samedi 5 janvier 2008

LE MARCHÉ BONSECOURS


Lors de sa construction en 1845-47, le Marché Bonsecours était le symbole d’une ville en pleine croissance. On le voulut magnifique, grand, spacieux avec de grandes salles à l’étage « pour prouver le bon goût et la libéralité des citoyens de Montréal ». Les colonnes de fonte de son portique furent coulées en Angleterre et son dôme argenté avait fière allure. Étant l’un des plus beaux édifices de la ville, il n’est pas étonnant qu’il ait été classé monument historique et patrimonial.

Mais le terrain sur lequel il fut construit avait aussi une histoire. Charles Le Moyne, Bigot, John Molson père et fils y ont eu pied-à-terre. Après sa construction, le Marché a eu une occupation des plus variées. Il fut utilisé comme hôtel de ville pendant plus de 25 ans, salle d’assemblées publiques, théâtre, salle de banquets, salle de bal, poste de police et il accueillit aussi le parlement du Canada-Uni. Expositions, entre autres la première exposition provinciale industrielle et agricole, gymnase pour la police, concerts, conférences et festivités de toutes sortes y prirent place.

Jusqu’en 1963, il fut le principal marché public de Montréal pendant plus de cent ans. Cultivateurs et jardiniers de quelques 25 milles à la ronde y prenaient place pour offrir leurs produits frais. L’apparition des super-marchés d’alimentation a mis fin à sa vocation de marché. Comme on peut le deviner, le feu s’y est aussi mis de la partie. On a dû refaire la coupole.

Aujourd’hui, ayant été rénové, il accueille une quinzaine de boutiques d’art, de mode, d’accessoires, de bijoux et de meubles. Le Conseil des Métiers d’Art du Québec ainsi que L’Institut Design de Montréal s’y sont installés. Le deuxième étage sert à des expositions et à diverses activités dont, une fois l’an, une braderie. Mais pas n’importe quelle foire à rabais ! Il s’agit des oeuvres de nos créateurs vestimentaires où l’on présente au public des vêtements de qualité et faits chez nous. La restauration y a aussi fait son nid. On peut même y déguster un repas dans une atmosphère du début de la colonie.

Une visite qui vaut le détour.