samedi 20 décembre 2008

LE CHÂTEAU FRONTENAC


Tout commence avec Champlain. Sur l'emplacement de l'actuelle terrasse Dufferin, il fait construire le Château Saint-Louis en 1620. Des réparations s'imposent en 1626. Reconstruit en 1636 par Montmagny. Nouvelle reconstruction en pierres cette fois en 1647, plus grand avec deux étages et des combles, de style forteresse avec mur d'enceinte, redoutes et même une poudrière. Frontenac le démolit en 1694. Un nouveau Château Saint-Louis voit alors le jour qui survivra pendant plus de cent ans pendant lesquels il sera rénové et agrandi. Le parlement y fait son nid. Le feu le détruit complètement en 1834. La terrasse Dufferin en protège les ruines.


Entre 1784 et 1786, un nouveau château est construit à l'emplacement de l'actuel Château Frontenac, donc derrière le Château Saint-Louis encore existant à l'époque. Bâti par le gouverneur Frederick Haldimand, il porte son nom. Construit en pierres et mesurant cent pieds de long et haut de trois étages avec des combles, il a eu une histoire des plus variées. Le gouvernement y a siégé, des gouverneurs et leurs familles y ont habité, des réceptions et des bals y ont été donnés. Il fut cédé à la ville et servit alors d'atelier au peintre Antoine Plamondon. Ce fut ensuite l'École normale Laval qui y donna des cours. L'Assemblée législative y siégea. Retour de l'École normale.


Terminé en 1893, le Château Frontenac prend la place du Château Haldiman. Jusqu'en 1924, il allait peu à peu prendre de l'ampleur pour devenir ce qu'il est aujourd'hui, le symbole de la ville de Québec. C'est le Pacific Canadien qui en a été le maître d'oeuvre. On a fait appel à un architecte américain, Bruce Price, qui a conçu un style qu'on appelle ici « château », mais l'inspiration des châteaux de France y est assez diluée. Le Château Frontenac est ainsi devenu l'un des premiers des hôtels «de style château » de la compagnie. Il fut nommé en l'honneur de Louis de Buade, comte de Frontenac, premier gouverneur de la Nouvelle-France.


Comme tant d'autres édifices, le feu y a fait des ravages importants le 14 janvier 1926. L'incendie se serait déclaré dans une chambre inoccupée. Les dommages ont cependant été l'occasion d'un ajout de taille, l'imposante tour centrale qui donne au Château un cachet spécial.

Comme on peut le deviner, des événements marquants s'y sont déroulés et des personnalités renommées y ont séjourné. Des visiteurs avec des couronnes et des titres, des artistes tels Sarah Bernhardt, Philippe Noiret, Édith Piaf, Depardieu, Montant et beaucoup d'autres. On ne peut passer sous silence le fait que Maurice Duplessis y a vécu alors qu'il était le premier ministre de la province. Une rencontre mémorable y fut tenue en 1943 alors que Winston Churchill, Franklin D. Roosevelt et William Lyon Mackenzie King s'y sont réunis pour mettre au point des stratégies devant mener à gagner la seconde guerre mondiale.


Pour célébrer le quatre centième anniversaire de la fondation de Québec, le Château s'est refait une beauté en autre en rénovant près de cinq cent chambres et suites. Quant à sa protection patrimoniale, elle est assurée vu qu'il fait partie d'un site historique désigné joyau du patrimoine mondial par l'UNESCO.

samedi 13 décembre 2008

LA MAISON ERNEST CORMIER



On dit qu'elle est de style Art-Déco. Son extérieur est tout simple et n'attire pas vraiment les regards. Elle a été construite au 1418 de l'Avenue des Pins par et pour Ernest Cormier, architecte montréalais de renom. C'est lui qui a construit l'Université de Montréal, sa plus grande réalisation. Il en devint l'architecte en chef en 1924. Il peignait aussi à l'aquarelle. Un autre de ses passe-temps était la reliure. Il fut honoré à plusieurs reprises. En 1975, il reçut la médaille de l'Ordre du Canada.


Au dessus de la porte de sa demeure, un bas-relief représente une femme portant dans la main une tour qui rappelle celle de l'Université. La maison a été construite en 1930. Deux ans plus tard, il recevait la médaille d'or décernée par The Canadian Architectural Institute. La demeure fut restaurée en 1982-83 et classée monument historique en 1974. Ce serait la dernière grande maison bourgeoise à être construite dan le Mille carré doré. En 1980, Pierre Eliot Trudeau en devint propriétaire.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

samedi 6 décembre 2008

L'ÉDIFICE ALLAN




Un peu plus à l'Ouest de la Pointe-à-Callière, l'édifice Allan semble se dresser sur la Rue de la Commune. En fait l'édifice a une double façade, l'une donnant sur la Rue de la Commune, numéro 333, l'autre sur la rue Saint-Pierre, numéro 2. C'est un bel édifice avec un gentil belvédère sur le toit. Il a été construit en 1858 pour la H.& A. Allan Shipping Co.

Trois ans plus tôt, Sir Hugh Allan fondait sa compagnie de navigation. Il obtint le contrat de voyager les immigrants ainsi que divers produits du Royaume-Uni au Canada. Il réussit à faire le service hebdomadaire de poste pour la Grande Bretagne. À une certaine époque, quelques vingt navires à vapeur composaient sa flotte.

Sir Allan avait le sens des affaires. Il investit dans différents domaines, que ce soit dans le chemin de fer(président de la compagnie des chemins à lisses de colonisation du nord de Montréal), le télégraphe et le téléphone(on dit qu'il fut le premier Canadien à faire un appel interurbain), président-fondateur de la Merchant's Bank, membre du CA de la Compagnie d'Assurance du Canada sur la Vie. Il avait aussi des intérêts dans diverses entreprises dont le textile, la chaussure, le tabac.

Sir Allan a été impliqué dans un scandale qu'on appelle le « scandale du Pacifique ». Il avait fait de grosses contributions électorales pour l'élection de McDonald afin d'obtenir le contrat de la construction du Pacifique. Ce qui entraina la chute du gouvernement. Il fut propriétaire de nombreux édifices à Montréal. Il acheta le domaine de Simon McTavish sur le Mont Royal et y construisit le Ravenscag, une demeure somptueuse et monumentale.

La critique lui reprocha les mauvaises conditions de travail de ses employés. On le critica également pour ses intrigues politiques et ses essais de monopole. Par contre, le journal La Gazette ne cessera de vanter ses mérites. C'est que Sir Allan avait renfloué le périodique à un moment critique accordant à ses propriétaires un prêt substantiel.

En 1871, la Reine lui décerna le titre de Baronnet. Lors de ses funérailles, la Bourse de Montréal ferma ses portes pour permettre à tous les financiers d'aller rendre un dernier hommage à Sir Hugh Allan.

Sur une colonne, près de l'entrée, une marque indique jusqu'où l'inondation du 18 avril 1886 est montée. Elle est à la hauteur du coude lorsqu'on se tient debout. Heureusement, ce temps des inondations est révolu. L'édifice Allan est aujourd'hui occupé par la Société du Vieux-Port de Montréal.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

dimanche 30 novembre 2008

LA MAISON DU PATRIOTE



Parfois un nom est donné à un édifice qui relève plus de la fiction que de la réalité. C'est le cas de La Maison du Patriote, située au 169 de la rue Saint-Paul Est. Il y aurait deux raisons. L'une d'elles parce qu'un certain Denis-Benjamin Viger y a vécu, ce dernier étant très engagé dans le mouvement patriotique, la seconde parce que, au dessus de la porte, il y avait une statue représentant un Canadien coiffé d'une tuque et portant le capot traditionnel, personnage qu'on associe habituellement aux Patriotes de 1837-38. Cette statue annonçait la fabrique de tabac qui y logeait: « Fumez le tabac de qualité OLD CHUM !».

C'est la veuve de Denis Viger, Perrine-Charles (Carlotte) Cherrier qui fait construire l'édifice en 1814. Ce sont des marchands qui en sont les premiers occupants, John Lewis Hoofstetter & fils et Justus Sherwood Merwin. S'y sont succédés John Roy, un autre marchand, l'épicier John Tiffin. Arrive enfin le manufacturier de tabac à priser et de cigares, A. Dubord & Compagnie qui occupera les lieux de 1849 à 1927. Son commerce prenant beaucoup d'ampleur, il a aussi loué la maison derrière le magasin pour sa manufacture de tabac. On sait que dans les années 1920, la statue de « l'habitant en costume traditionnel» servait d'enseigne au commerce.

La succession Cherrier conserve la propriété jusqu’en 1942. Elle a alors différents usages dont celui d'entrepôt. La maison du Patriote ainsi que celle de la rue St-Amable sont vendues en 1964. Aujourd'hui une boutique de souvenirs utilise le rez-de-chaussée tandis qu'une auberge loge aux deux étages. Comme on peut le deviner, elle s'appelle Auberge du Patriote....

Elle a du charme avec ses murs en pierres calcaires et ses fenêtres « à la française ». Il y a eu quelques restaurations, l'une en 1966 puis en 1976-77, la façade et l'intérieur ayant subit une cure de rajeunissement. En 1966, le gouvernement a reconnu son importance historique et l'a classée monument historique.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

samedi 22 novembre 2008

LA CHAPELLE NOTRE-DAME-DE-BONSECOURS

Douze ans après la fondation de Montréal, Marguerite Bourgeoys fit construire le premier sanctuaire de la ville. C'était une petite chapelle en bois de trente pieds par quarante, élevée à 400 verges des limites de la ville. Elle ne devait durer que quelques années en raison de sa destruction par le feu.

La fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame fit donc rebâtir la chapelle, cette fois en pierre et légèrement plus grande. Elle demanda à chacun des hatitants d'apporter une pierre, demandant aussi aux ouvriers de donner quelques jours de travail. On était en 1673.

Lors d'un voyage en France, Marguerite Bourgeoys était revenue avec une petite statue de la vierge de huit pouces de haut. Cette statue provenait d'un château de Belgique où elle était vénérée depuis plus d'un siècle. Sortie indemne du feu de 1754, elle devint alors un objet de profonde vénération. En 1771, on réussit à reconstruire la chapelles sur les mêmes fondations demeurées intactes, sauvant ainsi un endroit convoité par l'armée britannique pour y construire des casernes.

Mais le chapelle était toujours toute petite. À ses côtés, le Marché Bonsecours fut construit, un édifice de grand style qui avait aussi pour but de provoquer l'admiration des voyageurs arrivant par bateau. C'est dans le même esprit qu'on pensa alors remodeler la chapelle. La partie avant, donnant sur la rue Bonsecours, fut ajoutée ainsi que « l'excroissance » face au fleuve. Une statue monumentale de la Vierge protrectrice des marins fut dressée tout en haut d'un support qui se révéla trop faible et que l'on dû racourcir. C'était en 1893.

La chapelle devint, au dix-neuvième siècle, un lieu très fréquenté par les marins. Des navires miniatures ont été suspendus à la voûte en remerciement pour le secours que la Vierge a apporté à ces matelots sauvés de périls en mer.

En 1831, la statue miraculeuse disparut sans que personne ne sache où elle était. Elle a été retrouvée en 1894 dans une niche du sanctuaire. Elle est maintenant sur l'autel latéral gauche. Marguerite Bourgeoys aussi y est revenue en 2005, lors du 350e anniversaire de sa chapelle. Elle repose sous la statuette de Notre-Dame-de-Bon-Secours.

Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

samedi 15 novembre 2008

LA MAISON HOLT


C'est Albert Edmund Holt qui a fait construire la maison du 1266 de l'Avenue des Pins. C'était en 1912. Il avait choisi un terrain avec une pente très abrupte, de sorte que l'on ne peut voir que quatre étages sur l'Avenue, les deux autres n'étant visibles que d'en bas. On dit que sa façade est de type londonien. Monsieur Holt était un des membres de la compagnie Trust Royal. Douze ans après la construction de la maison, il la vendit à Sir Edward Beatty. Elle est maintenant connue sous le nom de Beatty Hall.

Sir Edward Wentworth Beatty a d'abord été avocat à Toronto. Il ne se maria jamais. Il fut le premier Canadien à devenir président du Canadien Pacifique. Ses compétences l'amenèrent à prendre la direction de l'hôtel Waldorf-Astoria de New-York. Il devint aussi Chancelier de la Queen's University. En 1942, il a créé la Canadian Pacific Airlines. C'est en 1935 qu'il fut honoré du titre de Sir. Très travaillant, il aimait aussi le sport et pratiquait le jogging pendant une heure avant le repas du soir. Sa demeure ressemblait davantage à un club, dit-on.

En tant que Président du Canadien Pacific, Sir Beatty autorisa la collecte de documents relatifs à l'histoire de la compagnie. Les employés, tant ceux qui étaient retirés que ceux au travail, furent sollicités pour créer un fond d'archives.

En raison de sa grande influence, il fut approché par The Boy's Farm pour en devenir président du conseil d'administration. Cette école de réforme pour les jeunes anglophones située à Shawbridge avait de plus en plus de difficultés à survivre en raison de la faible allocation provinciale. Sir Beatty réussit à recruter des hommes influents qui, non seulement apportèrent leur soutien financier, mais aussi pour avoir plus de poids afin de faire augmenter la subvention provinciale. Ce qui fut obtenu.

L'Université McGill acheta l'édifice en 1946. C'est alors qu'elle prit le nom de Pavillon Beatty. Ce fut d'abord l'École supérieure des sciences infirmières qui s'y installa. Les sciences de la communication ont prit la relève. Il faut signaler que l'intérieur a été conservé dans un très bon état. Certes, des murs ont été construits pour créer des salles de cours, des tapis couvrent les planchers de bois, mais l'ensemble du bâtiment est dans un état originel avec même un téléphone des temps passés et des commutateurs électriques d'origine.

Il semblerait que McGill désire vendre cet immeuble « protégé », protection qui fait augmenter les coûts d'entretien et de réfection.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal

samedi 8 novembre 2008

LA MAISON PAPINEAU



Il semble, d'après une lettre de Louis J.A. Papineau, écrite en 1894, que le premier Papineau à fouler le sol de la Nouvelle France en 1686-1687 aurait fui la France parce que Huguenot ou Calviniste et donc protestant. Il serait l'ancêtre de tous les Papineau.

Un certain Joseph Papineau dit Demontingy possédait un terrain sur la rue Bonsecours. Il y avait fait construire une maison en bois. Le colonel John Campbell acheta le tout et y bâtit une maison en pierres en 1786. Il était responsable des affaires indiennes à Montréal. C'était une maison à deux étages avec un toit à deux versants. Rachetée par la famille Papineau en 1809, Louis-Joseph en devint propriétaire en 1814. Des transformations furent nécessaires lorsque le niveau de la rue Bonsecours fut abaissé de presque deux mètres. Le sous-sol de la maison devenant le rez-de-chaussée, on décida alors d'allonger la demeure jusqu'à la voisine et une porte cochère fut aménagée pour permettre l'accès à la cour arrière.


Louis-Joseph Papineau, bien connu pour avoir été l'une des têtes dirigentes de la révolte des Patriotes, a dû s'exiler pendant plusieurs années. Lors de son séjour en France, la maison devint alors l'Exchange Hotel, puis Arcade Hotel. À son retour, il reprit possession de l'édifice mais pour peu de temps, préférant s'établir à Montebello. Puis les hôtels se succédèrent, Empire, Rivard, Bonsecours, Royal et même des restaurants.

La maison devait subir d'autres transformations majeures. On y ajouta deux étages en briques, la défigurant ainsi. Les Papineau y demeurèrent jusqu'en 1919. Par la suite plusieurs propriétaires ont suivi. D'abord Joseph Arthur Paulhus, un marchand. Puis une compagnie grossiste en poissons, la D. Hatton Company.


En 1964, un sauveur arriva en la personne de Eric McLean, un journaliste qui se mérita l'honneur de devenir membre de l'Ordre du Canada. Ce dernier avait un souci prononcé de la conservation des édifices du patrimoine. Grâce à un dessin de Rosewell Corse Lyman, il lui redonna son apparence des années 1830, enlevant les deux étages de briques, la recoiffant d'un toit à double pente avec ses douze lucarnes. L'apparence extérieure est toujours la même, un lambrissage en bois immite la pierre. L'intérieur a aussi subit un bain de jouvence. Il suffit de mentionner que dix-neuf couches de tapisserie ont été enlevées. M. McLean demeura quarante ans dans cette demeure qui fut classée monument historique en 1965 et devint propriété du Gouvernement du Canada en 1982.


La maison est maintenant louée à des particuliers. À la porte, une plaque commémorative atteste que Joseph Papineau et son fils Louis-Joseph y ont vécu ainsi que leurs descendants.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal