dimanche 15 août 2010

LES VIEILLES FORGES - Trois-Rivières























À l’origine, on les appelait Forges du Saint-Maurice. Puis, lorsque de nouvelles forges furent ouvertes au milieu du XIXe siècle, on prit l’habitude de les nommer les Vieilles Forges laissant tomber la partie Saint-Maurice. L’idée d’exploiter le minerai de fer de la région apparut assez tôt. Déjà en 1668, l’intendant Jean Talon demandait la permission d’exploiter le minerai de fer. Ce qui lui fut refusé. Même résultat avec Frontenac.

Arrive François Poulin de Francheville, seigneur de Saint-Maurice en 1730. Il obtient du roi un brevet d’exploitation du minerai pour vingt ans ainsi qu’un prêt. Trois ans plus tard, la Compagnie des Forges de Saint-Maurice est fondée mais ne vivra que très peu de temps.

En 1738, une nouvelle tentative d’exploitation est faite par François Pierre Olivier de Vézin, maître de forges de la Champagne. Un nouveau procédé de réduction du minerai de fer est mis en marche. Cette fois, pendant 150 ans, les hauts fourneaux resteront allumés.

Les forges ont produit des fers de marine pour la construction navale royale mais aussi des objets utiles à la colonie : barres de fer, socs de charrues, enclumes, chaudrons, fourchettes, marmites, poêles, couteaux, etc. surtout après la Conquête de 1760. C’est alors que les Forges devinrent propriété de l’état. Elles existèrent jusqu’en 1880.

Matthew Bell fut l’un des administrateurs les plus habiles pendant cinquante-trois ans. Sous sa direction, l’entreprise acquit une stabilité remarquable, florissante et sa réputation grandit.

Si les forges connurent une ère prospère sous la férule Bell, il n’en fut malheureusement pas toujours ainsi. L’entreprise fut fermée pendant cinq ans puis récupérée en 1863 par John McDougall qui lui redonna vie pendant un court temps. Après la fermeture des forges en 1883, le village fut progressivement abandonné, les bâtiments et les équipements subirent les dommages du temps. Les cultivateurs achetèrent les terres, les champs reprirent vie et le bétail y vint brouter.

La reconnaissance de l’importance historique des Vieilles Forges revient à l’historien Benjamin Sulte. Il réussit à en convaincre la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. En 1923, une plaque commémorative était installée sur les lieux. L’abbé Albert Tessier et la Société d’Histoire régionale firent campagne pour que les Forges fasse partie du patrimoine.

À partir de 1963, les événements se sont précipités. Le ministère des Affaires culturelle du Québec devient propriétaire de l’endroit. Dix ans plus tard, le site passe aux mains du Gouvernement fédéral. Les archéologues se mettent de la partie et les vestiges sont mis en valeur. Le haut fourneau est ouvert. Une grande maison est construite. Une aube revient dans le paysage. Des guides dirigent les visiteurs en leur expliquant et l’histoire et le processus de fabrication de la fonte. Une visite qui vaut le détour.