dimanche 25 novembre 2007

LE CHÂTEAU RAMEZAY


On aimerait que nos édifices anciens qui témoignent de notre histoire soient demeurés intacts comme au moment de leur construction. La plupart du temps ils ont évolué, ont parfois été reconstruits après un incendie, agrandis ou même rapetissés et transformés. Il en est ainsi du Château de Ramezay, de son prénom Claude, gouverneur de Montréal (il a aussi été gouverneur de Trois-Rivières) qui se fit construire en 1705-1706 un hôtel particulier en pierres dont les murs mesuraient trois pieds d’épaisseur. Du solide. À la suite d’un incendie en 1754, la maison fut reconstruite et agrandie en 1758 en partie sur ses fondations d’origine. On ne l’appelait pas château à l’époque. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’on le baptisa ainsi.


Comme la majorité de nos « témoins de l’histoire », le Château de Ramezay a eu plusieurs vocations au cours de ses trois cents ans d’existence. D’abord maison du gouverneur, il est devenu par la suite bureaux de la Compagnie des Indes qui détenait le monopole des exportations de fourrures, puis résidence de gouverneurs, quartier général militaire sous l’occupation américaine, palais de justice, école de médecine et finalement musée en 1885.


Il était plus beau (à mon goût) il y a quelques années avec ses murs de pierres. Puis, sans doute pour les protéger contre les intempéries, on les a recouvert de mortier. La tourelle du côté Est n’est pas d’origine. Elle a été ajoutée en 1903 (adieu les images d’ennemis repoussés grâce à l’habileté de défenseurs à l’abri de ces tours…).


Quelques années après l’ouverture du musée (1895), une très belle collection de monnaie de la Société d’archéologie y fut exposée. Elle s’est enrichie avec le temps. La Salle de Nantes n’existait pas non plus à l’origine. Ce n’est qu’en 1957 qu’on revêtit ses murs de riches panneaux d’acajou provenant d’un édifice de Nantes en France, lequel édifice avait aussi déjà appartenu à la Compagnie des Indes occidentales.
Le sous-sol est aussi très intéressant à visiter. Il nous fait revivre la vie quotidienne de nos aïeux du XVIIIe siècle. Meubles, cuisine, four à pain, tout y est avec des mannequins habillés comme aux jours d’autrefois. La préhistoire amérindienne y est aussi soulignée par des objets de tous les jours qui nous font voir une culture qui avait su s’adapter à un environnement pas toujours des plus cléments.


Pour lutter contre le feu, les camions de pompiers ont évolué. Le musée en conserve plusieurs qui nous paraissent aujourd’hui d’une efficacité douteuse pour lutter contre les déflagrations qui parfois détruisaient une grande partie de la ville.


Monsieur de Ramezay possédait aussi un jardin. En 2000, on a tenté de le reconstituer sinon à l’identique, du moins dans le style et le contenu des jardins de la noblesse d’alors.


Peut-on être montréalais sans avoir visité ce magnifique musée ?