vendredi 10 avril 2009

LA MAISON RITCHIE



Cette demeure de la rue des Ursulines fut construite en 1905. Son propriétaire, William Ritchie, avait acheté le terrain des religieuses Ursulines. À l’origine, la maison avait un étage en moins. C’est en 1917 qu’elle fut agrandie telle qu’on la voit aujourd’hui. Construite en brique, elle fut plus tard peinte en blanc. Elle semble avoir malheureusement pris de l’âge si l’on en juge par la peinture qui s’écaille…

William Ritchie était un marchand de bois très prospère dans la région. C’est d’abord aux Piles que son moulin fonctionnait. Détruit par le feu en 1880, il fut aussitôt reconstruit avec, cette fois, des scies circulaires, ce qui donnait un rendement supérieur. Vers 1910, l’expropriation de la rive des Piles mit fin à son activité. Il avait aussi utilisé un bateau à vapeur, le Ivan R, capable de transporter une soixantaine de passagers, qui servit autant à la colonisation qu’à l’industrie forestière entre les Grandes-Piles et La Tuque.


M. Ritchie possédait un autre moulin sur l’île Saint-Christophe. Il y avait construit une scierie en 1896 qui fut vendue en 1901 à l’Union Bag Pulp and Paper Company. Elle fut en activité jusqu’en 1925.


Son épouse, Angéline Hart était la fille de Moses-Ezekiel Hart et de Domithilde Pothier. Leur fils, Frank, fut major dans le 86e Régiment de Trois-Rivières même si son instruction militaire était semble-t-il plutôt sommaire. En 1945, il acheta des Ursulines le terrain de l’ancien cimetière des pauvres à l’angle des rues Notre-Dame et de l’Hôpital. En fait, la famille jouissait déjà de ce terrain depuis 1913, la résidence étant construite à l’arrière.


Un autre illustre propriétaire de la maison fut le docteur Conrad Godin, docteur en chirurgie dentaire. Tout en pratiquant son art, il a enseigné aux infirmières de l’Hôpital Saint-Joseph ainsi qu’au Séminaire. Son ouverture d’esprit en a fait un historien amateur de grand calibre. Il devint membre de la Société d'Histoire régionale des Trois-Rivières en 1934 et en fut président pendant vingt ans. Il a créé un fonds d’archives d’une grande richesse pour la ville et la région. Ce fonds est actuellement conservé au Séminaire Saint-Joseph. Le Docteur Godin a fait partie de nombreuses associations à titre de président, fut commissaire à la Commission scolaire de la ville et décoré de l’Ordre du Canada. On a dit de lui qu’il fut « incomparable » et « le plus grand ambassadeur de la cité de Laviolette ».