vendredi 20 février 2009

LES URSULINES






C’est en août 1697que trois Ursulines sont arrivées à Trois-Rivières. Installées dans une maison offerte par Mgr. De Saint-Vallier, les agrandissements ne tardèrent pas pour répondre aux besoins de leur mission qui était d’éduquer les jeunes filles et soigner les malades. Elles durent faire face aussi à de nombreux problèmes monétaires surtout en ce qui concerne l’hôpital.

Dès 1701, l’année de la Grande Paix de Montréal, le roi Louis XIV autorise l’érection du monastère. L’hôpital suit l’année suivante et la chapelle est construite en 1715. Elle sera rénovée deux cents ans après l’arrivée des religieuses et surmontée d’une coupole magnifique, sans oublier les fresques, les peintures et les sculptures. Mai auparavant, deux incendies rendront visite au monastère soit en 1752 et en 1806.

Après la Conquête, les religieuses ont fait face à un problème insolite pour l’enseignement du français : il n’y avait plus qu’une seule grammaire française ! Elle fut placée au centre de la classe afin d’être consultée par tous les élèves. Seule la religieuse avait le droit de tourner les pages afin de protéger le précieux volume.

Elles se sont impliquées dans tous les domaines de l’enseignement : primaire, secondaire, classique, école normal, enseignement ménager. Pour cela elles ont dû sortir de leur couvent. D’abord transportées dans une voiture tirée par un cheval, elles optèrent plus tard pour un autobus aux fenêtres opaques, étant des religieuses cloîtrées. Elles ont essaimé à Shawinigan et Grand-Mère et même aux États-Unis, toujours pour l’enseignement auprès de la jeunesse féminine. Faute de relève adéquate, la communauté s’est retirée du réseau des écoles publiques entre 1960 et 1970.

Dès 1715, les religieuses ouvrirent les portes de leur hôpital qui contenait une douzaine de lit. C’était l’hôpital général de la région. Il fut en activité jusqu’en 1886 alors que les Sœurs de la Providence fondaient l’hôpital Saint-Joseph. Les Ursulines prirent soin de quelques vingt-et-un soldats américains pendant quatre cent quarante-deux jours lorsque ces derniers tentèrent de s’emparer du pays en 1775-76. Le coût total des soins prodigués s’élevait à vingt-six livres, trois sols et six deniers, environ cent quatre dollars. Elles ont été payées avec des billets du trésor américain que les troupes utilisaient. Elles ne reçurent jamais l’argent qu’on leur devait. On calcule aujourd’hui que le Gouvernement américain leur doit approximativement dix-huit millions de dollars… Les religieuses conservent dans leur musée ces billets qui ne valent que « le papier » sur lequel ils sont imprimés.

Sur le grand mur extérieur blanc de leur édifice, un grand cadran solaire indique toujours l’heure lorsque le soleil le permet. Il date de 1860 et fut restauré à plusieurs reprises.
Dans l’ancien hôpital, un musée conserve précieusement objets et documents en relation avec le patrimoine trifluvien et l’aventure des religieuses. Activités diverses et expositions instruisent les visiteurs sans oublier la visite de ces lieux historiques.

1962 a enfin marqué la sauvegarde de ce site mémorable érigé aux numéros 730-732 de la rue des Ursulines.