il et serait la plus vieille horloge publique. En 1966, elle fut électrifiée. Un jardin, caché aux yeux des passants, témoigne d’une tradition ancienne des communautés religieuses pour se procurer fruits et légumes. C’est un des plus anciens aménagements du genre au pays et, comme tel, a été déclaré lieu historique national du Canada. Il n’y a pas seulement le jardin qui est secret. Le couvent possède trois étages de caves voutées. Elles servaient à l’entreposage de légumes et de liqueurs.

Le couvent des Prêtres de Saint-Sulpice est protégé non seulement parce que c’est le plus ancien édifice du Vieux-Montréal mais aussi parce qu’il est dans l’arrondissement historique de la ville.

vendredi 11 décembre 2009

L'UNION FRANÇAISE - Montréal



429, rue Viger E.
Cette belle demeure devrait s’appeler la Maison Jacques-Félix Sincennes du nom de son premier propriétaire. Elle fut construite en 1867. Sincennes apprit tout jeune le métier de la navigation et, plus tard devint armateur, homme d’affaires et même toucha à la politique.

Il n’y avait pas de navigation à vapeur sur la rivière Richelieu. J.F. Vincennes réunit les fonds nécessaires et construisit un navire à aubes et une péniche pour transporter des produits de toutes sortes du Richelieu jusqu’à Montréal ainsi que sur la rivière même. Le succès fut tel que Vincennes dû quitter son poste de capitaine pour devenir d’abord secrétaire puis président de l’entreprise, la Compagnie du Richelieu. Cette dernière prit de l’expansion, la concurrence se mit de la partie et finalement des rivaux formèrent de nouvelles compagnies. Le tout devait devenir la Steamship Lines en 1913.

Sincennes devint député dans Richelieu de 1857 à 1861. Il y fut également nommé juge. Il vécut ses dernières années à Montréal.

L’Union française prit possession de l’édifice en 1909 et y organisa conférences, salons, expositions pendant de nombreuses années, d’où le nom actuel de l’édifice.

Devant l’immeuble, deux statues attirent le regard. Celle de gauche, Marianne, symbole de la France, est une œuvre de Paul Romain Chevré lequel survécut au naufrage du Titanic. Comme on peut s’y attendre, celle de droite est la statue de Jeanne D’Arc. Cet édifice est situé dans le secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle, le Square Viger. Il est donc protégé pour les générations futures.

vendredi 4 décembre 2009

CHAMPS DE MARS - Montréal


Rue Saint-Antoine (angle Gosford)


Pour les Romains, Mars était le dieu de la guerre. Aussi l’endroit où l’armée romaine s’exerçait avait pour nom « Champs de Mars ». Il n’est donc pas surprenant que plusieurs villes aient baptisé leur terrain d’exercices militaires du même nom.

Le terrain du Champs-de-Mars actuel a d’abord appartenu à Lambert Closse, un héros des débuts du jeune bourg Ville-Marie. En raison des attaques iroquoises, pour protéger la ville naissante, une première palissade de bois fut construite entre 1687 et 1689. En 1712, l’affrontement entre la France et l’Angleterre incite le roi à permettre la construction d’une muraille en pierre autour de la ville, mais son édification ne commença qu’en 1717 et se termina que vingt ans plus tard. Elle comprenait le mur extérieur, l’escarpe, et le mur intérieur, la contrescarpe avec un fossé entre les deux et faisait plus de trois kilomètres avec une hauteur de 6,4 mètres. Tout y était : chemins de ronde, petites portes, meurtrières, huit grandes portes et même des ponts levis, dans le style des murailles de France. En 1744, des améliorations furent apportées. Mais aucun coup de fusil ne fut tiré quand l’armée britannique s’empara de la ville en 1760.

Au début du XIXe siècle, devenue inutile et empêchant le développement de la ville, la muraille fut détruite en 1812. C’est alors que le « Champs-de-Mars » devint un lieu de parades et de défilés militaires. Les Montréalais l’envahissaient pour s’y promener mais aussi pour assister aux pendaisons. On dit que c’était mal vu de ne pas y assister et on emmenait les enfants sans doute pour parfaire leur éducation morale…

Certains rassemblements furent plus marquants. Le 22 novembre 1885, une foule nombreuse s’y regroupa pour protester contre la pendaison de Louis Riel. Dans les années 1890, un marché public s’y installa. En 1915, des rumeurs de conscription obligatoires circulaient. Ce qui occasionna beaucoup d’agitation chez les canadiens français et, le 26 juillet, lors de discours violents contre l’enrôlement, des bagarres y éclatèrent. L’armée intervint et plusieurs arrestations s’en suivirent. En 1926, les élus municipaux payèrent un tribut à l’automobile en faisant de cet emplacement un terrain de stationnement. En 1990, c’est le discours de Nelson Mandela qui attira une foule nombreuse. De 1986 à 1991, des fouilles archéologiques ont mis à jour les restes des remparts.

En 1991, la flamme patrimoniale fit en sorte qu’on commença à mettre en valeur les vestiges des anciennes fortifications. Dans le fossé entre les deux parties de la muraille, les archéologues ont découvert des os de grenouilles, de rats musqués et même de tortues. Ce que l’on voit aujourd’hui sont des répliques des anciens remparts reconstitués à l’aide des pierres des anciennes murailles pour rappeler à tous un pan de l’histoire de Montréal. En 1992, le site était aménagé pour les célébrations du 350e anniversaire de la fondation de Ville-Marie.