lundi 3 août 2009

MAISON LA MINERVE Montréal


On l’appelle aussi la Maison Denis-Viger et sa construction aurait été terminée en 1800. Bien que construite sous le régime anglais, elle fut tout de même érigée dans le style français. C’est Denis Viger qui la fit construire. Menuisier de profession, il travaillait aussi bien la sculpture sur bois que le travail du métal forgé. Il fut aussi marchand de potasse avec l’Angleterre, commerce très lucratif à l’époque. Il fut député de Montréal-Est en 1796 et défendit les aspirations du Parti canadien. Il n’occupa la demeure que pendant deux ans.

À partir de 1805 et jusqu’en 1850, ce sont des boutiques qui occupent le rez-de-chaussée. Il y eu William Leste, un quincailler, qui fit d’importantes rénovations en installant de larges vitrines au rez-de-chaussée. Aux étages, un imprimeur, James Lane, s’y installa dès 1817. Quelques années plus tard, en 1829, Ludger Duverney, acheta les presses de James Lane et fonda le journal La Minerve avec Auguste-Norbert Morin et Denis-Benjamin Viger. De là vient le nom actuel de la bâtisse. Le journal fut intimement lié à la cause des Patriotes jusqu’en 1937 et cessa d’exister en 1896 (1899 ?). Par la suite, l’endroit fut occupé par la compagnie Beauchemin, relieurs et papetiers.
Une autre quincaillerie s’y est installée en 1870, celle d’Auguste Couillard. Des marchands de ferronnerie en gros et détail, Dumont Laviolette et Wilfrid Lauriaut, firent l’acquisition de l’entreprise d’Auguste Couillard et continuèrent leurs activités au même endroit sur la rue St-Paul jusqu’en 1904. Wilfrid Lauriault continua seul à diriger l’entreprise. Après le décès de Lauriault, sa veuve et sa fille s’occupèrent du commerce pendant quelques mois puis le vendent à Raoul et Arthur Cousineau. Ces derniers poursuivent leurs activités jusqu’en 1922. Raoul prit alors seul la relève.
C’est la famille Viger-Cherrier qui fut propriétaire de l’édifice jusqu’en 1942, puis la Banque provinciale. Suivit une entreprise grossiste en fruits et légumes, Boudrias-Laflamme. La maison devient alors un entrepôt jusqu’en 1964. En 1966, un incendie détruisit l’édifice. Seuls les murs de pierre résistèrent au feu. Un nouveau propriétaire, Claude Bertrand, chirurgien, le reconstruisit l’année suivante. L’étage en brique disparut alors ce qui redonna à la maison son apparence d’autrefois. Les Éditions Flammarion ont acquis la maison en 1977 et ont restauré à nouveau l’endroit. Depuis des commerces occupent maintenant le rez-de-chaussée et des logements aux étages.

Depuis quelques années un restaurant Montréal Poutine attire une clientèle en été dans une jolie terrasse et en hiver dans l’entrée où le coude-à-coude semble apprécié des visiteurs fuyant la froidure extérieure.

Étant situé dans l’arrondissement historique du Vieux-Montréal, l’édifice est automatiquement protégé et fait partie du patrimoine montréalais.

SOURCES :
· GrandQuébec.com
· http://www.vieux.montreal.qc.ca/inventaire/fiches/fiche_bat.php?sec=g&num=1
· www.assnat.qc.ca/fra/membres/.../viged.htm -