À l’origine, on venait chasser dans le secteur. Puis l’Institut de Nazareth pour aveugles
qui s’était établi sur la rue Sainte-Catherine (édifice détruit pour faire
place à la Place des Arts) vint s’y installer.
La construction de l’immeuble commença en 1930. Deux ans plus tard, en février 1932, le grand
déménagement eu lieu. Les religieuses de
la congrégation des Sœurs grises et les élèves quittèrent la rue
Sainte-Catherine pour occuper les nouveaux locaux qui offraient plus de
services tant aux jeunes qu’aux adultes.
L’Institut participa activement à l’implantation de l’Institut national
canadien pour les aveugles et en assuma le secrétariat.
Des problèmes financiers firent leur
apparition. La dette allait croissant
alors que les revenus étaient insuffisants.
Comme le Canada participait à la guerre, les religieuses louèrent
l’immeuble au ministère de la Défense nationale en 1942 et l’Institut de
Nazareth déménagea sur le boulevard Crémazie Est en mars 1940 dans des locaux
trop petits pour recevoir toute sa clientèle.
Les garçons de plus de 12 ans furent exclus des
cours par manque d’espace. Tant qu’aux
adultes, ils furent obligés de faire appel à d’autres organismes.
En 1942, l’immeuble devint un centre
d’entraînement miliaire. Les cadets de
la Royal Canadian Air Force y faisaient un apprentissage intensif dans le
domaine de la transmission sans fil (T.S.F. no.1). Évidemment tout se faisait en anglais comme
le nom même l’indique, « Wireless Military Air Training
School ». Il fut nécessaire de
construire un manège (Drill Hall) et seulement des altérations mineures furent effectuées
dans l’Institut Nazareth pour l’adapter à ses nouvelles fonctions. Le Drill Hall est encore sur pied et a été
transformé en ateliers et entrepôt.
À la fin de la guerre en 1945, il fallut
trouver des endroits pour y soigner les nombreux blessés de guerre. C’est alors que l’immeuble fut vendu au
gouvernement fédéral pour le transformer en Hôpital Militaire de Montréal qui
devint l’année suivante le Queen-Mary Veteran’s Hospital. Des transformations majeures furent alors effectuées. Sept salles d’opérations furent ouvertes
ainsi qu’une clinique dentaire, un département de radiographie, une salle de
physiothérapie. Un auditorium pouvant
accueillir 700 personnes fut ouvert et trois ascenseurs installés. Cinq baraques, aujourd’hui détruites, furent
aussi construites à proximité dont deux servirent de résidences pour les
infirmières et une troisième à la Croix-Rouge.
Il y avait en fait deux hôpitaux qui prenaient
soin des anciens combattants. Outre
l’Hôpital Queen-Mary, l’Hôpital Saint-Anne abritait également les blessés de
guerre. Ces deux institutions étaient
des centres d’étude et de soins pour la rééducation des paraplégiques et des
quadriplégiques. On y faisait aussi de la recherche sur
l’alcoolisme et la gériatrie. Les
grands de ce monde ne manquaient pas l’occasion d’y faire de brèves visites
comme ce fut le cas pour le premier ministre Louis Saint-Laurent qui, en 1949,
vint à l’Hôpital Queen-Mary distribuer des cigarettes au patients et les
encourager dans leur malheur.
Le gouvernement du Québec acquiert
l’établissement fédéral en 1978 qui devient le Centre hospitalier
Côte-des-Neiges spécialisé en gériatrie et en gérontologie. En 1993, le Centre est affilié à l’Université
de Montréal et devient l’Institut Universitaire de Gériatrie de Montréal en1997
(IUGM). L’enseignement et la recherche
dans le processus du vieillissement et des maladies qui les accompagnent y sont
très poussés et reconnus internationalement.
Près de deux cents cinquante chercheurs y sont actifs et ont développé
de nouveaux programmes et pratiques professionnelles de courte et de longue
durée. Y sont accueillis de nombreux
étudiants, des stagiaires et des chercheurs venant de partout dans le monde.
Le pavillon de recherche André-Roch-Lecours construit en 1961 a subit une cure de
jeunesse en 2008 et le siège social de l’IUGM, nommé Pavillon Alfred-DesRochers
en hommage à ce grand poète québécois, fut inauguré en 1982.
4565 Chemin Queen Mary Montréal.