vendredi 13 février 2009

L'ÉGLISE ST.JAMES




Il semblerait que le Père Denys Jamet, Récollet, en passant à Trois-Rivières des 1615, donc avant la fondation même de la ville, a célébré la première messe le 26 juillet. Selon d’autres sources, le Père Paul Huet, accompagnant Champlain, aurait construit la première chapelle et célébré la première messe le 7 juillet 1618. En 1692, les Récollets ayant reçu un lopin de terre, un monastère en bois fut érigé. Six ans plus tard, le frère Didace Pelletier commença la construction d’une église, également en bois. Il se pourrait cependant que ce soit en mai 1693 que la construction commença. Les dates ne sont pas toujours précises.

Le frère Didace n’en était pas à sa première tâche. Il avait déjà été très actif comme menuisier et charpentier dans des constructions pour la communauté à Percé ainsi qu’à l’Île Bonaventure, puis à Terre-Neuve et même à Montréal. En 1699, alors qu’il préparait le bois pour l’érection de l’église, une pleurésie l’emporta. L’église fut terminée l’année suivante. Un autre récollet en avait fait les plans, le père Luc Filiastre. L’épouse du notaire Jean-Baptiste Pothier aurait été guérie par l’intercession du frère Didace. Une autre guérison lui aurait été attribuée car une enquête relative à ce miracle eu lieu dans la sacristie en septembre 1703.

En 1742, il fallut reconstruire l’église car le temps avait fait son œuvre. Cette dernière ne dura que douze ans. Une nouvelle construction s’ensuivit, en pierre cette fois, que l’on admire encore aujourd’hui au 787 de la rue des Ursulines. C’était cinq ans avant la bataille des Plaines d’Abraham.

Un an après la prise de Québec, Trois-Rivières se rend. C’est dans la chapelle des Récollets que les officiers français remettent les armes aux conquérants. Ces derniers sont protestants. Aussi, après la sécession définitive de la Nouvelle-France à l’Angleterre, l’interdiction de recruter des sujets est imposée tant aux Jésuites qu’aux Récollets. En 1776, ces derniers quittent la ville. Sous l’autorité anglaise le couvent et l’église changent de vocation. Le premier devient hôpital, puis il est transformé en prison, en palais de justice. L’église sert au culte anglican, on y entrepose aussi le matériel de l’hôpital.

Les catholiques réagirent à ces transformations en enlevant les objets religieux et en déposant une partie chez les Ursulines alors que d’autres pièces étaient transportées au monastère récollet de Québec. Les religieuses auraient acheté un tabernacle doré. Il est difficile de suivre le parcourt de ces objets, mais il semble que l’autel aurait finalement abouti dans la sacristie de la paroisse Saint-Maurice, probablement vers 1845.

Le 15 août 1823, par décret du roi George IV, l’Église anglicane prend possession des lieux sous le nom de St-James. L’église est restaurée: la pente du toit est réduite, un nouveau clocher est installé et un nouveau fronton est ajouté. On modifie aussi l’intérieur. Autres rénovations en 1863 de même qu’en 1917.

Le 14 août 2003, le site a été reconnu comme faisant parti du Patrimoine.