vendredi 24 avril 2009

LA CHAPELLE CONVENTUELLE SAINT-ANTOINE



Au coin des rues Laviolette et Saint-Maurice, se dresse la chapelle des Franciscains. Elle date de 1906 et mériterait de faire partie du patrimoine trifluvien. À la demande de Champlain, les Franciscains furent les premiers missionnaires à traverser l’Atlantique pour venir œuvrer en Nouvelle-France en 1615. Ils avaient alors le nom de Récollets. Ces derniers étaient une branche réformée de la famille franciscaine qui s’était développée en Espagne. Ils s’installèrent en France à la fin du XVIe siècle.

Avant même la fondation de la ville, ils furent actifs sur le Platon. Ce serait le Père Denys Jamet qui, le 26 juillet 1615, y aurait célébré la première messe et, par le biais du frère Pacifique, apothicaire de profession, ils furent aussi les premiers à y enseigner. On lui décerne d’ailleurs le titre de « premier maître d’école » de la Colonie. En 1938, on a voulu perpétuer sa mémoire en construisant la « porte Pacifique-Duplessis » à l’entrée principale du parc de l’Exposition.

En 1629, c’est la prise de Québec par les frères Kirk, Huguenots français qui avaient trouvé refuge en Angleterre. Les Récollets doivent quitter le pays. Ils ne reviennent qu’en 1670. D’autres malheurs les attendent sous le régime anglais. En 1763, on leur interdit d’admettre des novices. L’année mil huit cent quarante-huit marque la disparition de la communauté avec la mort du dernier récollet canadien à Montréal, le Père Louis Demers.
Quarante ans plus tard, c’est le retour. Trois-Rivières accueille les Récollets qui s’uniront à d’autres branches pour former les Franciscains ou l’ordre des frères mineurs. Une petite maison sur la rue Saint-Maurice accueille le Commissariat de Terre-Sainte. Le Père Fédéric Jansoone, d’origine belge, en est le directeur. Le but du Commissariat était de promouvoir la connaissance, l'intérêt et la dévotion envers les Lieux Saints. Le Père Frédéric fut l’un des trois témoins à voir la statue de la Vierge, nouvellement transportée dans le sanctuaire Notre-Dame du Cap, ouvrir les yeux pendant cinq à dix minutes.

En 1903, un couvent a pris naissance. Trois ans plus tard, la chapelle est construite. Le Collège séraphique ou Séminaire Saint-Antoine voit le jour en 1914. Les religieux y dispensent un cours classique de qualité jusqu’en 1960 où le Séminaire s’installe dans de nouveaux bâtiments sur le boulevard des Forges. Quelques années plus tard, c’est l’Université du Québec à Trois-Rivières qui y aménage son campus.

Arrive la Wabasso en 1907. Le quartier se peuple et une nouvelle paroisse prend naissance. Les Franciscains en prennent la charge et c’est l’église Notre-Dame des Sept Allégresses qui est construite.

Dans la crypte de la chapelle, plusieurs des Franciscains qui se sont dévoués à Trois-Rivières y sont inhumés. C’est aussi en cet endroit qu’on vénère le corps du Père Frédéric décédé « en odeur de sainteté », selon l’expression consacrée. Il a été béatifié par Jean-Paul II le 25 septembre 1988.

vendredi 10 avril 2009

LA MAISON RITCHIE



Cette demeure de la rue des Ursulines fut construite en 1905. Son propriétaire, William Ritchie, avait acheté le terrain des religieuses Ursulines. À l’origine, la maison avait un étage en moins. C’est en 1917 qu’elle fut agrandie telle qu’on la voit aujourd’hui. Construite en brique, elle fut plus tard peinte en blanc. Elle semble avoir malheureusement pris de l’âge si l’on en juge par la peinture qui s’écaille…

William Ritchie était un marchand de bois très prospère dans la région. C’est d’abord aux Piles que son moulin fonctionnait. Détruit par le feu en 1880, il fut aussitôt reconstruit avec, cette fois, des scies circulaires, ce qui donnait un rendement supérieur. Vers 1910, l’expropriation de la rive des Piles mit fin à son activité. Il avait aussi utilisé un bateau à vapeur, le Ivan R, capable de transporter une soixantaine de passagers, qui servit autant à la colonisation qu’à l’industrie forestière entre les Grandes-Piles et La Tuque.


M. Ritchie possédait un autre moulin sur l’île Saint-Christophe. Il y avait construit une scierie en 1896 qui fut vendue en 1901 à l’Union Bag Pulp and Paper Company. Elle fut en activité jusqu’en 1925.


Son épouse, Angéline Hart était la fille de Moses-Ezekiel Hart et de Domithilde Pothier. Leur fils, Frank, fut major dans le 86e Régiment de Trois-Rivières même si son instruction militaire était semble-t-il plutôt sommaire. En 1945, il acheta des Ursulines le terrain de l’ancien cimetière des pauvres à l’angle des rues Notre-Dame et de l’Hôpital. En fait, la famille jouissait déjà de ce terrain depuis 1913, la résidence étant construite à l’arrière.


Un autre illustre propriétaire de la maison fut le docteur Conrad Godin, docteur en chirurgie dentaire. Tout en pratiquant son art, il a enseigné aux infirmières de l’Hôpital Saint-Joseph ainsi qu’au Séminaire. Son ouverture d’esprit en a fait un historien amateur de grand calibre. Il devint membre de la Société d'Histoire régionale des Trois-Rivières en 1934 et en fut président pendant vingt ans. Il a créé un fonds d’archives d’une grande richesse pour la ville et la région. Ce fonds est actuellement conservé au Séminaire Saint-Joseph. Le Docteur Godin a fait partie de nombreuses associations à titre de président, fut commissaire à la Commission scolaire de la ville et décoré de l’Ordre du Canada. On a dit de lui qu’il fut « incomparable » et « le plus grand ambassadeur de la cité de Laviolette ».

dimanche 5 avril 2009

LA MAISON POLETTE



Au numéro 197 de la rue Bonaventure, une demeure construite en 1828 a conservé presque intact son visage d’autrefois. Le premier propriétaire en fut l’avocat Antoine Polette qui devint sénateur. Il fut également le second maire de la ville de 1846 à 1853 au moment ou Trois-Rivières devenait une cité. En 1834, il fut l’un des commissaires chargés de la construction d’un pont sur la rivière Saint-Maurice. Député de la ville de Trois-Rivières, il devint membre du Conseil de la Reine et juge de la cour Supérieure de la ville. Il fut à l’origine de l’arpentage de la région du Saint-Maurice pour en évaluer la richesse forestière, ce qui permit un développement considérable du territoire et amena la prospérité à Trois-Rivières. Jusqu’en 1868, la famille Polette y demeura.

Quelques propriétaires se succédèrent. Octave Girard fut l’un d’eux. Il acquit la demeure à la fin du XIXe siècle. Il avait fondé une manufacture de cercueils en 1860. Cette compagnie fonctionna jusqu’en 1975, fermant ses portes à la suite d’un conflit de travail. Elle avait entre temps changé de direction et de nom, devenant la Compagnie Girard et Godin puis une filiale de la Dominion Manufacturers de Toronto. On raconte que lors de l’incendie de 1908, la manufacture prêta des tuyaux aux pompiers. La maison Polette subit quelques transformations sous les Girard. Une rallonge fut ajoutée à l’arrière pour la cuisine.

Des professionnels s’installèrent dans la demeure en 1964. Parmi eux, des avocats. Suivirent deux ans pendant lesquels elle fut inoccupée. Les propriétaires actuels l’achetèrent en 1999. Le couple Parent, lui chiropraticien, transformèrent l’édifice en auberge sous le nom de « Manoir de Blois, la petite auberge de la Bonaventure ». La demeure a ainsi retrouvé sa vocation d’origine, celle d’accueillir et abriter des personnes dans une ambiance familiale.

L’intérieur renferme des trésors dignes d’un musée. On peut y voir un piano en bois de rose datant de 1911, des fauteuils des années 1830, des chaises qui servent depuis près de deux cents ans, une table de noyer des années mil huit cent cinquante. Une décoration choisie avec goût accueille les visiteurs. Quant au nom « Blois », il faisait déjà partie de l’histoire de la ville avec le Château de Blois malheureusement incendié en 1966. Comment est-il devenu aussi notoire à Trois-Rivières ? Faut-il remonter aux Comtes de Blois dont le château devint la demeure des rois de France et où Jeanne d’Art vint y faire bénir son étendard alors que le dauphin Charles y avait sa cour ? Qui sait ?

vendredi 20 mars 2009

LE MANOIR DE NIVERVILLE


Situé au 166 de la rue Bonaventure à Trois-Rivières, cet édifice porte deux appellations, Manoir de Niverville ou Manoir Boucher de Niverville. On dit que c’est l’un des bâtiments les plus anciens du centre-ville et qu’il serait dans son état presque original.

Avant le manoir, une demeure y a d’abord été construite par un certain Jacques Leneuf, sieur de la Potherie. C’était avant 1668. Ce dernier était un marchand de fourrures originaire de Caen en Normandie et possiblement un Huguenot ou un converti, car ses parents s’étaient mariés au temple protestant de Caen. Il s’établit à Trois-Rivières en 1640. Il fut gouverneur de la ville à plusieurs reprises et administrateur de la Nouvelle-France.

Il y aurait eu deux autres propriétaires par la suite en 1683 et 1712.
En 1729, la demeure passe aux mains de François Châtelain, officier dans les troupes aux Trois-Rivières. C’est lui qui donna à la maison l’apparence qu’on lui voit encore aujourd’hui. Elle avait un deuxième étage. Il le supprime. Il allonge l’édifice. Les murs de colombage sont remplacés par de la pierre. Comme la région de Trois-Rivières est sablonneuse, il fallut aller chercher la pierre sur la rive-sud.

En 1761, François de Châtelain décède. Sa fille Josephte hérite de la demeure. C’est alors que le nom de Niverville fait surface, Josephte devenant l’épouse de Claude-Joseph Boucher, sieur de Niverville. Militaire de carrière, il fut très actif surtout dans l’Ouest où il établit de nombreux postes dans la région de Calgary. Au moment de la Conquête, il retourne en France, mais après trois ans, revient au pays. L’armée britannique lui confit le commandement de la milice locale. C’est sous ses ordres que la milice vaincra les troupes américaines venues envahir le pays en 1776. L’endroit de la bataille n’est pas certain. En raison de sa connaissance de la langue des Abénaquis, il fut nommé surintendant de cette nation pour la région de la Mauricie.

Le petit-fils de Claude-Joseph, Charles Boucher de Niverville habitat aussi le manoir. Avocat, il fut actif en politique. Deux fois bâtonnier du Barreau de Trois-Rivières, maire de la ville, il fut aussi nommé conseiller de la reine en 1867, année de la Confédération. Député à l’Assemblée législative et à la Chambre des communes il résigna les deux fonctions ayant accepté la charge de shérif du district de Trois-Rivières.

En 1845, la Manoir appartient à un dénommé Pierre Vézina. Également actif en politique, il fut député, conseiller du roi puis de la reine, commissaire relié à la construction d’un pont sur le Saint-Maurice en 1830, juge de paix et officier de milice. Il fut capitaine lors du conflit de 1812 alors que les États-Unis déclarèrent la guerre à l’Empire britannique.

Trois autres propriétaires dont Paul Martel et son épouse occupèrent le Manoir jusqu’en 1940. C’est à ce moment que le Comité pour le Tricentenaire de la ville en fit l’acquisition. Il fut ainsi sauvé du pic des démolisseurs ayant aussi échappé à l’incendie de 1908. La Ville en a fait l’acquisition en 1951 et il fut classé monument historique en 1960.

Bien que la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières y loge, il est possible de visiter le Manoir aux heures d’ouverture.

vendredi 13 mars 2009

L'ANCIENNE ÉGLISE MÉTHODISTE WESLEYENNE


Au numéro 300 de la rue Bonaventure, se dresse un édifice étrange qui fait penser à une ancienne église protestante. Ce qui est le cas. Il s’agit de l’ancienne église méthodiste wesleyenne. Elle fut donnée, de même que le terrain, par Thomas Scott, paie-maître des troupes à Québec. Construite en 1823, elle servit au culte wesleyen jusqu’en 1925 (1923?). Puis pendant quatre ans, l’édifice demeura inoccupé.


L’église a aussi accueilli les réunions de la communauté presbytérienne qui s’était établie aux Trois-Rivières en 1844. Finalement les presbytériens déménagèrent dans l’ancienne synagogue juive de la rue du Platon.


Arrive Benjamin Panneton qui achète l’église et lui ajoute un étage. Le résultat est plutôt décevant sans aucun lien entre les deux sections. Plusieurs propriétaires se sont succédés depuis dont un architecte, Jules Caron. Une sandwicherie occupe maintenant le rez-de-chaussée. Elle porte un nom approprié à l’histoire de l’immeuble, Le Sacristain.


Né de parents ayant rompu avec l’Église d’Angleterre, John Wesley, alors qu’il étudiait à l’Université d’Oxford, forma le « Holly Club » ou Club des Saints. On les appela « méthodistes » en raison de leur régularité et de leur esprit de méthode. Il fut ordonné prêtre. En 1738, il vécut une expérience de conversion et se mit à prêcher sa foi en une expérience personnelle avec Dieu. Il fut l’un des premiers à s’opposer à l’esclavage. Puis ce fut la séparation avec l’Église officielle. Grand prédicateur, il vint aux États-Unis puis retourna en Grande Bretagne parcourant le pays à cheval et convertissant de nombreux fidèles. Son église se répandit bientôt dans le Bas et le Haut-Canada. Vers la fin du XIX e siècle, un groupe américain qui s’était formé sous le nom de Wesleyan Connection fonda l’Église méthodiste wesleyenne. C’est ainsi que Trois-Rivières vit se dresser sur la rue Bonaventure un lieu sacré de rassemblement pour les Méthodistes Wesleyens.

samedi 7 mars 2009

LA MAISON GEORGES.A GOUIN / LABRECQUE



Tout à côté du Manoir de Tonnancour, au 856 de la rue des Ursulines, se dresse la maison Georges-A. Gouin aussi connue sous le nom de Pierre Labrecque. En 1869, Louis Isidore Clair, avocat et propriétaire du journal Le Constitutionnel, vend le terrain à Georges A. Gouin.
Ce dernier est non seulement un marchand mais l’un des rares Canadiens français à œuvrer dans le commerce du bois. Il se plaignait du quasi monopole de l’entreprise Baptist sur le Saint-Maurice.

L’année suivante de l’achat du terrain, M. Gouin y construit une maison en briques rouges. À la mort de ce dernier en 1889, son épouse fait don de la maison aux Sœurs du Précieux Sang, sa fille Mary, étant devenue religieuse dans cette communauté. Les sœurs y demeurent jusqu’en 1897, moment où elles échangent leur maison contre un emplacement sur la ferme de Louis-Zéphirin Beaudry sur le coteau Saint-Louis. Elles y construisirent leur monastère. Monsieur Beaudry devint donc propriétaire de la maison de la rue des Ursulines.

En 1914, ce sont les religieuses Filles de Jésus qui louèrent la maison pour y loger leurs novices. Fondée en 1834 à Kermaria en Bretagne pour l’instruction des enfants, l’éducation de la jeunesse et le soin des malades, n’ayant plus le droit d’enseigner en France à partir de 1902, elles s’expatrièrent pour continuer leur œuvre. C’est ainsi que Trois-Rivières les accueillit. Elles s’installèrent dans le Manoir de Tonnancour tout à côté pour y fonder le Jardin de l’Enfance, école primaire pour garçons. Elles l’occuperont jusqu’en 1966. Le bail de location de la maison Beaudry se termina en 1919.

De 1919 à 1945, plusieurs propriétaires se succèdent. L’un d’eux est un chiropraticien, le docteur Gérard L. Bellavance. Alors qu’il occupe le rez-de-chaussée, les trois autres logements sont loués.

Les Filles de Jésus refont surface en 1961. Elles achètent la maison et y demeureront jusqu’en 1977. Au rez-de-chaussée, ce sont les élèves du Jardin de l’Enfance qui y suivront leurs cours. Un certain Jean Leblanc en deviendra propriétaire pour la vendre l’année suivante à un artiste-peintre Pierre Labrecque.

La maison est aujourd’hui connue sous le nom de ce propriétaire. Pierre Labrecque est un artiste professionnel qui a plus de trente ans d’expérience. Dès l’âge de 12 ans, il s’est lancé dans le domaine artistique. Il aime peindre sur le motif pour en capter toutes les nuances et insérer plus aisément dans ses œuvres ses propres émotions. Il a converti tout le rez-de-chaussée en galerie d’art y exposant à la fois ses propres œuvres ainsi que celles d’autres artistes.

vendredi 27 février 2009

LA MAISON TURCOTTE


Cette magnifique demeure du 858 de la Terrasse Turcotte aurait été construite vers 1850 et la seule de la terrasse que le feu de 1908 a épargnée. Joseph-Édouard Turcotte était un avocat de profession. Arrivé dans la ville en 1839, il fut très actif. Maire de Trois-Rivières de 1857 à 1863, propriétaire et rédacteur en chef du Journal des Trois-Rivières, il participa à la fondation du Collège qui devait devenir plus tard le Séminaire Saint-Joseph. Il fut même nommé conseiller de la reine. Il se lança aussi en politique et fut élu député de Saint-Maurice, puis dans Maskinongé, Champlain et Trois-Rivières. Il fut solliciteur général du Bas-Canada, sans siège, ajoute-t-on.

Une légende raconte que pendant sa campagne dans Maskinongé, comme on ne voulait pas l’écouter, il se mit à chanter son discours. Il aurait eu une voix plus belle que celle d’un certain Xavier Baron du village mais ne pouvait pas chanter aussi fort. C’est alors qu’aurait eu lieu une joute de tir-au-poignet. Ayant battu son adversaire Xavier Baron deux fois, on lui permit alors de continuer sa campagne électorale et fut effectivement élu.
C’est aussi à J.E.Turcotte que l’on doit la belle terrasse qui permet une magnifique vue sur le port et le fleuve. Elle a évidemment été transformée et améliorée au cours des ans.


En 1885, arrive un nouveau propriétaire, A. Alexander Baptist. C’était un important commerçant de bois. Une chambre de commerce avait vu le jour en 1871, mais le crash survenu deux ans plus tard lui avait donné un rude coup. Alexander Baptist la fit renaître en 1881 ce qui permit un regain de prospérité dans la ville et la région. Ses descendants occupèrent la maison jusqu’en 1922.


C’est alors le fondateur de la Wabasso et de la Wayagamack Pulp and Paper qui s’y installa, Charles Ross Whitehead. La création de la Wabasso Cotton arrivait à un tournant important. Si auparavant les Canadiens s’habillaient de vêtements confectionnés à la maison, en raison de hausse tarifaire entraînant la réduction d’importation d’articles en coton, la production locale de vêtements et tissus s’intensifiât. Le coton de la Wabasso acquit bientôt une excellente renommée due en particulier à la qualité de l’eau du Saint-Maurice. Fondée dans l’année précédant le grand feu, la Wabasso ferma ses portes en 1985. Le groupe Whitehead a joué un rôle majeur dans le développement industriel de la ville. Un monument à C.R. Whitehead a d’ailleurs été élevé dans le Parc des Pins.


La maison devient un hôtel de 1946 à 1950 sous le nom d’Hôtel Le Voyageur. Puis le maire J.A. Mongrain prend la relève et devient propriétaire de la demeure. Il en fait un hôtel de luxe, le Normandy de 1950 à 1956. Il a lutté pour que le port d’armes soit plus réglementé. Il s’est aussi lancé en politique étant élu député d’abord en tant qu’indépendant puis comme membre du parti libéral. Un célèbre débat oratoire eu lieu en 1952 entre lui et son ennemi juré, Maurice Duplessis. Lorsque le pont Duplessis tomba, le maire clamait haut et fort que la cause était la mauvaise qualité des matériaux. Pendant ce temps, Maurice Duplessis affirmait de son côté que c’était du sabotage organisé par les Communistes.


En 1957, l’Unité Sanitaire occupa la demeure. C’est la première des institutions publiques à y loger. D’autres ont suivi.