samedi 15 août 2009

LE MANÈGE MILITAIRE TROIS-RIVIÈRES


574 rue Saint-François-Xavier

C’est dès le début de la fondation de la ville qu’il y a eu présence militaire dans la ville. Quand Champlain, en 1609, s’est placé du côté des Algonquins, des Hurons et des Montagnais, les Iroquois sont alors devenus les ennemis jurés des Français et de leurs alliés, surtout à partir de 1641 jusqu’à la Grande Paix de 1701. La milice était donc toujours aux aguets pour contrer les attaques iroquoises. Les habitants de la ville étaient divisés en escouades et durent s’exercer au maniement des armes. Trois-Rivières devint même la base de la milice de la Nouvelle France. Le fort construit par Laviolette fut remplacé par quatre bastions de bois avec fossé et pont-levis. Quelques canons pointaient leur gueule vers le fleuve. Plusieurs campagnes contre les Iroquois partirent de Trois-Rivières.

Sous le régime britannique, la milice fut dissoute mais était réactivée selon les besoins.
Ainsi en 1777, alors que l’armée américaine avait envahi le pays, il y eu service militaire obligatoire pour les hommes âgés de 16 à 60 ans. Pendant la guerre canado-américaine de 1812-1814, deux bataillons de volontaires furent levés. C’est à partir de 1855 qu’une milice permanente fut créée. Soixante-trois carabiniers trifluviens en faisaient partie. Dix ans plus tard, un bataillon fut envoyé à Niagara pour contre une possible attaque américaine. Mais il n’y eu pas d’engagement. On envoya aussi des volontaires dans l’Ouest lors du soulèvement de Louis Riel.

Pendant la guerre des Boers en Afrique du Sud un grand nombre des nôtres alla combattre pour l’Angleterre. La première guerre mondiale vit aussi des trifluviens s’embarquer sous la bannière du 178e Bataillon canadien-français.

Les noms aussi ont changé. Ce furent “Three-Rivers Provisional Battalion of Infantry”, puis “86th Three-Rivers Regiment”. En 1936, l’unité devint un régiment blindé sous le nom de « Three Rivers Regiment Tank ». C’est en 1941 qu’il s’embarqua pour l’Angleterre et participa, deux ans plus tard, au débarquement en Sicile devenant le « 12th Canadian Armoured Regiment ». Il fit les campagnes d’Italie et du Nord-Ouest de l’Europe et se mérita vingt-trois honneurs de batailles. Depuis 1968, il est le « 12e Régiment blindé du Canada » et participe aux Missions de Paix avec les troupes de l’O.N.U.

C’est en 1905 que fut construit le manège militaire de style « château fort » sur la rue Saint-François-Xavier. À l’époque les manèges militaires se construisaient dans les principales villes du pays. Trois-Rivières eu le sien. L’édifice porte maintenant le nom de Général Jean-Victor-Allard, militaire de carrière qui a été officier de la Milice dans le Régiment de Trois-Rivières. Le Général Allard s’est particulièrement distingué lors de la Seconde Guerre mondiale occupant différents postes. Il a monté les échelons et devint commandant du Royal 22e Régiment. Il fut le premier Canadien-Français à être nommé Général dans les forces armées canadiennes. C’est aussi grâce à lui que l’armée est devenue bilingue. Il s’est aussi distingué en Coré ainsi que dans l’OTAN.

Devant le manège, un tank de type Sherman n’est pas sans attirer les regards. Il rappelle aux passants que nos militaires trifluviens utilisaient ce genre de véhicule lors de la Seconde Guerre mondiale. Sur une plaque de bronze, sont inscrits les noms de cent quinze des nôtres morts durant cette guerre. Le manège est aussi devenu un Musée présentant une exposition permanente sur l’histoire des Forces canadiennes et de la guerre de 1939-1945.


SOURCES :
SCAP Défense nationale et les Forces canadiennes ; www.forces.gc.ca
www.virtualmuseum.ca/.../f.../c1.1a.html -
Pierre Cécil : Trois-Rivières, berceau de la milice canadienne, in www.histoirequebec.qc.ca/.../v7n1_2tr.htm -