samedi 20 juin 2009

LE PALAIS ÉPISCOPAL



Tout à côté de la cathédrale, se dresse le palais épiscopal. C’est le deuxième évêque de la ville, Mgr. Louis-François Laflèche, qui le fit construire entre 1779 et 1881. Le diocèse avait été fondé en 1852 et son premier évêque fut Thomas Cooke, curé de la paroisse. Ce dernier résida dans le Manoir de Tonnancour et demeura curé jusqu’en 1859 en raison du manque de prêtres. Les paroisses de la région trifluvienne relevaient auparavant du diocèse de Québec.

L’évêché a été très peu modifié au cours des ans, si on excepte l’ajout d’une aile à l’arrière en 1912. Évidemment, ses occupants ont changé au fil des nominations. Mgr. Laflèche a été remplacé par Mgr. François-Xavier Cloutier, puis par Alfred-Odilon Comtois. Mgr. Maurice Roy y a fait un bref séjour et fut suivi de Mgr. Georges-Léon Pelletier. Mgr. Laurent Noël a pris la relève et c’est maintenant Mgr. Martin Veillette qui l’habite. Soixante-trois paroisses et quatre dessertes forment aujourd’hui le diocèse.

Les archives du diocèse sont précieuses et sont conservées dans une voute à l’épreuve du feu. Une bibliothèque impressionnante fait aussi partie des richesses de l’édifice, de même que des peintures des évêques dont certaines exécutées par Rodolphe Duguay. D’autres trésors sont aussi conservés tels des calices, ciboires, meubles, verrières sans oublier l’ostensoir fabriqué pour le Congrès eucharistique de 1941.

L’édifice abrite aussi deux chapelles. Il y a celle de l’Évêque et l’autre sert aux offices religieux pour les Sœurs Sainte-Jeanne d’Arc. Cette congrégation est à la fois canadienne et américaine et a été fondée en 1914. Elle a pour mission de servir les prêtres et les paroisses.

Au cours des ans, l’Église a participé activement à la vie de la société trifluvienne. Même les « bons loisirs » étaient sous sa gouverne. On peut penser à l’Œuvre des Terrains de Jeux (O.T.J.) dans les différents parcs de la ville. Les salles paroissiales et les sous-sols d’église permettaient à la jeunesse de se rencontrer dans des activités hautement morales. La Salle Notre-Dame quant à elle a attiré quantité de jeunes pour y jouer aux quilles, y voir des films « sains » (Tarzan, Bud Abbott et Lou Costello, Errol Flynn le « bon pirate » et de nombreux Westerns !), sans oublier l’aspect culturel avec Les Compagnons. La Ville mettait aussi la main à la pâte et peu à peu l’Église s’est retirée de ces activités sociales. Aujourd’hui, elle se consacre à sa mission spirituelle, tâche que la tendance à la laïcité ne facilite pas.

Source
· Société de Conservation et d’Animation du Patrimoine de Trois-Rivières Inc. (SCAP)
· Alain Gamelin et alii : Trois-Rivières Illustrée. La Corporation des fêtes du trois cent cinquantième anniversaire de Trois-Rivières. 1984.