C'est Albert Edmund Holt qui a fait construire la maison du 1266 de l'Avenue des Pins. C'était en 1912. Il avait choisi un terrain avec une pente très abrupte, de sorte que l'on ne peut voir que quatre étages sur l'Avenue, les deux autres n'étant visibles que d'en bas. On dit que sa façade est de type londonien. Monsieur Holt était un des membres de la compagnie Trust Royal. Douze ans après la construction de la maison, il la vendit à Sir Edward Beatty. Elle est maintenant connue sous le nom de Beatty Hall.
Sir Edward Wentworth Beatty a d'abord été avocat à Toronto. Il ne se maria jamais. Il fut le premier Canadien à devenir président du Canadien Pacifique. Ses compétences l'amenèrent à prendre la direction de l'hôtel Waldorf-Astoria de New-York. Il devint aussi Chancelier de la Queen's University. En 1942, il a créé la Canadian Pacific Airlines. C'est en 1935 qu'il fut honoré du titre de Sir. Très travaillant, il aimait aussi le sport et pratiquait le jogging pendant une heure avant le repas du soir. Sa demeure ressemblait davantage à un club, dit-on.
En tant que Président du Canadien Pacific, Sir Beatty autorisa la collecte de documents relatifs à l'histoire de la compagnie. Les employés, tant ceux qui étaient retirés que ceux au travail, furent sollicités pour créer un fond d'archives.
En raison de sa grande influence, il fut approché par The Boy's Farm pour en devenir président du conseil d'administration. Cette école de réforme pour les jeunes anglophones située à Shawbridge avait de plus en plus de difficultés à survivre en raison de la faible allocation provinciale. Sir Beatty réussit à recruter des hommes influents qui, non seulement apportèrent leur soutien financier, mais aussi pour avoir plus de poids afin de faire augmenter la subvention provinciale. Ce qui fut obtenu.
L'Université McGill acheta l'édifice en 1946. C'est alors qu'elle prit le nom de Pavillon Beatty. Ce fut d'abord l'École supérieure des sciences infirmières qui s'y installa. Les sciences de la communication ont prit la relève. Il faut signaler que l'intérieur a été conservé dans un très bon état. Certes, des murs ont été construits pour créer des salles de cours, des tapis couvrent les planchers de bois, mais l'ensemble du bâtiment est dans un état originel avec même un téléphone des temps passés et des commutateurs électriques d'origine.
Il semblerait que McGill désire vendre cet immeuble « protégé », protection qui fait augmenter les coûts d'entretien et de réfection.
Source : Site Web officiel du Vieux-Montréal