samedi 8 novembre 2008

LA MAISON PAPINEAU



Il semble, d'après une lettre de Louis J.A. Papineau, écrite en 1894, que le premier Papineau à fouler le sol de la Nouvelle France en 1686-1687 aurait fui la France parce que Huguenot ou Calviniste et donc protestant. Il serait l'ancêtre de tous les Papineau.

Un certain Joseph Papineau dit Demontingy possédait un terrain sur la rue Bonsecours. Il y avait fait construire une maison en bois. Le colonel John Campbell acheta le tout et y bâtit une maison en pierres en 1786. Il était responsable des affaires indiennes à Montréal. C'était une maison à deux étages avec un toit à deux versants. Rachetée par la famille Papineau en 1809, Louis-Joseph en devint propriétaire en 1814. Des transformations furent nécessaires lorsque le niveau de la rue Bonsecours fut abaissé de presque deux mètres. Le sous-sol de la maison devenant le rez-de-chaussée, on décida alors d'allonger la demeure jusqu'à la voisine et une porte cochère fut aménagée pour permettre l'accès à la cour arrière.


Louis-Joseph Papineau, bien connu pour avoir été l'une des têtes dirigentes de la révolte des Patriotes, a dû s'exiler pendant plusieurs années. Lors de son séjour en France, la maison devint alors l'Exchange Hotel, puis Arcade Hotel. À son retour, il reprit possession de l'édifice mais pour peu de temps, préférant s'établir à Montebello. Puis les hôtels se succédèrent, Empire, Rivard, Bonsecours, Royal et même des restaurants.

La maison devait subir d'autres transformations majeures. On y ajouta deux étages en briques, la défigurant ainsi. Les Papineau y demeurèrent jusqu'en 1919. Par la suite plusieurs propriétaires ont suivi. D'abord Joseph Arthur Paulhus, un marchand. Puis une compagnie grossiste en poissons, la D. Hatton Company.


En 1964, un sauveur arriva en la personne de Eric McLean, un journaliste qui se mérita l'honneur de devenir membre de l'Ordre du Canada. Ce dernier avait un souci prononcé de la conservation des édifices du patrimoine. Grâce à un dessin de Rosewell Corse Lyman, il lui redonna son apparence des années 1830, enlevant les deux étages de briques, la recoiffant d'un toit à double pente avec ses douze lucarnes. L'apparence extérieure est toujours la même, un lambrissage en bois immite la pierre. L'intérieur a aussi subit un bain de jouvence. Il suffit de mentionner que dix-neuf couches de tapisserie ont été enlevées. M. McLean demeura quarante ans dans cette demeure qui fut classée monument historique en 1965 et devint propriété du Gouvernement du Canada en 1982.


La maison est maintenant louée à des particuliers. À la porte, une plaque commémorative atteste que Joseph Papineau et son fils Louis-Joseph y ont vécu ainsi que leurs descendants.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal