samedi 14 juillet 2007

CORDOBA: LA SYNAGOGUE JUIVE





La présence des Juifs à Cordoba a été une source d’enrichissement dans tous les domaines. Un monument à Maimonides, rabin à la fois physicien et philosophe du XIIe siècle né à Córdoba, témoigne de l’importance qu’ont eu les Hébreux non seulement dans cette ville mais dans toute l’Espagne. Comme dans beaucoup d’autres cités, les enfants d’Abraham se sont rassemblés dans des zones bien précises qu’on appelle aujourd’hui « quartier juif ou judería ». Celui de Córdoba est formé de rues trop étroites pour les voitures où les maisons sont blanchies à la chaux et où il fait bon marcher dans la quiétude.

De toutes les synagogues, il n’en reste qu’une seule, toute petite. La synagogue serait née lors de la déportation des Juifs en Mésopotamie. Loin du Temple de Jérusalem, ils se seraient réunis pour la prière et l’enseignement des textes sacrés. Celle de Córdoba aurait été une synagogue « familiale » selon le gardien et ressemble plus à une maison qu’à un temple afin de ne pas attirer l’attention et l’hostilité… Elle est de style mudéjar (mélange de styles mauresque et chrétien). La salle de prière carrée et petite est ornée de magnifiques décorations florales et géométriques en plâtre ainsi que des inscriptions de psaumes en hébreux. Dans le mur côté Est , se trouve l’endroit où était conservé l’arche contenant les rouleaux de la Torah. Les femmes assistaient aux offices du haut d’une tribune dont l’accès est interdit au public. L’édifice date de 1314 et a subit plusieurs transformations après la Conquête chrétienne allant de maison de culte chrétien, hôpital pour les personnes hydrophobes et même propriété de la confrérie de la société des cordonniers…

Tout à côté de la synagogue une demeure juive vaut aussi le détour. Petite, elle retrace la vie des gens d’autrefois à l’aide de documents, de vêtements et d’objets utilisés dans la vie quotidienne. Quand ils ont été expulsés d’Espagne en 1492, ce sont quelques 300 000 Juifs qui ont fui, emportant avec eux une grande partie du savoir et de l'histoire du pays.



En continuant à louvoyer par les petites rues, nous arrivons à la « Puerta de Almodovar » restaurée au XIXe siècle. Elle est d’origine arabe. Des quatre kilomètres de murailles qui existaient auparavant, il subsiste encore quelques restes près de la Porte. Un croquis témoigne de sa beauté.