samedi 21 novembre 2009

MAISON GEORGE-ÉTIENNE CARTIER - Montréal




















458, rue Notre-Dame est.
Cette demeure porte le nom d’un homme qui a joué un rôle primordial pour l’avenir du Canada, Sir George-Étienne Cartier. Il s’agit en fait de deux maisons jumelées construites entre 1836 et 1838 par l’avocat Arthur Ross. C’est sa mère qui a d’abord occupé la partie située tout à côté de la rue Berri en 1839.

En 1848, arrive George-Étienne Cartier. Sa famille habitera la demeure du coin Berri-Notre-Dame jusqu’en 1855 alors qu’elle quitte la ville. Un avocat loue alors la maison. Retour des Cartier en 1862. Ils achètent alors et habiteront la maison voisine. Après la mort de Cartier en 1873, la succession conservera les deux demeures jusqu’en 1951.

Un autre locataire occupe la demeure, A.G.A. Ricard. Il était médecin et fit partie du « Bureau médical » de l’Hôpital Notre-Dame.

Les locations se succèdent et sont variées à partir de 1871. C’est d’abord un hôtel particulier puis vers 1880 un magasin du ministère de la Milice. Suit un hôtel qui prend le nom de Grand Pacific Hotel. Il va sans dire que l’intérieur est alors transformé. Une autre modification majeure survient quelques années plus tard alors que le tunnel de la rue Berri est ouvert. La partie donnant sur la rue Berri est tronquée de plus de trois mètres, le toit devient un toit à mansarde et le balcon apparait à l’étage.

La « visite » d’un incendie en 1901 oblige à rénover de nouveau l’intérieur ce qui amène aussi un changement de nom, le Grand Pacific Hotel devient l’Hôtel Dalhousie qui sera substitué par Royal Rooms dans les années 1930.

Le Gouvernement Fédéral achète finalement la demeure en 1973. D’autres restaurations ont lieu et la propriété devient un musée consacré à G.E. Cartier. Ce dernier a joué un rôle important dans l’histoire du pays et depuis 1985, on retrace sa carrière dans cette demeure qu’on a remise à l’heure de l’époque victorienne.

George-Étienne Cartier est souvent appelé « le Père de la Confédération ». Il est certain que son rôle dans la création de ce système de gouvernement est primordial. Mais sa carrière politique a débuté en 1835 alors qu’il devient avocat. Il est intimement lié aux Patriotes, il est membre des Fils de la Liberté et participe même à la bataille de Saint-Denis. Exilé au États-Unis, il revient bientôt à Montréal et y pratique le droit.

Il joua aussi un grand rôle dans le développement de l’éducation dans la Province. Comme près de 80% de la population des campagnes ne savait ni lire ni écrire, il mit en place une série de réformes dont la création d’un Conseil de l’Instruction publique ainsi que des écoles normales. Les enseignants virent leurs conditions de travail s’améliorer et le premier système de régime de retraite fut alors instauré.

En 1848, il est élu à l’Assemblée législative du Canada-Uni. Il devient bientôt le politicien le plus influent de la partie Est du Canada. L’idée d’une fédération des provinces fait son chemin et Cartier se rend à Londres en compagnie d’A.T. Galt et J. Ross pour y convaincre la Reine Victoria. En 1864, il se rend à l’Île du Prince-Édouard en compagnie d’autres déléguées pour définir les bases d’une Confédération, projet qui devient réalité en 1867. Il devient alors ministre de la Milice et de la Défense.

Grand négociateur, ses services ont été requis pour l’achat de la Terre de Rupert et du Territoire du Nord-Ouest, la création de la province du Manitoba et il fut très actif dans les négociations avec la Colombie-Britannique qui menèrent à son entrée dans la Confédération. C’est aussi lui qui présenta un projet de loi pour la construction du Canadien Pacifique.

En 1919, un monument a été érigé en son honneur dans le parc de la montagne sur l’avenue du Parc. Il a été rénové dernièrement. Les adeptes du « Tam-Tam » qui s’y réunissent les dimanches d’été ont-ils une pensée pour ce grand homme ?