vendredi 5 octobre 2007

LE CHALET DE LA MONTAGNE



Si ma mémoire est bonne, dans l’émission radiophonique de mon jeune temps « Les Aventures de Madeleine et Pierre », on parlait du Chalet de la Montagne. Il est très beau. Construit au début des années 1930 durant la grande dépression, aucune ouverture officielle n’a eu lieu cependant. Serait-ce en raison d’un scandale dû au dépassement des coûts de construction (même en ce temps-là…) ou parce qu’on ne savait pas encore quelle serait son utilité ? Il est donc demeuré vide pendant un certain temps. On a proposé d’en faire un musée, ce fut un chalet de ski. On y a présenté des concerts, des fêtes y ont été données. Aujourd’hui, il semble simplement permettre aux visiteurs de s’asseoir pour un moment de repos et aller chercher un petit quelque-chose au casse-croûte.

Dans l’idée de son concepteur, le chalet, un peu comme les statues des Cathédrales du Moyen-Âge, devait aussi être comme un livre d’histoire relatant les principaux événements qui ont façonné la Nouvelle France de 1535 à 1760. On était à l’époque ou la période française était encore celle qui nous définissait le plus. Aussi, M. Beaugrand-Champagne, architecte, fit appel à treize artistes pour peindre dix-sept murales. C’est ainsi que Jacques Cartier, Champlain, De Maisonneuve, Dollar des Ormeaux et La Salle, en raison de leur importance, sont devenus « professeurs d’histoire ». Chacun des peintres reçu la rondelette somme de $400.00 pour sa peinture, sauf Paul-Émile Borduas qui ne reçu que $600.00 pour l’exécution de six cartes géographiques, quatre relatant l’évolution du site de Montréal, une cinquième montrant l’itinéraire des deux premiers voyages de Jacques-Cartier et la dernière présentant les anciennes possessions françaises en Amérique. Inutile de dire qu’on ne reconnaît pas le style Borduas dans ces cartes…

Par contre, Marc-Aurèle Fortin, en peignant Champlain explore le site de Montréal en 1603, a conservé son style, traitant le sujet non comme une murale mais plutôt comme une peinture. On reconnaît sa manière de mettre en évidence les arbres. Tant qu’aux autres peintres, il me sont inconnus et… sans doute le resteront ! Il faut noter qu’à l’époque on attribuait la découverte du Mississipi à La Salle. Ce n’est que vers 1938 qu’on a finalement eu la certitude que ce sont Louis Jolliet et le Père Marquette qui ont découvert ce grand fleuve.

J’ai donc visité le Chalet. Oui il est beau et spacieux. Mais il est difficile de bien admirer toutes les peintures. Pour bien voir celles qui sont du côté du centre ville il faut lever une main pour cacher la lumière qui pénètre par les grandes portes. Il serait intéressant que la ville installe des projecteurs au dessus des toiles. Tant qu’aux visiteurs, certains ont jeté un coup d’œil aux murales parce que je m’y intéressais…

Comme les écureuils sont nombreux sur la montagne, on a utilisé ce petit mammifère comme décoration sur chacune des pannes qui supportent les chevrons (je viens d’apprendre ces deux mots!). Le dessin permet de visualiser l’emplacement des « bibittes ».

On ne peut se rendre au Chalet de la Montagne sans aller sur la terrasse pour y admirer la ville. On s’en reparlera …

Amicalement
Yvon