samedi 15 août 2009

HÔTEL RICHELIEU MONTRÉAL

Le 443 de la rue Saint-Vincent a eu plusieurs noms dans son histoire, tantôt Hôtel Richelieu, tantôt Club Jacques-Cartier, à d'autres moments Édifice Le Devoir et même celui de Morgue de Montréal. Tout a commencé en 1828.

Seraphino Giraldi, marchand et aubergiste, a fait construire l’édifice et en fut propriétaire de 1828à 1869. Après son décès sa succession a conservé la propriété jusqu’à une dispute familiale qui s’est terminée par une vente aux enchères ordonnée par la cour en 1873.
Un hôtelier, Isidore Brien fut aussi propriétaire de l’édifice de 1875 à 1889 environ. Il était vétéran de l’armée américaine. On dit qu’il aurait participé à la Guerre de Sécession (1861-65). Plusieurs Canadiens s’y enrôlèrent et certains petits malins avaient développé un stratagème pour s’enrichir rapidement. Après s’être enrôlés dans un détachement et reçu la récompense promise, ils profitaient de la première occasion pour s’enfuir et aller s’enrôler dans une autre division pour recevoir une autre récompense monétaire. Après quoi, ils revenaient au pays.

Un Zouave pontifical français, Marie-Alain-Anne Siocham de Kersabiec fut le propriétaire suivant, puis sa veuve en 1891. Elle décède en 1895 et ses héritiers conservent la demeure pendant une quinzaine d’années. Le Ministère des Travaux public du Québec fut aussi maître des lieux de 1925 à 1969 et s’y installe après des rénovations.

Les locataires ont été nombreux à occuper l’édifice. Plusieurs avocats ont tenu leur bureau dans cet immeuble dont George-Étienne Cartier. Le palais de justice étant à proximité, leurs déplacements s’en trouvaient facilités. Le dernier étage était réservé pour des logements. Le quatrième étage actuel est un ajout des années 1913-14. Un architecte y a aussi installé ses bureaux.

L’Hôtel Richelieu y a accueilli ses clients de 1875 à 1902 et a laissé son nom à l’édifice. L’Hôtel Richelieu avait été fondé en 1858 et occupait un édifice voisin sur la Place Jacques-Cartier ainsi qu’un deuxième sur la rue Saint-Vincent, immeuble aujourd’hui disparu. En ajoutant le 443 Saint-Vincent, l’Hôtel doublait sa superficie. Sarah Bernard y aurait séjourné lors de son périple à Montréal. Une autre source affirme que ce serait plutôt les membres de sa troupe… Dans les dernières décennies du dix-neuvième siècle, l’Hôtel Richelieu était considéré comme l’un des meilleurs hôtels du Québec.

Arrive ensuite un club privé à saveur politique, le Club Jacques-Cartier, qui s’y installe pendant dix ans. Suivent des journaux dont Le Devoir et Le Nationaliste ainsi que l’Imprimerie Populaire.

Même la Morgue de Montréal a exercé ses activités d’embaumement de 1924 à 1969, côte à côte avec le Ministère des Travaux public. On raconte que le chauffage était déficient et que des cadavres disparaissaient mystérieusement. Le Laboratoire médico-légal (le troisième plus ancien au monde et le premier en Amérique du Nord) ainsi que les bureaux des coroners étaient aussi présents sur les lieux.

Vu que l’édifice est situé dans l’Arrondissement historique de Montréal, il est automatiquement protégé et a une valeur patrimoniale.

Source :
www.vieux.montreal.qc.ca/.../fiche_ensemble.php?...Richelieu