dimanche 21 juin 2009

LE MUSÉE DE CIRE MTL.



C’est au Monument National que le Musée de Cire a fait ses débuts. Pendant plusieurs décennies, des statues de cire y ont été exposées. Dans les années 1960, elles ont été transportées au Musée historique canadien, face à l’Oratoire Saint-Joseph.

Pendant plus de cinquante ans, des millions de visiteurs ont parcouru des couloirs obscurs admirant des scènes en accord avec la mentalité de l’époque. Plus de deux cents personnages de cire, grandeur nature, y logeaient. On pouvait y voir l’entrée des Catacombes ainsi que le Cirque romain où se lisait la terreur dans les regards et les gestes des corps enlacés. Leur exécution était si parfaite que le Musée Grévin de Paris en fit l’acquisition dans les années trente. Même Ponce Pilate y figurait au moment où il se lavait les mains devant un Jésus martyrisé.

La Nouvelle France et ses héros étaient aussi présents. Jacques Cartier, Champlain, Frontenac, Maisonneuve sans oublier notre héroïne Jeanne Mance y étaient représentés dans des scènes « historiques » frappant l’imagination des visiteurs. Les grands du moment présent y étaient aussi représentés.

En 1989, ce fut la fermeture du Musée de Montréal et le transfert des pièces à Québec dans un nouveau local. Depuis, plusieurs institutions ont occupé les lieux. Il y eut le restaurant Le Commensal à l’étage et la pharmacie Pharmaprix au rez-de-chaussée. Depuis deux ans, la pharmacie opère sur les deux planchers.
Il a été question d’un retour de scènes du musée de cire au Monument National de Montréal. Mais il semble bien que ce projet ne verra pas le jour.

samedi 20 juin 2009

LE PALAIS ÉPISCOPAL



Tout à côté de la cathédrale, se dresse le palais épiscopal. C’est le deuxième évêque de la ville, Mgr. Louis-François Laflèche, qui le fit construire entre 1779 et 1881. Le diocèse avait été fondé en 1852 et son premier évêque fut Thomas Cooke, curé de la paroisse. Ce dernier résida dans le Manoir de Tonnancour et demeura curé jusqu’en 1859 en raison du manque de prêtres. Les paroisses de la région trifluvienne relevaient auparavant du diocèse de Québec.

L’évêché a été très peu modifié au cours des ans, si on excepte l’ajout d’une aile à l’arrière en 1912. Évidemment, ses occupants ont changé au fil des nominations. Mgr. Laflèche a été remplacé par Mgr. François-Xavier Cloutier, puis par Alfred-Odilon Comtois. Mgr. Maurice Roy y a fait un bref séjour et fut suivi de Mgr. Georges-Léon Pelletier. Mgr. Laurent Noël a pris la relève et c’est maintenant Mgr. Martin Veillette qui l’habite. Soixante-trois paroisses et quatre dessertes forment aujourd’hui le diocèse.

Les archives du diocèse sont précieuses et sont conservées dans une voute à l’épreuve du feu. Une bibliothèque impressionnante fait aussi partie des richesses de l’édifice, de même que des peintures des évêques dont certaines exécutées par Rodolphe Duguay. D’autres trésors sont aussi conservés tels des calices, ciboires, meubles, verrières sans oublier l’ostensoir fabriqué pour le Congrès eucharistique de 1941.

L’édifice abrite aussi deux chapelles. Il y a celle de l’Évêque et l’autre sert aux offices religieux pour les Sœurs Sainte-Jeanne d’Arc. Cette congrégation est à la fois canadienne et américaine et a été fondée en 1914. Elle a pour mission de servir les prêtres et les paroisses.

Au cours des ans, l’Église a participé activement à la vie de la société trifluvienne. Même les « bons loisirs » étaient sous sa gouverne. On peut penser à l’Œuvre des Terrains de Jeux (O.T.J.) dans les différents parcs de la ville. Les salles paroissiales et les sous-sols d’église permettaient à la jeunesse de se rencontrer dans des activités hautement morales. La Salle Notre-Dame quant à elle a attiré quantité de jeunes pour y jouer aux quilles, y voir des films « sains » (Tarzan, Bud Abbott et Lou Costello, Errol Flynn le « bon pirate » et de nombreux Westerns !), sans oublier l’aspect culturel avec Les Compagnons. La Ville mettait aussi la main à la pâte et peu à peu l’Église s’est retirée de ces activités sociales. Aujourd’hui, elle se consacre à sa mission spirituelle, tâche que la tendance à la laïcité ne facilite pas.

Source
· Société de Conservation et d’Animation du Patrimoine de Trois-Rivières Inc. (SCAP)
· Alain Gamelin et alii : Trois-Rivières Illustrée. La Corporation des fêtes du trois cent cinquantième anniversaire de Trois-Rivières. 1984.


vendredi 12 juin 2009

LA MAISON SMITH MTL.










1620 ch. Remembrance

C’est avec fierté qu’on l’appelle Mont Royal, bien qu’en réalité il ne soit qu’une colline de 230 mètres. Après beaucoup d’embûches, les Montréalais ont finalement réussi à le conserver pour en faire un parc. Dès les années 1840-1850, Sir James Alexandar parlait de créer un parc sur le Mont Royal.
Mais seize fermes se sont implantées sur ce terrain. Hosea B.Smith, riche marchand bostonnais, était de ceux qui s’y installèrent. En 1858, il construisit la belle demeure que l’on admire encore aujourd’hui. Marchand de porcelaine et de verrerie, en plus de posséder un très vaste territoire sur la montagne, il avait aussi un magasin sur la rue Saint-Paul dans le Vieux Montréal. On peut facilement imaginer que la forêt était moins touffue sur la Montagne. De toutes ces fermes, seule la Maison Smith a traversé le temps.
La montagne était peu à peu déboisée par des exploitants de bois de chauffage. Or les riches propriétaires du Mille carré doré utilisaient justement la montagne pour leurs diverses activités dont la chasse à courre. Ils firent des pressions auprès de la ville qui finalement eurent pour résultat la création du Parc du Mont-Royal en 1870
En 1872, la famille Smith quitte la demeure. M. McGibbon habite la maison à titre de surintendant du parc. Elle aura plusieurs vocations au fil des ans : poste de police et de premiers soins, puis Centre d’art et même Musée de la chasse et de la nature. En 1999, des rénovations sont entreprises pour la transformer en maison d’accueil des visiteurs. Les Amis de la montagne y installent aussi leur bureau. Une boutique occupe l’une des pièces et une exposition décrit l’histoire de la montagne, sa faune et sa flore à l’aide de panneaux illustrés.
La maison Smith a vu deux circuits de tramway amener les visiteurs sur la montagne. La première fut inaugurée en 1924 transportant les promeneurs venant de la Côte-des-Neiges et, six ans plus tard, un deuxième circuit en provenance de l’avenue du Parc y faisait la navette. Aujourd’hui, c’est l’autobus #11 qui remplie ce rôle ainsi que l’automobile…
En faisant des travaux d’excavation dans le sous-sol de la maison, on a mis à jour un rocher dans lequel on peut apercevoir des stries glaciaires vieilles de plus de dix milles ans. Ces sillons ont été produits par le frottement de pierres insérées dans la semelle d’un glacier en mouvement. Les stries sont difficiles à observer. Il faut les humecter pour les voir.
SOURCES
Société d’Histoire et de généalogie du plateau Montroyal.
Montréal : Le Réseau des grands Parcs
Grand Québec.com Le Québec dévoile ses mystères.
http://www.lemontroyal.qc.ca/

LA CATHÉDRALE DE L'ASSOMPTION T.R.


En 1854, le Vatican proclame un nouveau dogme, celui de l’Immaculée Conception, c’est-à-dire que la Vierge Marie est née sans la tache du péché originel. Mgr. Cooke, le premier évêque de la ville depuis que le diocèse a été institué en 1952 en profite pour lancer une souscription pour amasser de l’argent pour la construction d’une cathédrale. La pierre angulaire est bénie en septembre de la même année. Quatre ans plus tard, la cathédrale est inaugurée. Le clocher n’est toutefois pas terminé. Elle est consacrée à l’Assomption de la Sainte Vierge.


La construction ne s’est pas faite sans difficulté. Le clergé d’abord n’était pas unanimement en faveur d’une telle dépense. Le manque d’argent se faisait sentir continuellement et le spectre de la faillite était toujours présent. Il fallut que l’évêque oblige ses prêtres à lui remettre le dixième de leurs revenus tel que stipulé par un décret de Rome.


Ce n’est qu’en 1881 que la tour fut terminée, légèrement plus petite pour diminuer les frais. En 1904, des travaux majeurs furent exécutés : agrandissement de l’édifice selon les plans originaux avec nouvelle sacristie, nouveau maître-autel et la flèche du clocher haussée. Un orgue Casavant a été installé l’année suivante et augmenté en 1912. D’autres travaux d’entretient ou de rénovation eurent lieu dans les années subséquentes : le toit et le cadran de la tour. Même la pierre angulaire qui contenait les documents déposés par Mgr. Cooke fut remplacée en 1949. En 1966 des travaux majeurs ont été entrepris : le jubé d’orgue fut enlevé ainsi que l’orgue trop dispendieux à réparer, les systèmes de chauffage et d’électricité rénovés. L’orgue sera remplacé plus tard par un magnifique instrument. Pas de feu ? Hélas oui, dans la toiture, mais heureusement il fut vite contrôlé.


Les cloches de la cathédrale ont aussi leur histoire. Une première avait appelé les fidèles et sonné l’angélus dès le début. Une nouvelle arriva après l’ajout du troisième étage du clocher. Plus tard, Fa, Sol et La prirent place également. Elles sont maintenant à Saint-Thècle. Un carillon de six nouvelles cloches est béni en 1912 et est toujours à l’œuvre.



Les verrières de la cathédrale sont d’une grande beauté. Guido Nincheri, maître-verrier florentin, a mis plus de dix ans pour les réaliser. Elles illustrent la vie mystique de Marie (la Rosa Mystica), la Sainte Famille et la Résurrection.


Sources :
· SCAP
· tourismetroisrivieres.com/fr/attraits.php?id=8Site officiel de la Ville de Trois-Rivières








samedi 6 juin 2009

LA MAISON DUMAS MTL.


Construite en 1757, donc sous le régime français, la maison Dumas est parmi les plus anciens témoins de l’histoire de Montréal et le seul exemple d’une habitation artisanale à l’intérieur des fortifications de la ville.

Même si elle porte le nom de Toussaint Dumas, il n’en fut pas le premier propriétaire. C’est Eustache Prévost, tonnelier, qui acquit le terrain en 1750 et y fit construire cette demeure d’un étage incluant le rez-de-chaussée, le sous-sol étant aménagé en atelier pour la fabrication de tonneaux. Il y demeura jusqu’en 1777. La famille Prévost conserva tout de même la maison jusqu’en 1823. Le fils, Charles, fit ajouter un étage en 1798.

Arrive un marchand, Toussaint Dumas, en 1823. Son fils Norbert, avocat, achète la maison en 1839. Elle est utilisée comme source de profit, deux logis étant loués. L’édifice demeure propriété de la famille jusque dans les années 1950. Elle accueille entre autres un aubergiste, Thomas McCormick puis un cordonnier, Joseph Ayotte. La maison est divisée en quatre logements dès 1880. D’autres rénovations ont lieu vers 1885, modification du toit puis d’autres en 1970.

Aujourd’hui, elle se compose de deux logements en copropriété et fait partie d’un environnement protégé.

vendredi 5 juin 2009

L'ANCIENNE PRISON


Il ne reste que deux prisons anciennes au Québec, celle de Québec et celle de Trois-Rivières. La prison de Québec a été construite en premier. Celle de Trois-Rivières débuta en 1815. Quatre ans plus tard, elle recevait ses premiers prisonniers. Mais c’est l’année 1822 qui marque la fin de la construction, dépendances et mur d’enceinte étant complétés. Ses trois étages pouvaient recevoir quarante prisonniers mais on y a aussi entassé plus de cent. Elle a reçu des « pensionnaires » jusqu’en 1986 étant ainsi le dernier ancien établissement d’incarcération à fermer ses portes.

Classée monument historique en 1978 alors qu’elle était toujours en fonction, la prison a été convertie en musée attenant au Musée québécois de culture populaire en 2004. Les visiteurs peuvent soit visiter les lieux ou revivre une expérience d’emprisonnement et passer une nuit en prison avec petit-déjeuner « carcéral » inclus. Les guides sont d’anciens détenus qui savent raconter la vie que les prisonniers menaient pour l’avoir vécue eux-mêmes.

Dans mon enfance, passer près de la prison était une expérience traumatisante. Ses hauts murs nous effrayaient et entendre certains prisonniers nous crier quelque chose nous faisait fuir en courant. Pendant mes études, j’ai eu l’occasion de passer un moment en prison le soir de Noël (!). Un de mes professeurs de collège alla y célébrer la messe de minuit. Il m’invita à y faire chanter les prisonniers. Quelle ne fut pas ma surprise d’y voir, dans les premières rangées, un jeune qui demeurait tout près de chez moi ! La gêne s’empara de moi et peut-être de lui aussi… Inutile de mentionner que j’ai évité son regard pendant tout le temps de la cérémonie.

vendredi 29 mai 2009

ENTREPÔT ÉLIZABETH-MITTLEBERGER / PLATT


C’est en 1822-1823 que cet édifice de quatre étages fut construit pour Élisabeth Mittleberger veuve de George Platt. Ce furent en fait deux bâtiments qui furent érigés en même temps, l’entrepôt sur la rue de la Commune et la maison sur la rue Saint-Paul au numéro civique 12. Sur le terrain, il y avait déjà les ruines d’une maison et d’un entrepôt qui avaient appartenus à la Congrégation Notre-Dame. Les religieuses possédaient ce terrain depuis 1668 et l’avaient vendu au marchand Claude Pothier qui y avait construit sa demeure en 1690. Elle fut incendiée en 1721 puis de nouveau en 1822. Ce serait l’origine de l’appellation Maison de la Congrégation aussi donnée à l’édifice actuel. Tant qu’au nom Maison McGill, il n’y aurait aucune raison valable pour l’appeler ainsi.

Les personnes ayant été soit propriétaires soit locataires ont un parcours varié. George Platt, bien que n’ayant pas été propriétaire mais ayant laissé sa fortune à sa veuve, fut pour sa part forgeron puis commerçant, en particulier exploitant une quincaillerie. Il fut capitaine dans le Royal Montreal Cavalry et était presbytérien. Il fut élu député de Montréal-Est en 1814. C’est son épouse Élisabeth Mittleberger qui acheta le terrain et fit construire à la fois l’entrepôt sur la rue de la Commune et la maison sur la rue Saint-Paul.

Joseph Beckett & Company fut le premier locataire. Trois membres formaient cette société de chimistes, d’apothicaires et de droguistes. Il y avait évidemment Joseph Beckett, John Jones Syms et Charles Wilson. L’édifice de la rue de la Commune servait de laboratoire et d’entreposage. La firme occupait aussi d’autres endroits dans la ville. Toutes sortes de produits étaient disponibles dans leurs magasins. Cette société eut une vie relativement courte, car dès 1828 Joseph Becquett se retrouva seul et continua ainsi jusqu’en 1833. John Carter prit alors la relève.

John Carter était pharmacien et chimiste. Il devint propriétaire de la compagnie et demeura dans le même entrepôt sous le nom de John Carter & Company. Il fut locataire jusqu’en 1860 avec ses associés William McDonald et John Kerry.

La deuxième propriétaire fut la fille de George Platt, Emma Mathilda Platt. Ce fut par un jugement de la cour en 1841 que la propriété lui fut cédée. Elle la posséda jusqu’en 1862. Elle fit construire deux ailes en brique pour relier l’entrepôt et la maison de la rue Saint-Paul. C’est également elle qui fit construire l’édifice voisin situé au 200 de la rue Saint-Laurent.
Arrive Joseph Tiffin, un riche propriétaire, qui achète l’entrepôt et la maison en 1862. Il fut épicier en gros et on lui doit la construction de plusieurs édifices dans le Vieux-Montréal : sur la Place d’Youville, la rue Saint-Jacques, la rue Notre-Dame. Il occupe les bâtiments des rues Saint-Paul et de la Commune jusqu’en 1891.

À partir de 1899, c’est la compagnie de William Middleton qui occupe les lieux. D’abord expert de l’entreposage, 1917 voit un changement de cap, le commerce se spécialisant dans la vente de paniers et d’articles de bois. L’entreprise est achetée dix ans plus tard par William F. Thomas. Un nouveau nom est donné, la William Middleton, Registered. Elle aura pignon sur rue jusque dans les années 1940 alors qu’un commerce de bonbons s’y installe.

Étant donné l’âge du bâtiment, il n’est pas surprenant que des rénovations furent faites tout spécialement en 1966. Il fallut en effet consolider l’édifice, refaire le câblage électrique et la ventilation pour permettre l’accueil d’un bar et d’un restaurant ainsi que des bureaux aux étages.

Le 3 de la Commune est maintenant protégé par plusieurs lois. Il est monument et lieu historique et fait partie de l’Arrondissement historique du Vieux-Montréal ayant une valeur patrimoniale
SOURCES :
· L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine / sous la direction de Gilles Lauzon et Madeleine Forget ; essais de Joanne Burgess et alii ; Photographies de Normand Rajotte. 2004
· Site Web officiel du Vieux-Montréal http://www.vieux-montreal.qc.ca/Grand Répertoire du Patrimoine bâti de Montréal